Accord de Dakar: Tchad et Soudan décident de faire la paix?


 

Signature à Dakar d'un accord de paix entre le Tchad et le Soudan

Les présidents tchadien Idriss Deby Itno et soudanais Omar Hassan el-Béchir ont signé le jeudi 13 mars dans la soirée, à Dakar, un accord visant à « mettre définitivement fin aux différends qui opposent les deux pays voisins et rétablir la paix et la sécurité dans la sous-région », a constaté Xinhua sur place.

L'accord, conclu au Palais présidentiel sénégalais, contient quatre points essentiels :

-Respect des accords précédents signés à Tripoli le 8 février 2006, à Khartoum le 28 août 2006, à Cannes le 15 février 2007 ( Déclaration) et à Riyad le 3 mai 2007;

-Appel à la communauté internationale et en particulier à la Libye, au Congo, au Sénégal, au Gabon, à l'Erythrée, à la CEN-SAD, à la CEEAC et à l'Union africaine pour prendre toutes les mesures nécessaires à la création de la Force de paix et de sécurité afin de garantir et d'observer les opérations mixtes de sécurisation de la frontière commune;

-Mise en place d'un Groupe de contact qui se réunit une fois par mois dans une des capitales des pays membres du groupe. Ce groupe est composé des ministères des Affaires étrangères des pays cités plus haut ou de tout représentant désigné à cet effet. Il est chargé du suivi, de la mise en oeuvre de bonne foi du présent accord et du monitoring de ses violations éventuelles. Il est co- présidé par la Libye et le Congo;

-Interdiction de toute activité de groupes armés et à empêcher l'utilisation des territoires respectifs (du Tchad et du Soudan) pour la déstabilisation de l'un ou de l'autre des deux Etats.

A l'issue de la cérémonie de signature de cet accord tant attendu, le ministre libyen des Affaires étrangères, Deng Aloa, a dit à Xinhua, sur le perron tapissé en rouge du somptueux Palais présidentiel, que « c'est bien la première fois que l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) et les Nations unies coopèrent en faveur de la paix entre deux pays africains et de la stabilité dans la sous-région. « Voilà un excellent accord », a affirmé le chef de la diplomatie libyenne.

Source: 14/03/2008 - http://www.bjinformation.com/monde/txt/2008-03/14/content_105040.htm

 


 

Tchad/Soudan: nouvel accord de paix à Dakar ?

RFI, 12/03/2008 - En marge du sommet de l'Organisation de la conférence islamique prévu jeudi et vendredi à Dakar au Sénégal, les présidents tchadien, Idriss Déby, et soudanais, Omar el-Béchir, pourraient signer un nouvel accord de paix. La signature est prévue ce mercredi soir en présence du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Les responsables sénégalais sont optimistes mais des doutes subsistent concernant la rencontre entre les deux présidents.

Ce sont les propos d’Omar el-Béchir, lundi à Dubaï, qui ont tempéré l'enthousiasme affiché jusqu'ici par le président sénégalais. Vendredi dernier, Abdoulaye Wade avait promis la signature à Dakar d'un accord de paix définitif entre Khartoum et Ndjamena.

Mais le chef de l'Etat soudanais a jeté un froid en émettant des doutes sur cet accord. « Nous avons cinq accords déjà signés par le Tchad », a-t-il indiqué en estimant qu'ils n'ont pas été respectés par Ndjamena.

Dans la foulée, le rendez-vous entre Omar el-Béchir et Idriss Déby prévu pour ce mercredi à 10 heures, a été repoussé jusqu'en début de soirée à la demande de la partie soudanaise, de quoi renforcer la suspicion des Tchadiens.

Tout en saluant les efforts de médiation sénégalais, le ministre tchadien des Affaires étrangères, Ahmat Allam-Mi, laisse maintenant planer un doute sur la venue du président Déby, évoquant même la crainte d'une attaque soudanaise par rebelles interposés si le chef de l'Etat tchadien s'absente du pays.

Pour autant, le chef de la diplomatie sénégalaise, Cheikh Tidiane Gadio, a assuré hier soir, que la rencontre entre les deux présidents est encore à l'ordre du jour.

 


 

Le Tchad et le Soudan s'engagent de nouveau à ne plus s'agresser

DAKAR, AFP, 14/03/2008 - Les présidents tchadien Idriss Deby Itno et soudanais Omar el-Béchir ont signé jeudi soir à Dakar, sous la pression internationale, un accord de non agression pour tenter de mettre fin aux conflits les opposant depuis cinq ans.

"Nous nous engageons solennellement à interdire toutes activités de groupes armés et à empêcher l'utilisation de nos territoires respectifs pour la déstabilisation de l'un et l'autre de nos Etats", stipule le texte.

Il a été signé sous l'égide des présidents sénégalais Abdoulaye Wade, gabonais Omar Bongo, et en présence du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Cet "Accord de Dakar", initialement présenté comme un nouvel accord de paix "définitif", n'apporte pas de nouveauté particulière aux précédents textes à l'exception de la mise en place d'un "groupe de contact chargé du suivi, de la mise en oeuvre de bonne foi du présent accord et du monitoring de ses violations éventuelles".

Ce groupe est constitué des ministres des Affaires étrangères de la Libye, de la République du Congo, du Sénégal, du Gabon, et de l'Erythrée et devra se réunir une fois par mois, indique le document.

Cet accord "est complémentaire aux précédents accords (qui) n'ont pas de mécanisme de contrôle", a expliqué à la presse le ministre soudanais des Affaires étrangères Deng Alor Kuol.

"Celui-ci contient un mécanisme de contrôle. Il (le groupe de contact) se réunit tous les mois et si un des pays, le Tchad ou le Soudan, a des griefs, ils peuvent convoquer une rencontre extraordinaire", a-t-il ajouté.

Pour le reste, les deux chefs d'Etat ont "réitéré le respect de (leurs) engagements pris antérieurement" en vue de "mettre définitivement fin aux différents entre (leurs) deux pays (et) rétablir la paix et la sécurité dans la sous-région".

Le président soudanais avait émis mardi, depuis Dubaï, des doutes sur l'opportunité de signer un nouvel accord de paix, relevant à cette occasion que les cinq précédents n'ayant pas été respectés.

La partie tchadienne se disait quant à elle optimiste, tout en affichant ses réserves sur la bonne volonté de son voisin soudanais.

L'"accord de Dakar" intervient quelques heures seulement après des accusations du gouvernement de N'Djamena selon lesquelles des colonnes de rebelles parties du Soudan auraient pénétré dans l'est du Tchad.

Cette accusation n'a pas été confirmée par l'armée française, très présente au Tchad, ni par la force européenne déployée dans l'est du pays (Eufor).

Le chef de la principale alliance rebelle tchadienne, Mahamat Nouri et le secrétaire d'Etat soudanais aux Affaires étrangères Al Sammani Al-Sheikh Al-Wassila ont formellement démenti jeudi ces allégations.

La rencontre s'est ouverte jeudi dans un climat tendu, assombri par les accusations tchadiennes et un premier report des négociations intervenu mercredi soir après que le président soudanais Omar el-Béchir eut prétexté des "maux de tête".

Ces nouveaux engagements surviennent un mois et demi après une tentative de renversement du régime du président tchadien début février par des rebelles venus de bases arrière au Soudan, pays accusé par N'Djamena de continuer à leur fournir armes et renforts.

 


 

Sommet tchado-soudanais à Dakar sous l'égide d'Abdoulaye Wade

DAKAR, Reuters, Jeudi 13 mars, 21h23 - Les présidents soudanais Omar Hassan el Béchir et tchadien Idriss Déby se sont rencontrés jeudi à Dakar en marge du sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) pour tenter de désamorcer la tension entre les deux pays.

Les dirigeants du Soudan et du Tchad débattent, sous la médiation de leur homologue sénégalais Abdoulaye Wade, des termes d'un pacte de non-agression. "Il y a du travail. Ils discutent des détails d'un texte", a indiqué une source proche des pourparlers.

En début de matinée, le gouvernement de N'Djamena avait fait état d'une nouvelle incursion armée de rebelles tchadiens en provenance du Soudan - une accusation rejetée par Khartoum, qui a parlé à son sujet d'"absurdité". La confrontation entre les deux pays a occulté l'ouverture du sommet de l'OCI.

Wade, qui cherche à jouer un rôle de médiateur dans plusieurs conflits africains, a élaboré un projet d'accord de non-agression entre le Tchad et le Soudan qui, dans l'esprit du médiateur sénégalais, devrait être paraphé à Dakar en marge du sommet islamique.

Mais les Soudanais ont déjà fait part de leur scepticisme quant à l'utilité d'un tel accord, dont les cinq précédents signés sous l'égide de la Libye ou de l'Arabie saoudite sont restés lettre morte.

L'entrevue entre Béchir et Déby, qui a repoussé in extremis, début février, une offensive rebelle au coeur de N'Djamena, devait d'abord avoir lieu mercredi.

Elle a dû être reportée de 24 heures en l'absence du président soudanais qui, invoquant une migraine, a fait attendre pour rien pendant près de trois heures les officiels au palais présidentiel.

UNE "ABSURDITÉ" SELON KHARTOUM

Pour le moment, l'accusation de N'Djamena n'a reçu aucune confirmation de source indépendante. Mais des sources internationales basées au Darfour ont signalé que des rebelles tchadiens s'étaient massés en début de semaine dans le secteur.

"Le gouvernement tchadien informe l'opinion nationale et internationale que le Soudan a lancé mercredi 12 mars 2008 plusieurs colonnes fortement armées contre le Tchad", a affirmé jeudi matin N'Djamena, dont le communiqué parle de "mercenaires", terme habituellement utilisé par le régime tchadien pour désigner les rebelles.

D'après le gouvernement, les insurgés ont franchi la frontière à Moudeina, localité frontalière du Darfour.

"C'est absurde. Je peux vous assurer que c'est une absurdité", a martelé devant la presse le ministre d'Etat soudanais aux Affaires étrangères, Al Samani al Ouassilia. "Il n'existe aucune force d'opposition (tchadienne) au Soudan. Nous avons fermé complètement nos frontières à ces forces."

De leur côté, les rebelles tchadiens de l'Alliance nationale ont opposé un démenti aux informations du gouvernement, affirmant qu'ils opéraient déjà à partir du territoire tchadien.

Pour les chancelleries, l'ouest du Darfour sert régulièrement de base arrière aux rebelles tchadiens pour des incursions transfrontalières. En retour, Khartoum accuse N'Djamena de soutenir les rebelles du Darfour.

Par Pascal Fletcher et Diadié Bâ Reuters - Version française Jean-Loup Fiévet

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