Sibut, ville-martyre, reçoit le convoi acheminant le matériel du referendum 2004.

Tour à tour Krébedjé, Fort Sibut, Sibut, ville à la croisée de chemins Tchad-Soudan, ville de passage du tristement célèbre Portage (transport à dos d'hommes des logistiques militaires Fort- Possel_Fort-Lamy), zone de passage de la Croisière noire, circonscription où Georges Toqué fit dynamiter un 14 juillet 1904 "l'indigène" Paka, Sibut-ville-éternellement-martyre, pleure et panse toujours ses blessures.

Sibut, ville en lambeaux se souvient-elle encore des exactions commises par des troupes d'occupations Bozizé 1, puis Patassé-Bemba, enfin Bozizé 2, pour que sonnent les clairons d'arrêt de tortures.

Fait inédit à inscrire dans les annales de la République Centrafricaine, Sibut, sans rancune reçoit pour la première fois un "1er décembre" désertant la capitale Bangui. Ainsi, le président François Bozizé, en guise de reconnaissance, devait conduire en personne des délégations officielles pour festoyer et se reccueillir.

En tout état de cause, Sibut entend bien prendre part aux différentes consultations populaires centrafricaines 2004-2005. Elle s’y prépare déjà.

Un reporter arrivé sur le lieu devait dire ce vendtredi 3 décembre : "Après plusieurs heures de route, le convoi entre dans Sibut, qui a beaucoup souffert des combats pour la conquête de Bangui par les partisans du général Bozizé au début de l'année 2003. L'ambiance est à la fête et les militaires accueillis par des cris de joie de la population."...

Victor BISSENGUE (03 décembre 2004)


Les soldats de la Cémac en mission d'appui électoral

SIBUT (Centrafrique), 3 déc. 2004 (AFP) - 11h19 - Un bref salut et le convoi de la Force multinationale de la Cémac (Fomuc) s'ébranle. A bord des camions vert olive qui prennent la route de Sibut, au nord-est de Bangui, les urnes, bulletins de vote et isoloirs qui serviront pour le référendum constitutionnel de dimanche.

Pendant toute la semaine qui a précédé le scrutin, des convois militaires ont sillonné sous très haute surveillance l'ensemble de la Centrafrique pour une mission "d'appui électoral" inédite: assurer la logistique et le bon fonctionnement d'une consultation électorale.

"La Commission électorale mixte indépendante (Cémi) étant confrontée à des problèmes de moyens logistiques, nous nous sommes vus dans l'obligation d'avoir recours à ces forces pour un bon déroulement de l'opération", explique un de ses responsables, Réné Sakanga-Morouba Abdallah.

Au camp de la M'poko, le quartier général des 380 soldats gabonais, congolais et tchadiens de la Fomuc installé à proximité de l'aéroport de Bangui, l'opération est organisée selon une rigueur toute militaire.

Stocké dans un entrepôt protégé à l'intérieur de l'enceinte du camp, tout le matériel électoral destiné à un département est chargé à bord des transports de troupe. Un véritable inventaire à la Prévert, qui va des urnes aux isoloirs en contreplaqué, en passant par l'encre indélébile qui maculera les doigts des votants et des lampes pour éclairer les bureaux de vote isolés...

Sitôt sa cargaison embarquée et dûment contrôlée par un représentant de la Cémi, la caravane des transports de troupes quitte le camp, escortée par une noria de 4x4 surchargés de militaires en armes.

"Compte tenu de nos moyens logistiques, nous ne pouvons pas envoyer tous les convois à la fois", indique le patron de l'opération pour la Fomuc, le lieutenant-colonel Charles Bantadji. "Nous procédons donc par étapes". Les soldats de la Fomuc livrent l'ouest et le sud du pays, leurs collègues français le centre et les Centrafricains le nord-est.

Le convoi de ce matin prend la direction de Sibut, à 150 km au nord-est de la capitale. Tout au long de son périple, il est salué par des hommes, femmes et enfants qui lèvent le pouce en signe de satisfaction ou font le V de la victoire. Pour ces populations, la présence des militaires est un gage de sécurité, au moins provisoire.

Après plusieurs heures de route, le convoi entre dans Sibut, qui a beaucoup souffert des combats pour la conquête de Bangui par les partisans du général Bozizé au début de l'année 2003. L'ambiance est à la fête et les militaires accueillis par des cris de joie de la population.

Les opérations de déchargement ne traînent pas. Autour des camions, les soldats et les manutentionnaires locaux s'activent, sous l'oeil attentif du superviseur de la Cémi, des autorités administratives et du commandant du détachement. Et après une ultime vérification, la caravane repart pour sa prochaine destination.

Trois jours avant le scrutin, quinze des seize préfectures du pays ont pu être approvisionnées par la route. La seizième, celle de la Vakaga, très isolée, l'a été par voie aérienne. Malgré les difficultés, cette opération militaire exceptionnelle s'est achevée dans les temps.

Actualité Centrafrique de sangonet - spéciale élections 2005