Les premiers faux de la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, Rama Yade ? Le premier ministre François Fillon rappelle à l'ordre.


 

Le premier ministre François Fillon: Rama Yade a fait "une gaffe liée à son inexpérience... L'incident est clos".

 

Selon une déclation du premier ministre François Fillon faite le dimanche 09 septembre 2007, Rama Yade a fait "une gaffe liée à son inexpérience" dans l'affaire des squatteurs d'Aubervilliers en se rendant sur les lieux... "L'incident est clos: Rama Yade sait très bien qu'elle n'aurait pas dû s'y rendre, en tout cas pas dans ces conditions là". (extraits : AP, AFP, Les Echos)

1 - Aubervilliers: Rama Yade "a fait une gaffe liée à son inexpérience", selon Fillon

PARIS, AP, Dimanche 9 septembre 2007   - Après l'incident de la visite improvisée de la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Rama Yade chez des squatteurs à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), François Fillon a estimé dimanche qu'elle avait fait "une gaffe liée à son inexpérience"

"C'est aussi le risque quand on prend au gouvernement des jeunes inexpérimentés, mais en même temps ils apportent tellement que je ne regrette à aucun moment d'avoir choisi Rama Yade", a-t-il poursuivi sur Canal+, jugeant que celle-ci a un "grand talent". "Simplement, elle s'est un peu laissée guider par son instinct et son émotion", a-t-il jugé.

"Cette visite pouvait donner le sentiment qu'il y avait (...) une hésitation du gouvernement par rapport à la mise en oeuvre d'une décision de justice, ce qui n'est pas le cas", a-t-il expliqué, en faisant référence à l'ordonnance d'expulsion des squatteurs.

"L'incident est clos. Rama Yade sait très bien qu'elle n'aurait pas dû se rendre à Aubervilliers, du moins pas dans ces conditions", a-t-il assuré.

Sans en référer au Premier ministre, la benjamine du gouvernement et icône de la diversité était allée rencontrer jeudi des squatteurs dont le campement avait été évacué le matin même par la police, après une décision en ce sens du tribunal de grande instance de Bobigny. Après cette visite improvisée, Rama Yade avait été convoquée par le Premier ministre, qui lui avait demandé des explications et lui avait fait savoir qu'un tel déplacement devrait désormais "faire l'objet d'une concertation avec ses collègues" du gouvernement. AP

 

2 - Rama Yade a fait "une gaffe liée à son inexpérience", selon Fillon

PARIS, AFP - Dimanche 9 septembre 2007  - La secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, Rama Yade, a fait "une gaffe liée à son inexpérience" dans sa visite aux squatteurs d'Aubervilliers, a déclaré dimanche le Premier ministre François Fillon, qui ne regrette toutefois "à aucun moment" d'avoir Mme Yade dans son gouvernement.

"Elle a fait une gaffe qui est liée à son inexpérience: c'est aussi le risque quand on prend des jeunes inexpérimentés. Mais, en même temps, ils apportent tellement (...) que je ne regrette à aucun moment d'avoir choisi Rama Yade", a déclaré M. Fillon sur Canal Plus.

"Cette visite pouvait donner le sentiment" qu'il y avait "une hésitation du gouvernement par rapport à la mise en oeuvre d'une décision de justice", a-t-il expliqué.

"L'incident est clos: Rama Yade sait très bien qu'elle n'aurait pas dû s'y rendre, en tout cas pas dans ces conditions là", a-t-il ajouté.

Mais "on ne peut jamais reprocher à une jeune femme d'avoir de la générosité et de réagir à ses émotions", a-t-il dit.

 

3 - Fillon dément l'éventualité d'un remaniement
Les Echos – 10 septembre 2007

François Fillon a affirmé hier sur Canal + qu'un remaniement n'est pas à l'ordre du jour. « Il ne s'agit pas aujourd'hui de remanier un gouvernement qui fonctionne bien », a-t-il déclaré, démentant ainsi les rumeurs selon lesquelles Nicolas Sarkozy aurait envisagé de se séparer de certains ministres début 2008. Une perspective évoquée après, notamment, le « couac » de Christine Lagarde sur l'instauration d'un plan de rigueur dans la fonction publique et la visite de Rama Yade à des sans-papiers à Aubervilliers. François Fillon s'est félicité de ce que son équipe travaille dans « un état d'esprit beaucoup plus libre que ce qu'on a pu connaître dans le passé » et a affirmé que « les ministres d'ouverture en particulier apportent un éclairage très enrichissant ». « Il n'y a jamais eu d'état de grâce », a-t-il par ailleurs assuré, soulignant que « la situation de la France demande plus d'efforts, plus de réformes, plus d'action, plus d'explications pour que les projets soient compris. « On ne va jamais ralentir, on ne va jamais freiner », a-t-il déclaré.

 


Fillon rappelle le devoir de coordination du gouvernement après la visite de Rama Yade à des squatteurs

STRASBOURG, AP, 07 septembre 2007 -  François Fillon a demandé jeudi aux membres du gouvernement de "prendre des décisions coordonnées" au lendemain de la visite improvisée de la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Rama Yade à des squatteurs d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

"Les membres du gouvernement de la République doivent prendre des décisions coordonnées, et en particulier ne pas interférer dans le fonctionnement de la justice de notre pays", a déclaré le Premier ministre à l'issue du conseil des ministres.

Sans demander l'autorisation du Premier ministre, la benjamine du gouvernement et icône de la diversité est allée rencontrer jeudi matin des squatteurs dont le campement avait été évacué le matin même par la police à la demande de la municipalité communiste d'Aubervilliers.

Après cette visite improvisée, Rama Yade a été convoquée par le Premier ministre, qui lui a demandé des explications et lui a fait savoir qu'un tel déplacement devrait désormais "faire l'objet d'une concertation avec ses collègues" du gouvernement, selon l'entourage de M. Fillon.

"Fillon a surtout expliqué qu'en matière de cohérence gouvernementale, il est normal qu'on en parle avant", a déclaré Rama Yade sur Europe-1. La secrétaire d'Etat a expliqué avoir voulu faire passer le message qu'"en matière de logement, le camp du bien n'est pas à gauche, le camp du mal n'est pas à droite".

Le gouvernement minimisait vendredi cette affaire. "Le sujet est clos", a déclaré le porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez. Il a estimé que sa collègue "apporte beaucoup dans son action sur les droits de l'Homme".

Rama Yade était absente vendredi à Strasbourg, où se tenait le conseil des ministres. La secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères va prochainement se rendre au Darfour, selon M. Wauquiez. AP

 


Rama Yade rappelée à l'ordre

Rama Yade a dû rendre des comptes au Premier ministre François Fillon sur son déplacement à Aubervilliers jeudi

http://info.france2.fr/france/33771664-fr.php -  07/09/2007  

 

 

- Rama Yade à Aubervilliers, le 6 septembre 2007. - France 2 -
Rama Yade à Aubervilliers, le 6 septembre 2007. - France 2

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La secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme avait "improvisé", selon elle, un déplacement auprès de squatteurs d'origine africaine évacués à la demande de la mairie communiste.

"Je voulais absolument faire passer ce message qui était qu'en matière de logement l'extrême de gauche n'a pas de leçon à nous donner", a-t-elle affirmé sur Europe 1 vendredi.

 

Les squatteurs ont été expulsés en application d'une décision de justice prise à la demande de la municipalité communiste d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, confrontée depuis plusieurs années au squat d'une partie de son parc de logements sociaux. La mairie s'est indignée de la visite de Mme Yade, l'accusant de contester ainsi une décision de justice.

"Sur cette question du logement, le camp du bien n'est pas à gauche et le camp du mal n'est pas à droite", a estimé Mme Yade, d'origine sénégalaise, symbole de l'ouverture du président Nicolas Sarkozy aux Français d'origine immigrée.

Interrogée sur les explications qui lui ont été demandées par le Premier ministre après sa visite controversée, elle a répondu que François Fillon "a tout à fait compris le fond de ma pensée". "Il a surtout expliqué qu'en matière de cohérence gouvernementale il faut en parler entre nous avant", a-t-elle ajouté.

Le Premier ministre "lui a fait savoir qu'à l'avenir, ce type de démarche devrait faire l'objet d'une concertation avec ses collègues" du gouvernement, a-t-on précisé dans l'entourage de François Fillon jeudi.

"Nos militants en ont assez de se faire insulter quand c'est une mairie de droite qui opère ainsi. On en a assez de nous faire traiter de fascistes par certains qui, ont au nom d'une supposée supériorité morale n'ont cessé depuis des mois de nous donner des leçons sur notre supposée inhumanité", a en outre assuré Mme Yade, membre de l'UMP.

L'évacuation des 80 tentes installées depuis le 11 juillet devant un groupe scolaire par plus d'une centaine de squatteurs demandant à être relogés a eu lieu tôt jeudi matin.

 

Articles en ligne :

Visite controversée de Rama Yade aux squatteurs d’Aubervilliers Journal Chrétien
François Fillon demande des explications à Rama Yade Come4News
Libération - Europe 1 - Les Infos
Le camp de la Maladrerie évacué Le Parisien
Radin Rue - 20minutes.fr - nouvelobs.com - Batiactu

 


 

 

 

Rama Yade s'explique mais ne veut pas recevoir de leçon

vendredi 7 septembre 2007 10h07
http://www.europe1.fr/informations/articles/citer/738389/rama-yade-s-explique-mais-ne-veut-pas-recevoir-de-lecon.html
Le premier ministre a reçu jeudi la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme pour obtenir des explications après son déplacement controversé dans un squat de Seine-Saint-Denis. Un petit rappel à l'ordre pour dire que ce genre d'action devait être concerté. "Je voulais faire passer ce message qui était qu'en matière de logement l'extrême de gauche n'a pas de leçon à nous donner", a affirmé Rama Yade.

 

 

Convoquée chez le dirlo, Rama Yade a dû s'expliquer jeudi chez François Fillon. La secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme a brièvement rencontré en fin de matinée les squatteurs d'Aubervilliers, dont le campement dans la rue avait été évacué un peu plus tôt par la police. Rama Yade s'est dite "choquée par ce qu'elle voyait" et s'est étonnée de constater que l'expulsion du campement avait été à l'origine sollicitée par "une municipalité communiste".
 
La municipalité communiste, qui avait obtenu lundi du tribunal de Bobigny l'expulsion de ce campement, s'est indignée de cette visite, qu'elle qualifie "de soutien affirmé aux squatteurs". "Nous sommes indignés de constater qu'une ministre conteste ainsi une décision de justice prise par un juge indépendant", a déclaré Roland Taysse, le directeur de cabinet du maire.
 
François Fillon a donc reçu Rama Yade "pour comprendre les raisons" de ce déplacement. "Il lui a fait savoir qu'à l'avenir, ce type de démarche devrait faire l'objet d'une concertation avec ses collègues" du gouvernement." La secrétaire d'Etat avait, de son propre aveu, "improvisé" ce déplacement. Elle a expliqué avoir voulu "arranger les choses" et "amorcer un dialogue" par sa visite. "Je voulais absolument faire passer ce message qui était qu'en matière de logement l'extrême de gauche n'a pas de leçon à nous donner", a également affirmé Rama Yade sur notre antenne.

Etienne Guffroy

 


 

 

La secrétaire d'Etat explique avoir voulu "arranger les choses" et "amorcer un dialogue" par sa visite(AFP)

Quand Fillon tâcle Yade

RTL - 07/09/07

R ama Yade rappelée à l'ordre. La secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme a été convoquée jeudi par le Premier ministre. Elle s'était rendue dans la matinée, sans prévenir, à Aubervilliers, dans un squat. Le tribunal de Bobigny avait ordonné, lundi, l'expulsion du campement pour "troubles à l'ordre public". La jeune femme est venue apporter aux squatteurs "son soutien affirmé". "La prochaine fois, lui a dit en substance François Fillon, vous me préviendrez".

 

 

Viste "improvisée"

Oui, c'est une idée, pour le moins inédite ! Et comme le dit - en privé - François Fillon de la benjamine du gouvernement : "La premiere particularité de Rama Yade, c'est qu'elle ose tout !" Et en effet, elle a osé. Jeudi (6 septembre) matin donc, alors qu'elle était en voiture, elle entend à la radio le récit de l'opération de police mouvementée en Seine-Saint-Denis. Rama Yade décide d'y aller.

Une fois à Aubervilliers, la jeune femme déclare : "Ce n'est pas bien que des enfants assistent à des scènes pareilles !" Et d'expliquer avoir voulu "arranger les choses" et "amorcer un dialogue" par sa visite. Rama Yade, qui n'oublie pas qu'elle est aussi secrétaire nationale de l'UMP, entend bien souligner que c'est une mairie communiste qui a souhaité cette action. "La droite n'a pas a recevoir de leçon d'humanité de la gauche", dit elle. Elle prend ensuite contact avec la mairie pour lui "suggérer une amorce de dialogue" afin d'éviter "un Cachan bis".

 

Tancée par Fillon

Le problème, c'est que l'opération de police est l'application d'une décision de justice ! Un ministre n'a donc pas à s'en mêler ! S'en suit évidement une petite explication de gravure au téléphone entre Rama Yade et Christine Boutin, la ministre du Logement. Enfin, François Fillon a convoqué l'impétrante pour lui faire la leçon. "Il lui a fait savoir qu'à l'avenir, ce type de démarche devrait faire l'objet d'une concertation avec ses collègues" du gouvernement. Ce qui lui a permis, au passage, de faire enfin acte d'autorité sur l'un de ses ministres en réagissant plus vite que Nicolas Sarkozy ou Claude Guéant !

"Si Mme Yade est réellement sincère dans sa démarche et qu'elle souhaite 'arranger les choses', je lui propose d'organiser une table ronde (...) mais avec l'ensemble des communes d'Ile-de-France qui, sans faire aucun effort, se situent bien en-deçà du taux de 20% de logements sociaux" prévus par la loi SRU, a suggéré pour sa part le député PS de Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg. "Nos quartiers populaires attendent de la part du gouvernement des actes concrets et non des opérations de communication jouant sur la détresse de ces familles", a-t-il ajouté.

L.Farge avec Thomas Legrand

http://www.rtl.fr/info/article.asp?dicid=559710

 

 

 


 

Rama Yade fait une sortie critiquée

Sa visite aux squatteurs lui a valu les reproches de François Fillon.

Par ALAIN AUFFRAY

Libération - QUOTIDIEN : vendredi 7 septembre 2007

Sa visite aux squatteurs lui a valu les reproches de François Fillon. C’est ce qui s’appelle se faire remonter les bretelles… Hier, le Premier ministre François Fillon a sèchement recadré Rama ­Yade, sa secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, symbole du gouvernement d’ouverture, fautive à ses yeux d’avoir rendu dans la matinée une visite improvisée aux campeurs expulsés d’Aubervilliers

«Concertation».  En fin d’après-midi, François Fillon a convoqué la jeune ministre, qui n’a compétence ni sur le logement ni sur la précarité, pour lui faire savoir que, «à l’avenir, ce type de démarche devrait faire l’objet d’une concertation avec ses collègues du gouvernement». Son initiative avait auparavant été dénoncée par la mairie communiste de la ville comme un ­ «soutien affirmé aux squatteurs et une remise en cause d’une décision de justice prise par un juge indépendant».

La secrétaire d’Etat tentait hier de banaliser son initiative : «J’ai été sollicitée à plusieurs reprises par des associations. Je ne pouvais rester sourde.» D’origine africaine, comme la plupart des squatteurs, elle s’est dite «choquée» par le spectacle de ces expulsions : «Ce n’est pas bien que des enfants assistent à des scènes ­pareilles.» Elle assure qu’elle n’est venue que pour «comprendre» et ajoute cette précision : «Je ne suis pas venue en tant que ministre, mais en tant que secrétaire nationale de l’UMP.» Tout en se défendant de toute arrière-pensée «politicienne», Rama Yade tire à boulets ­rouges sur la gauche en général, et les commu­nistes en particulier : « Ils sont bien mal placés pour nous faire la morale et nous donner des leçons sur le logement.»

«Admirablement».  Quelques heures plus tôt, la secrétaire d’Etat était à Asnières (Hauts-de-Seine), autre ville confrontée à des problèmes d’expulsion. Selon elle, le maire UMP Manuel Aeschlimann aurait, lui, «admirablement» géré la crise. Un rapide survol du dossier suffit pourtant à démontrer que les situations des sans-logis d’Asnières et d’Aubervilliers ne sont pas comparables. Et, à Asnières, les expulsés sont restés trois semaines à la rue avant que la mairie ne s’occupe de leurs cas…

 


 

François Fillon recadre Rama Yade
07/09/2007

Rama Yade, la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme a été convoquée jeudi 6 septembre par le Premier ministre. Elle s'était rendue dans la matinée, sans prévenir, à Aubervilliers, pour rendre visite à des squatteurs qui venaient d'être évacués à la demande de la mairie communiste (Voir vidéo). La jeune femme était venue apporter aux squatteurs "son soutien affirmé". François Fillon lui a fait savoir qu'à l'avenir, "ce type de démarche devrait faire l'objet d'une concertation avec ses collègues du gouvernement". La secrétaire d'Etat a expliqué avoir voulu "arranger les choses" et "amorcer un dialogue" par sa visite.

http://www.lesinfos.com/news61890.html

 


 

 

 

Le camp de la Maladrerie évacué

Le Parisien, vendredi 07 septembre 2007

 

LE COMMISSARIAT d'Aubervilliers avait informé les squatters d'une opération imminente dans la nuit de mercredi à jeudi. Hier matin, aux aurores, la police a procédé à l'expulsion de la centaine de personnes qui campaient depuis deux mois dans le quartier de la Maladrerie. Un campement symbolique pour ces squatters de logements sociaux menacés d'expulsion qui réclament un logement pour tous. Mais plus que ce démantèlement ordonné lundi par le tribunal de Bobigny, c'est la visite éclair de la secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, Rama Yade, qui a créé la surprise et suscité une belle polémique.

A 7 h 25, les squatters dorment encore quand une soixantaine de CRS et de policiers se postent discrètement de part et d'autre du campement. Quelques têtes ensommeillées sortent dans un bruit de fermeture éclair. Très vite, les policiers démontent les tentes. Dans leur sillage, des déménageurs traînent jusqu'à deux camions des toiles délavées et des matelas en mousse. L'ambiance s'échauffe. « Vous n'avez pas honte ! » tonne Lacine Koné, le délégué du camp. Une mêlée se forme, des projectiles volent. Trois hommes et deux femmes, dont l'une accompagnée d'un bébé de 4 mois, sont interpellés pour outrage, rébellion et violences sur agent de la force publique. Placés en garde à vue, tous sont libérés à 15 heures.

La venue de Rama Yade crée la polémique

Le sous-préfet de Saint-Denis, Olivier Dubaut, venu en personne superviser les opérations, est violemment pris à partie par les squatters. « Vous êtes méchant : ce n'est pas humain ce que vous faites. » Bras croisés, le sous-préfet répète inlassablement les mêmes arguments. « En France, les décisions de justice s'appliquent. Il n'y a que quatre familles qui ont été expulsées, les autres ne l'ont pas été : qu'elles retournent dans leurs appartements. » De vifs échanges sous le regard apeuré des enfants, qui, à cette heure, sont en route pour l'école voisine.

A 10 heures, au prix de quelques échauffourées, les policiers font place nette et quittent le parvis aussitôt réinvesti par les squatters qui montent à la hâte une tente de fortune.

A 11 heures, coup de théâtre. De retour d'Asnières (Hauts-de-Seine), la secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, Rama Yade, décide de faire un crochet par Aubervilliers afin de rencontrer les squatters. La visite ne dure qu'un quart d'heure mais suffit à créer la polémique. Venue « dans le but d'arranger les choses et d'entamer une démarche de dialogue », elle rencontre les squatters, prend quelques numéros de téléphone et s'étonne ouvertement que l'expulsion ait été demandée par une mairie communiste, suggérant au maire d'entamer le dialogue.

La réponse ne se fait pas attendre. Estimant ne pas avoir de « leçon d'humanité et de solidarité à recevoir de l'actuel gouvernement », Pascal Beaudet suggère à son tour à Rama Yade d'organiser une table ronde à la préfecture de Seine-Saint-Denis « afin de rechercher les solutions d'hébergement d'urgence et de relogement hors Aubervilliers des familles qu'elle prétend soutenir ». Le député socialiste Daniel Goldberg propose, lui, d'organiser une table ronde avec les communes d'Ile-de-France qui se situent bien en deçà des 20 % de logements sociaux prévus par la loi, comme Le Raincy ou Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Hier, aucune solution de relogement n'était parvenue aux familles, qui envisageaient de dresser un nouveau camp (lire ci-dessous).

 

 

Julien Duffé

Le Parisien , vendredi 07 septembre 2007

 

AUBERVILLIERS, HIER, 7 H 30. Les forces de police viennent d'évacuer le campement installé depuis deux mois dans le quartier de la Maladrerie par des squatters de logements sociaux menacés d'expulsion. Un cordon de CRS bloque l'accès au parvis.   (LP/J.D.)

Droits de reproduction et de diffusion réservés © Le Parisien 2005

 


 

Evacuation d’un campement de 112 squatteurs à Aubervilliers

La police a évacué jeudi matin un camp d’environ 112 personnes installées depuis deux mois à Aubervilliers. A la suite de cette action, la secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme, Rama Yade, a suggéré au maire de la ville de «monter une commission de dialogue».

80 tentes et 112 squatteurs installés dans le quartier de la Maladerie à Aubervilliers ont été expulsés par la police jeudi matin.

Ce camp situé près d’une école a été entièrement évacué. Cette décision de justice, saisie par la municipalité, a été ordonnée lundi. La secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme, Rama Yade est venue à la rencontre des squatteurs dans la matinée. «Je suis venue dans le but d'arranger les choses et d'entamer une amorce de dialogue, pas dans une démarche d'hostilité», a déclaré Rama Yade, en évoquant le spectre «d'un Cachan bis». Déjà sollicitée par des familles de mal-logés à Asnières, elle a suggéré au maire d’Aubervilliers de «monter une commission de dialogue». De son côté, la municipalité s'est indignée «de constater qu'une ministre conteste ainsi une décision de justice prise par un juge indépendant», a déclaré à l'AFP, le directeur de cabinet du maire, Roland Taysse.

A noter que l’association Droit au logement (DAL), présente sur les lieux, a également réagi à l’expulsion : «On voit bien les limites de l'intervention de police. Ils ont exécuté la décision de justice, et alors ? Le problème demeure», a estimé Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du Dal.

06/09/2007
http://www.batiactu.com/data/06092007/06092007-181836.html

 

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