Exaltation du juvénisme et amnésie des aristocrates : la combinaison gagnante pour un référendum et les élections générales…

Par Gervais Douba *

D’ici quelques jours, les forces coalisées de la francmaçonnerie et de la françafrique et leurs valets locaux vont faire du Centrafrique, le théâtre d’une mascarade de consultation générale. La situation qui est en gestation suggère des interrogations. Je m’étais- dans un papier du début du mois de Septembre publié sur Sangonet et Béafrica – posé la question du type de culture politique qui servira de socle à cette constitution…Je ne pense pas être le seul- Que Dieu veuille bien me garder d’une telle arrogance !

La prétention de ce papier est, de poursuivre la réflexion avec de nombreux jeunes compatriotes qui m’ont fait savoir- suite aux papiers précédents- que l’histoire de notre pays me fait l’injonction de leur apporter des éclairages théoriques sur l’actualité politique de notre pays. Que MM Bozizé et Gaombalet le veuillent ou non, quel que soit l’affichage public qu’ils donnent à leurs gesticulations, deux réalités jumelles les somment de monter sur scène et de jouer une pièce dont ils n’ont pas écrit les scénarii. D’un côté les forces occultes composées des rusicrussiens, des francmaçons et des françafriques et de l’autre, la mondialisation et sa fille aînée le NEPAD. Ces deux cobelligérants et non alliés- puisque c’est un attelage contre nature- sont allergiques à une quelconque initiative d’autonomie des Centrafricains pour construire avec qui ils veulent, les orientations et les choix qu’appelle leur devenir politique. Ils veulent nous maintenir dans un état végétatif et à la merci du caritatif…

Deux phénomènes datant des années soixante mettent en déroute les politiques africaines les mieux inspirées en termes de modèle et de référentiel :

- L’application continental des dogmes néolibéraux du marché sans structures et sans capitaux privés au niveau interne ; ce qui a abouti à l’échec de l’insertion à marche forcée dans les échanges internationaux des producteurs des pays Africains au Sud du Sahara dont le Centrafrique. L’actualité Ivoirienne est là pour illustrer notre exemple même si la crise de ce pays ami est multifactorielle.

La démocratisation improvisée des Etats-nations sans moyens ; ce qui est une falsification de démocratie. Le multipartisme en Centrafrique manque de culture politique, d’expertise et confond l’interprétation des malaises et mal-être de notre société en opposition ou en acte de subversion qui confine au terrorisme. Quand la rue pose au pouvoir des questions sociétales qui appellent des mesures politiques, les partis et la société civile- dans toute sa diversité ne l’admettent pas ou pensent démagogiquement que si c’est eux qui sont aux affaires, la manne tombera du ciel ! Chacun d’eux y va de sa lecture des solutions à apporter. Généralement- et ceci est mon expérience – nous rendons les choses par nature complexes, plus que compliquées. Exemple nous chassons les mouches avec des bulldozers ou nous chassons la mouche qui s’est posée sur le nez de notre proche avec une hache. Comme la mouche est d’une adresse et d’une incroyable capacité à esquiver- c’est à cela qu’elle doit sa survie- imaginons la suite. Etre député ou ministre ou Premier ministre voire Président de la République ne se résume pas à payer régulièrement les salaires  ou à octroyer à ses cautions politiques, des concessions pour l’exploitation des pierres précieuses voire se contenter de donner l’ordre de dégainer sur les jeunes  sous prétexte qu’ils menacent l’ordre public. Nos dirigeants dénient à la jeunesse toute capacité à réfléchir par eux-mêmes et au sujet de ce qui les préoccupe ; leur avenir. Je me rappelle qu’en 1979, le régime défunt de sa majesté Bokassa 1er cherchait à savoir si la jeunesse n’était pas entrain d’être manipulée par les puissances étrangères.

Au lieu d’avoir une analyse politique de la grogne, le régime a eu une réaction épidermique . Pour lui, les fondements de son pouvoir vacillait, le cocotier était entrain d’être secoué et que la jeunesse lui infligeait une blessure narcissique …

Le cadre de notre débat étant circonscrit, comment réagir à la nouvelle donne qui s’élabore en ce moment ? Le vent de quête de base légale de l’euthanasie politique du 15 mars 2003 appelle deux questions que j’analyserai.

Que faire ? Aller voter ? ou ne pas aller et laisser Bozizé seul se présenter ? boycotter massivement le référendum ? Quels sont les risques que nous faisons courir à la génération actuelle et future en déployant une telle logique ?

1) La politique de la chaise vide n’est pas la solution idéale pour les partis « dits d’opposition ». Tous piaffent d’accéder à la magistrature suprême ; ce qui est logique et cohérent puisque c’est la vocation de toute formation politique. C’est le contraire qui surprendrait. D’ailleurs d’aucuns admettent que l’euthanasie politique passive du 15 mars 2003, est la résultante de nombreuses messes de minuit et de contacts à la Nicodème à Paris, Ndjaména et les autres chancelleries des Etats voisins. C’est à Paris qu’étaient recrutés nos Tarzan, nos Wonderwoman, nos Zorro…A l’exception de M. Le Vice-Président de la République ; Le Professeur Goumba ( je ne suis pas de son camp mais j’ai un respect spontané pour cet universitaire des premières heures de nos indépendances !) et Mme Léa Koyassoum ; l’actuelle ministre de la justice, le reste des « excellentes éminences grises » a été recruté de Paris ou ailleurs. Le mode de recrutement a des conséquences sur le fonctionnement des institutions et, est souvent symptomatique de l’approche du pouvoir et de l’exercice de l’autorité au nom de la souveraineté nationale…Les valses ministérielles ne peuvent pas ne pas favoriser la corruption…

2) L’appel à une abstention massive n’est pas non plus la solution pour deux raisons majeures :

- La première : Notre oligarchie politique et militaire, elle-même n’a ni le respect ni l’égard qui sont dus à un peuple dont elle prétend tirer sa légitimité et protéger l’intérêt général. Ce qui constitue pour toutes les forces occultes et mafieuses qui ont infesté notre tissu social, une aubaine. Ces cobelligérants n’ont jamais eu d’égard pour le peuple Centrafricain. ils font et défont notre aristocratie politique et militaire en fonction de leurs intérêts puisque cette dernière est, elle même manipulable et corvéable à volonté pour peu que les cautions lui garantissent protection et fabriquent pour elle, un climat dithyrambique…Ainsi que nous le dirons plus loin, notre aristocratie politique, civile et militaire a une approche tellement messianique du pouvoir que par rapport à la lutte contre la misère et la pauvreté, chacun y va de sa solution mystérieuse :

Commençons par les religieux – Dieu merci, la religion n’a rien à voir avec la parole de Dieu et les religieux n’ont rien à voir avec les chrétiens car la religion est une réflexion de l’homme sur Dieu alors que l’évangile est la déclaration d’amour de Dieu adressée à l’homme. Ces religieux voient en la pauvreté une condamnation divine. Les tenants de la théologie de libération et les néoluthériens qui prônent la double appartenance ; l’appartenance au règne du monde et au règne de Dieu, considèrent que la victoire sur la pauvreté est possible à brève échéance si c’est eux qui arrivent au pouvoir... Ils affirment qu’avec eux et par eux, il n’y aurait plus en Centrafrique ni des laissés-pour-compte ni des damnés de la terre de la répartition économique. Que d’une baguette magique, ils remettront les règles de répartition économique sur le droit chemin…Une telle approche est théologiquement affligeante, et intellectuellement  sans fondement épistémologique, par voie de conséquence ; approximative et lamentable.

Elle dénote d’une incapacité à travailler sur des problématiques sociétales concrètes dans le respect de la voie de Dieu et surtout dans la connaissance de la volonté de Dieu.

Les disciples de cette tendance oublient que Dieu est un Dieu qui, accepte avec regret de vouloir faire du mal à l’homme ! lisez Exode et le dialogue entre Dieu et Moïse. Les tenants de cette théologie oublient que le Christ n’ordonne pas aux chrétiens de n’être que bon samaritain ou que Lévite mais de se laisser transporter par lui des sommets de la montagne de la transfiguration vers les vallées pour y opérer, avec lui et en lui, les transgressions dont les gens ont besoin pour vivre. Christ n’a-t-il pas été préoccupé par la famine qui rongeait des gens ? N’a-t-il pas donné à manger à toute une ville avec deux poissons et cinq pains ! Dieu n’est-il pas le Dieu qui nous demande de prophétiser sur les ossements desséchés et d’être comme Ezéchiel, les témoins du miracle qu’il allait opérer c’est-à-dire envoyer sous souffle de vie sur les ossements qui sont dans la vallée et leur redonner la vie ! Nous avons à faire à un Dieu qui accepte par amour de ne pas brûler des communautés d’agglomérations s’il y trouve dix personnes justes ! ( Genèse et le projet de détruire Sodome et Gomorrhe).

C’est Dieu qui a placé Joseph en tant que Premier ministre en Egypte pour organiser l’intendance ( le temps de vaches grasses ; qui signifie de nos jours ; croissance et des vaches maigres ; qui correspond à la crise économique) !

C’est Dieu qui a placé Esther pour éviter le génocide du peuple juif… C’est Dieu qui a placé Daniel en tant que Premier ministre…Dans la Bible, il est dit qu’il en coûte à Dieu de voir ses saints mourir et Jésus à verser des larmes devant la tombe de Lazare avant de le ressusciter. Chers compatriotes, de confession catholique et protestante exigeons de nos leader d’arrêter d’être religieux . On souhaiterait qu’ils s’imposent une rigueur d’exégèse et d’herméneutique pour rendre crédible la parole d’amour de Dieu.

Dieu n’est pas indifférent au sort des Centrafricains. Nous souffrons des conséquences des choix politiques et économiques de nos aristocrates politiques, civiles et militaires…La prédication qui convient- me semble-t-il est que nos oligarques d’Eglise, des administrations civiles et militaires acceptent de changer leur façon de changer…Ce discours me rappelle deux choses ; la religion est l’opium du peuple et cela est vrai. La religion est anesthésiant et abrutissant voire obscurantisant…parce que des illuminés se substituent à Dieu. Mais, pas l’évangile…La deuxième chose ; un grand artiste français disait ceci  « Ce n’est pas à Dieu que j’en veux, c’est à ceux qui m’ont parlé de lui » J’espère vivement que notre jeunesse n’en arrivera pas là.

Enfin, qui des partis politiques ou des composantes de la vénérable société civile a pris le temps- depuis le début de la transition chaotique- d’éduquer la jeunesse et de lui rappeler que toutes les dictatures du monde - depuis que la culture de démocratie d’inspiration grecque existe- ont commencé d’abord par exalter le juvénisme.

- La deuxième raison est une raison évidente de sécurité. Ces brutes de politiciens, ces seigneurs de l’importation et de l’exportation de pierres précieuses, ces VRP des complexes militaro-industriels n’ont aucun respect pour la vie humaine.

Ils droguent les jeunes désaxés, déboussolés et déjantés pour les enrôler de forces et faire d’eux- s’agissant des filles, des objets de…( pudeur et respect de la femme oblige !) L’endoctrinement sommaire des jeunes gens pour en faire de la chaire à canon est la doctrine de notre aristocratie. En temps normal les écoles tombent en lambeau, pas de table blanc, pas de structures de formation dignes de ce nom en faveur de la jeunesse, pas de maternité pour la tendre enfance etc. Mais, quant il s’agit d’en faire des boucliers humains, notre aristocratie ne les oublie pas ! Ce dossier me tient à cœur notamment en ce qui concerne les enfants soldats. Je coordonne une réflexion au sein d’une commission des ONG, sous l’égide d’Amnesty International- Europe.

J’ai souvent la chaire de poule en tant que ressortissant d’Afrique – le seul Noir- quant nous discutons du sort des enfants Congolais ( les deux Congo), des enfants du Libéria, des enfants de la Sierra Léone. Mon engagement est inspiré des évènements de Janvier 1979. Quand j’ai eu l’initiative de contribuer à la fondation de DEI-France, j’ai revécu les atrocités de Janvier 1979. Les jeunes Centrafricains ne devraient plus se laisser berner par des politiques obscurantistes et à la solde de la francmaçonnerie et de la françafrique.

Alors derrière quel rempart s’abriter sinon l’analyse ! Face aux discours d’économistes du dimanche et des politiciens de comptoir des Libanais, que faire ? Le 15 mars a déjà été la fête d’une société défaite et en situation de défaite par rapport à la cohésion nationale. Que faut-il faire pour éviter que l’exaltation du juvénisme ne se transforme en anesthésie et que l’amnésie de l’aristocratie politique, civile et militaire ne produise d’effet antibiotique ? Comment ferons-nous pour ne pas sombrer dans l’autocongratulation alors que l’avenir de notre pays est sans perspective ? Ne faut-il pas exiger des futurs prétendants à notre suffrage qu’ils nous donnent des repères crédibles et lisibles s’agissant des points d’ancrage pour notre pays, dans ce contexte de l’inévitable mondialisation et sa fille aînée ; le NEPAD ?

Quelles sont les conséquences sur le futur de notre pays, des consultations ? Les candidats déclarés ou potentiels parcourent l’Europe, l’Afrique et le monde à la recherche de financement et des appuis…En quoi notre sort progressera-t-il dans les années à venir par rapport aux années Dacko I et II, Bokassa, Kolingba, Patassé et Bozizé. ?

Pourrons –nous, peuple Centrafricain, prétendre avoir soif et faim d’une condition meilleure ; non en termes matériel mais en termes de considération, de victoire sur la prévarication, la concussion, la félonie et la forfaiture  et la condescendance ?

I) La mondialisation nous somme de ne donner l’autorité et le pouvoir qu’à l’imagination et à la créativité.

A partir d’une interrogation sur les modes de recrutement et les modes de vie de nos dirigeants passés et actuels, nous devons nous forger une opinion politique.

Il y a vingt ans, alors qu’existaient encore la guerre froide et la coexistence pacifique entre les deux blocs, les dirigeants politiques d’Afrique dont les nôtres, étaient recrutés soit par l’Est soit par l’Ouest. La françafrique et la francmaçonnerie étaient des intermédiaires pour placer les membres de leur tribu. Les recrues avaient à s’acquitter d’un tribut pour s’attribuer les attributs de la tribu qui les a placés. Leur longévité politique n’est point la rançon d’une gloire politique et démocratique. La françafrique et la francmaçonnerie sont riches en loges diverses et disparates et excellentes dans la construction de sophisme. Leur message est un savant dosage de rites religieux (costume) et de langage ésotérique. Depuis les années quatre-vingt-dix, les roses croix ont fait leur entrée- à partir de la Côte d’Ivoire- dans le club des recruteurs d’hommes politiques d’Afrique. La particularité des ces forces occultes est d’être des pieuvres. Quand la démocratie veut les décapiter, elles ont la capacité de se régénérer par la queue ou de renaître de leur cendre comme des sphinx puisque l’entraide est faite dans le cadre d’un réseau tissé en toile d’araignée. Quand on appartient à une de ces loges, le credo interdit de servir autre chose que la protection des intérêts matériels et moraux de la loge. Vous ne vous appartenez plus même pas à votre femme ou à vos enfants a fortiori au service de la République et de la démocratie. Plus démagogue et séducteur qu’eux, on n’en trouve pas. Mais derrière ces visages d’ange -auquel on donnerait le bon Dieu sans confession-, ce sont des démons. Bientôt, arriveront à Bangui, l’ordre des Templiers. Sachons qu’il est possible à un adhérent d’appartenir aux trois ou deux ou au plus offrant. C’est dire, que nous allions voter massivement ou non, l’interprétation qui sera donnée de ce geste est d’ores et déjà acquise.

En fonction du nombre de bureaux de vote et de la participation des électeurs, les élections sont acquises entre 65 et 95% des Centrafricains en âge de voter ( selon l’expression consacrée).Donc, les cobelligérants cherchent une vitrine légale. Pourquoi une vitrine légale ?.L’offre politique de notre aristocratie est pauvre. Du temps de la guerre froide, il y avait deux outils de recrutement et une sanction.

- Les outils :

a) La M.I.C.E. ( la manipulation idéologique par compromis économique) Elle consiste à prêter à un militaire de haut rang ou un politique dont la renommée sur son territoire ne fait pas de doute, des idées politiques dites de subversion. Si le candidat capitule, on lui promet l’aide publique au développement. C’est le scénario de la trahison de Jésus qui est trafiquée. On recrute les zélés et les cupides prétendant promouvoir un régime d’alternative mais comme Judas Escariot, n’ont pas les moyens. Le profil idéal est la personnalité de Judas (être capable de donner le baiser de Judas ou d’acheter un droit d’aînesse comme Jacob). La symbolique est tirée des mécanismes bibliques mais complètement édulcorée, dévoyée…

- Si c’est l’Est ( ex PECO), on lui fournit des coopérants à gogo, tous ; des agents secrets, puis de temps en temps, on renfloue les caisses du Trésor. Lui seul décide de la mise en paiement des salaires des fonctionnaires. Il deviendra soit une taupe soit un cheval de Troie pour l’Ouest.

- Si c’est l’ouest notamment la France- pour ce qui nous concerne ( rappelons nous le réseau Focard et le réseau P…).

La MICE est réservée aux personnes jugées potentiellement mégalomanes.( les Judas). Les informateurs des chancelleries les repèrent à l’occasion des manifestations publiques ou clandestines et construisent leur stratégie sur la renommée du candidat à partir de son entourage ou ses groupies. Par exemple lorsque le conseil des ministres ou les RG locaux font état d’une personnalité dont le renom préoccupe le pouvoir ou soupçonné de fréquentation douteuse ou d’intelligence avec une puissance étrangère.

Les Centrafricains ne sont pas des idéologues ; tout au moins sont des piètres en matière d’idéologie politique et de rationalité économique. Ils sont dépourvue de projets et d’idéologie qui structurent, influencent et déterminent les orientations sociétales. Sur la scène internationale, même les Africains les jugent minables. Quand ils participent à des rencontres internationales, ils jouent plus au griot du chef de l’Etat que ne démontrent leur expertise à traiter efficacement un dossier ou la problématique que pose un problème. Nos politiques, -quand ils se réclament d’une idéologie, ils l’assimilent mal aussi bien sur le plan épistémologique que sur le plan didactique. Leurs groupies ne sont pas bien formés sauf à vénérer le timonier pour profiter de quelques largesses . Nos partis politique sont des organisations folkloriques facilement corruptibles où l’imposture est la marque de fabrique. La classe politique Centrafricaine manque de projet idéologique susceptible d’inquiéter la France et ses alliés. Notre classe politique est vacillante sur le plan idéologique. Elle ne construit pas et n’enracine pas sa vision politique à l’intérieur.

Elle n’y a aucune forteresse, aucun rempart. Sa légitimité se trouve ailleurs. Elle n’a pas de projet, n’a pas de référentiel et de repère…Elle est là pour intimider, faire peur et protéger les intérêts des puissances qui l’y ont placée…Elle même ne croit pas à l’unité nationale, ne travaille pas à sa construction et s’en prévaut que lorsque les « employeurs » lui tirent les oreilles.

b) La M.I.S.E. ( La manipulation idéologique par le sexe et l’économie) Traduisez, on se sert du sexe pour avoir quelqu’un et on lui fournit toutes les facilités dont il a besoin. S’il veut la gloriole auprès de femmes, il va l’avoir à gogo.

Là aussi, on veut que vous deveniez à terme soit une taupe soit un cheval de Troie. Vous êtes près du pouvoir et lorsque celui-ci verrouille trop les informations, on se sert de cet outil pour pénétrer sa carapace . La MISE avait été utilisée à Bangui pour savoir la vie privée des opposants.

On tient à jour le répertoire de toutes vos conquêtes, votre tableau de chasse, vos maîtresses et vos favorites. On sait où sont réellement et exactement vos deuxièmes bureaux, vos horaires d’escapades et on peut créer des conflits dans votre basse-cour etc. Très longtemps, un grand dirigeant Centrafricain en a usé…

- La sanction ou la récompense est qu’on peut mettre votre régime en quarantaine en termes d’octroie d’aide publique au développement. Le bloc socialiste étant disloqué, les récalcitrants ne peuvent aller nulle part . C’est alors que les relations mafieuses interviennent pour négocier un léger relâchement. La francmaçonnerie, les rusecrussiens, les françafriques y trouvent un marché juteux de lobbying. Ce lobbying ne vous est accordé qu’à condition que vous soyez adhérent. Les oligarques mafieux locaux et les sociétés occidentales vous tiennent par la barbichette. Ils déploient insidieusement les mécanismes invisibles de domination et exploitent systématiquement à l’encontre de votre régime, tous les conflits qu’engendre la misère notamment l’appétit de pouvoir des militaires. Les forces mafieuses estiment qu’elles ont le devoir de donner dans le cadre de la convention qui vous lie mais , elles ont aussi le désir de reprendre. Cette réciprocité est une épée de Damoclès. Elle signifie que vous avez été placés là pour payer les fonctionnaires civils et militaires, détourner l’attention de ceux qui- comme Gervais Douba- veulent faire le malin, par des dérivatifs. Enfin de compte, vous êtes une coquille vide ou vous êtes un fusible…Votre feuille de route ne comporte pas des étapes comme la démocratie, le développement régional, l’insertion de votre pays dans l’économie international. Ce que ces forces attendent de vous, de votre régime, ce n’est pas de mettre votre pays sur une rampe de lancement vers la modernité mais de tenir votre pays dans l’état où il était au moment des indépendances. Vous et les membres de votre régime, vous pouvez vous enrichir…en un temps record…mais pas votre pays…

Je mets au défi les oligarques politiques et les mafieux locaux de me démentir. D’ailleurs, M. Le Vice-Président de la République – alors Premier-ministre n’a pas relever le défi que je lui avais lancé dans deux de mes papiers précédents dont : « Quant un concept pousse à l’interpellation civique de son auteur » .

Comment les oligarques, les aristo et les mafieux locaux procèdent-ils ? Qu’est-ce que j’entends par exaltation du juvénisme et amnésie de l’aristocratie ?

Le juvénisme est un défaut de mémoire alors que l’amnésie peut en être l’excès. Dans l’histoire des peuples, les dictatures se sont bâties sur une exaltation de la jeunesse. Le juvénisme est la maladie qui consiste à croire que tout ce qui est ancien est mauvais et que la jeunesse est une valeur en tant que telle. Elle est un refus de la mémoire au profit de la nouveauté, de l’immédiateté, de l’éphémère, elle cultive l’engouement plus que l’engagement. Elle tourne le dos à cette idée simple toute simple qu’il faut de la patience et du temps , de la mémoire et de la culture, du récit et de l’expérience pour faire une démocratie et un homme cultivé. Les jeunes Centrafricains sont friands de l’immédiateté et rejettent les analyses sous prétexte que c’est de la théorie. Certains vont jusqu’au comble de l’ironie en prônant le renouvellement immédiat de l’oligarchie politique actuelle. Chers compatriotes, la question se pose en termes d’idées, d’idéologie sociétale au service de laquelle sont des hommes. Quand ils meurent, d’autres les remplacent ou quand ils sont tentés de s’incruster comme des icônes, on déclenche une procédure de renouvellement !

Le défaut de mémoire donne des individus flottants à tout vent de doctrine, des consciences gélatineuses toujours prêtes à se soumettre à la dernière tyrannie à la mode. Cette maladie touche aussi bien les résignés et les rusés que l’on dénombre parmi les jeunes Centrafricains ; animateurs dans les partis politiques.

En revanche, l’excès de mémoire empêche de discerner les enjeux du présents, il conduit à un surinvestissement du passé comme lieu d’inscription identitaire. C’est ce que l’on appelle l’inertie à toute nouveauté ou le misonéisme. En Centrafrique, les anciennes étoiles restent nostalgiques et sont allergiques à la montée des jeunes. Eux aussi tirent sur la réflexion théorique et combattent l’idéologie alors qu’ils se sont trempés très longtemps dans des situations compromettantes, ont bloqué la machine du changement. En Avril 1979, un aîné nous interpellait en disant que nous avons réclamé le paiement des bourses et ça été fait, qu’est-ce que nous voulions de plus ! Cette personne a échappé à toutes les poursuites et est toujours dans les arcanes du pouvoir aujourd’hui. Pour eux, le monde ne changera pas. Pour eux, Bangui demeurera la « coquette » et on continuera à les saluer chapeau bas ! C’est le modèle de la ville de Sardes !

Entre défaut et excès, la mémoire est donné par le bon Dieu aux particuliers comme aux nations pour se souvenir … et pour oublier. Pour oublier ce qui est sans valeur et sans intérêt et pour se souvenir de ce qui est réjouissant et important. L’oubli n’est pas une anesthésie, n’est pas un raté de la mémoire. Il procède de son fonctionnement afin de mettre de l’ordre dans le sac à souvenir. Une bonne mémoire discerne ce qu’elle retient et ce qu’elle oublie. Dans la bible, le commandement de préserver la mémoire individuelle et collective est très importante.

Nous devons réfléchir et résister à toute entreprise politique et/ou religieuse qui tenterait d’opposer les jeunes aux anciens. Une société ou une civilisation se juge à la place et à l’avenir qu’elle propose à la jeunesse, mais aussi au respect et à la l’autorité qu’elle accorde à la mémoire des anciens. A l’aune des méthodes de recrutement de notre classe politique, il convient de se poser de nouvelles questions et reformuler les anciennes.

Quels sont les facteurs socio culturels, de la mémoire collective qui influencent les projets de développement et quels impacts les oligarchies mafieuses ont sur notre liberté d’esprit, la sauvegarde de notre mémoire ! Comment les forces de la jeunesse et non le juvénisme ou l’antijeunisme primaire peuvent-elles s’articuler avec celles des anciens pour construire ensemble un rempart contre lequel les forces occultes ne peuvent rien ! La mondialisation est inévitable. Levons les yeux et regardons le monde qui bouge au lieu de continuer à regarder notre nombril et de nous étonner pourquoi nous ne bougeons pas ! L’orientation politique qui date des années soixante n’est plus de mise. Aucun dirigeant crédible ne saurait s’en sortir avec des logiques ultra paternalistes et uniquement par la force du fusil. Donnons désormais l’autorité et le pouvoir à l’imagination et à la créativité. Notre situation géopolitique nous ordonne et nous fait injonction du devoir de réfléchir au risque de demeurer très longtemps des « sous africains ». Ca ne doit pas être gai pour le pays qui, dans son hymne national , se proclame « le berceau des bantous »

II) De la nécessité d’un ancrage épistémologique de nos choix sociétaux pour capter les délocalisations de deuxième génération.

La mondialisation nous concerne tous. Tous les domaines du quotidien s’interpénètrent, que ce soit dans la vie privée des personnes et des familles comme dans les lieux les plus lointains de la planète. Les évolutions combinées modifient nos cadres de vie et de pensée à un rythme tel qu’il provoque une impression de tournis ou de manège fou.

Ce processus a pénétré toutes les régions du monde, jusqu’aux plus reculées et toutes les couches de la population, des plus riches au plus défavorisées. Notre pays - comme tous les pays d’Afrique au sud du Sahara - n’a pas été en capacité d’accueillir la première vague des délocalisations des années soixante-dix et quatre-vingts. Notre tissu social ne cesse de s’effilocher et risque d’opposer chacun à chacun.

Vérifions nos modes de fonctionnements face aux mutations en cours au lieu de nous embourber dans les pratiques d’un autre âge et de proposer des pratiques politiques anxiogènes et vertiginogènes ! Nous ne savons pas qu’être des virtuoses de la médiocrité ou des Nobellistes du nombrilisme et de la mesquinerie !

Ne voyons nous pas qu’il est urgent de chercher à mieux cerner les facteurs qui font bouger le monde pour sans doute mieux agir sur lui. Ne pensons nous pas qu’il faut préparer notre pays à des enjeux sérieux de société et qu’il est urgent de passer du pouvoir pour le pouvoir à l’exercice de l’autorité, qu’il faut que la culture patrimonialiste du pouvoir se mue en responsabilité ? Sans déconner, ne pensons-nous pas qu’il est temps de chercher ensemble les clés d’entrée dans le XXIè siècle !

Pourquoi je pars de ces postulats ?

D’abord, depuis les vingt–cinq dernières années, le monde en général et l’Afrique a commencé à parler démocratie et gouvernance non parce que les pères des indépendances nominales l’auraient voulu mais parce que les représentations de la pauvreté et de la promotion des droits du genre sont le fait des ONG. Ces représentations dépassent les cadres classiques des Etats-nations.

Bozizé et sa bande peuvent ne pas parler de la pauvreté et de la misère qui gangrènent les liens sociaux en Centrafrique mais tôt ou tard, des ONG en parleront dans des instances plus sérieuses. Quand j’ai l’occasion de traiter des problèmes des mineurs étrangers isolés dans le cadre des rencontres d’experts européens et qui soulèvent la problématique des outils d’évaluation de l’âge des enfants étrangers qui arrivent en France, je ne vois pas que Centrafricain. Je n’aborde pas la question sous l’angle patriotique mais sous l’angle d’une civilisation de la solidarité qui se structure pour se mettre à l’abri du tout marchandisation ; marchandisation du savoir, marchandisation des liens sociaux…

L’émergence de la civilisation de solidarité engendre le refus d’exclure au risque de s’exclure et fait que le prochain ne se réduit plus à notre tribut mais nous renvoie vers celui dont on veut bien se rapprocher quelle qu’en soit la distance. Si l’on veut être proche du Sierra Léonais ou du Libérien, il ne faut pas cacher son attachement à la liberté individuelle, son désir de conscientiser dans la clarté et son refus des exclusions sous toutes leurs formes. Nous sommes en retard sur les autres pays d’Afrique avec notre discours ethnique et nos replis identitaires surannés et obsolètes. Il ne s’agit pas de cacher son origine ethnique mais de convaincre les Centrafricains en mettant en évidence les effets positifs des interdépendances intra-familiales, des inter-relations et inter-actions entre les institutions municipales, régionales et nationales pour créer une société responsable et faire en sorte que chacun de nous devienne co-responsable.

Ensuite, la thématique du tribalisme, de l’appartenance ethnique et du repli communautaire est impulsée par les forces occultes.( Je vous renvoie à mon papier traitant de la manière dont M. Naud ; Président de la Chambre de Commerce de Bangui et la veuve Boganda avaient comploté pour introniser Dacko au détriment de Abel Goumba au lendemain de la mort- accidentelle de Boganda ) Ce qui a provoqué la colère de Goumba et l’a amené à quitter le Centrafrique. Posez la question à M. Le Vice-Président de la République. Il n’avait pas accepter la référence à l’ethnie sous prétexte qu’en Afrique, le pouvoir se passe de père en fils. Goumba avait réfuté ce raisonnement au motif que s’il est vrai que le pouvoir se passait de père en fils en Afrique, dans les villages et les cantons ( héréditaire), ça ne saurait l’être dans le cadre des institutions Républicaines où le pouvoir appartient à tout le peuple dans sa diversité et non au MESAN seul fut-il le parti créé par le chef défunt.

Il avait récusé Dacko comme ayant vocation à être dauphin de Boganda voire à en devenir l’héritier. Je prends M. Le Professeur Goumba, Vice-Président de la République à témoin. Voilà un exemple vivant de la mémoire de Centrafrique. Est-il devenu amnésique ! je ne pense pas. Et c’est ce qui fonde mon admiration à son égard . Le Premier Centrafricain des années cinquante ( 1959-60) à avoir construit un ancrage épistémologique du processus et de la procédure de passage de pouvoir démocratique… Les jeunes de l’Université de Bangui devraient se rapprocher de lui…et s’essayer à revisiter sa théorie et en mesurer la mise en cohérence dans sa pratique.

Enfin, la quête de ce nouveau critère ne vient pas de moi seul. Le PNUD a forgé la notion de développement humain et l’a défini comme un processus élargissant les choix de l’individu et qui mesure le développement en fonction de données très variées, depuis les libertés politiques, économiques et sociales jusqu’aux possibilités offertes à chacun d’être en bonne santé, instruit, productif, créatif et de vivre dans la dignité et la pleine jouissance de ces droits.

Des virtuoses me diront que ce n’est pas adapté à notre pays. Eh ben, ce n’est pas une théorie en l’air. La définition est donnée à partir d’une expérimentation qui a duré quinze ans à partir de l’exemple des pays de l’Asie du Sud-est. Tout en demeurant fidèles et enracinés à leurs valeurs culturelles séculaires, ces peuples ont accueilli les premières vagues de délocalisations des industries occidentales. Aujourd’hui, ils constituent une menace quant à leur ingéniosité pour les économies occidentales. En quoi, les valeurs centrafricaines peuvent-elles constituer un obstacle pour une réforme de notre pays…Il ne s’agit pas de faire du mimétisme ou de transfert servile de modèle. Il s’agit de mettre en place un projet politique structurant et déclinable en fonction de nos potentialités économiques régionales. Que l’Etat soit capable d’impulser des logiques nouvelles, de mettre en place des outils d’évaluation et de contrôle pour que nous ayons la possibilité de capter la seconde génération des localisations ! Allons à la conquête des savoir-faire spécifiques qui nous conféreraient un avantage compétitif au sein des Etats de la CEMAC au lieu d’avoir pour marque de fabrique ; nid des oligarchies mafieuses et entité chaotique ingouvernable.

Conclusion :

Je terminerai ce papier par une suggestion à la jeunesse Centrafricaine qui va aller voter. Avant de participer aux campagnes électorales et avant de déposer votre bulletin dans l’urne, s’il y a un isoloir, quelque soit votre candidat choisi, prenez une minute pour vous poser cette question : « Quelle place pour l’avenir de mon pays dans la CEMAC et le NEPAD ce candidat se bat-il ? Quel rôle reconnaîtra-t-il à une société civile ? Va-t-il l’organiser en lui reconnaissant les fonctions de formulation de propositions en réponse aux attentes et aux aspirations des citoyens ? une fonction d’élaboration collective et d’expertise auprès des institutions municipales, régionales , nationales et auprès des élus parlementaires ?

Il nous reste beaucoup de chemin à parcourir ensemble. Nous n’avons pas encore appris à nous respecter pleinement les uns les autres, à partager ( la répartition) et à travailler ensemble à partir des normes communes, des référentiels communs de métiers et de la théorie des Conventions. La capacité d’expertise n’est pas encore reconnue par les Centrafricains pour les Centrafricains.

Le défi que nous sommes appelés à relever est d’adopter de nouvelles façons d’agir, de nouvelles façons de vivre. Les contraintes que nous imposent la mondialisation et le NEPAD requièrent de nouvelles façon de vivre en société. Ces contraintes induisent aussi l’expérimentation et a promotion de différentes voies du développement, étant conscient de l’influence des facteurs culturels sur la manière dont les éléments composant les communautés professionnelles conçoivent leur avenir et choisissent les moyens d’y parvenir ( concours externes ou internes ou promotions à l’ancienneté mais que les règles de jeu soient clairement définies et la possibilité d’avoir des recours en cas d’abus ou d’excès de pouvoir existe)

Que l’on encourage et multiplie d’autres voies d’accès à la richesse que l’unique fonction publique puisque le Centrafrique tel que nous le connaissons, toutes les relations que nous y tenions pour acquises, sont l’objet d’une remise en question et de réaménagements radicaux sous l’influence conjuguée des facteurs endogènes et exogènes.

Pour ce nouveau Centrafrique, il nous faut de l’imagination, un esprit d’invention et un esprit novateur, de la vision et de la créativité. Les interactions et les partenariats internationaux sont des rouages nécessaires et essentiels dans la recherche des solutions créatives, recherche qui suppose la volonté de poser des questions audacieuses au lieu de s’en remettre aux vieux réflexes et aux réponses traditionnelles. Nous avons besoin- pour cela- de garder l’esprit ouvert ( pas de lavage de cerveau au nom du juvénisme), Il nous faut être prêt à réfléchir à de nouvelles définitions, à dépasser les anciennes oppositions où nos frustrations se sont cristallisées et à contribuer à dresser de nouvelles cartes mentales.

Comme le faisait remarquer un homme d’Etat (1) , c’est en dernière analyse de l’introspection honnête que naît la compréhension de l’expérience de l’autre et cette compréhension de l’autre est le meilleur gage d’un avenir dans lequel la quête de la liberté individuelle s’harmonisera avec l’impératif du bien-être collectif, et dans lequel nos programmes politiques seront empreints d’empathie et de respect pour l’éventail complet des différences ethniques, communautaires et de métiers.

Pour en finir avec ce long bavardage, personnellement, je souhaite longue vie à cette constitution ; la cinquième - y compris celle de l’empire - depuis les indépendances nominales. Nous sommes très riches en constitutions et en instabilités ministérielles alors que le pays s’enfonce d’année en année dans la misère et l’obscurantisme.

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* L’auteur est enseignant en sciences de gestion IUT-IUP ( Université de Rouen).

3è VP de la section française de DEI, il est membre du groupe de travail et du comité de rédaction de la Norme NF du commerce équitable et consultant expert auprès du Comité Européen de Coordination de l’Economie sociale et solidaire...

[1] Javier Pérez de Cuéllar »Président de la Commission mondiale de la culture et du développement » UNESCO-Paris...

Regards et points de vue Centrafrique de sangonet