Crise au Zimbabwe : à la recherche d’une porte de sortie heureuse

 


 

ZIMBABWE: Pouvoir et opposition reprennent le dialogue à Pretoria

PRETORIA, AngolaPress-Info, 11 Juillet 2008 - Le pouvoir et l`opposition au Zimbabwe se sont retrouvés jeudi à Pretoria, pour la première fois depuis la réélection controversée du président Robert Mugabe, pour tenter de trouver une sortie de crise négociée dans leur pays.

Les discussions entre l` Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF, au pouvoir) et le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) ont été suspendues jeudi soir et reprendront vendredi matin, selon le porte-parole en Afrique du Sud du MDC, Nqobizitha Mlilo, interrogé par l`AFP à l`issue de la réunion.

"Il s`agit d`un processus en cours et nous devrions arriver à quelque chose", a-t-il ajouté. Ces conditions, en cours de discussion, incluent notamment un arrêt immédiat des violences, la libération de plus de 1.500 prisonniers poli- tiques et la constitution d`une équipe de médiation élargie comprenant un envoyé permanent de l`Union africaine, a précisé le MDC dans un communiqué.

Le MDC et la Zanu-PF se sont toujours dits favorables au dialogue, mais sont en désaccord total sur les bases et le cadre du dialogue: Robert Mugabe exige d`être reconnu comme chef de l`Etat, ce que l`opposition, qui assure que 109 de ses partisans ont été tués en trois mois, refuse catégori- quement.

Le président sud-africain Thabo Mbeki, médiateur de la SADC au Zimbabwe, n`a pas participé en personne à ces discussions, selon son porte-parole Mukoni Ratshitanga.

Le négociateur en chef du MDC, Tendai Biti, secrétaire général du MDC, a été autorisé mercredi par la justice à récupérer son passeport pour se rendre en Afrique du Sud. Il reste inculpé pour subversion et se trouve actuellement en liberté sous caution.

"Etant donné l`ampleur de la crise dans le pays, nous devons résoudre ces questions le plus rapidement possible, certainement en moins d`un mois", a déclaré le porte-parole du MDC, Nelson Chamisa.

Le Zimbabwe, où la situation politique est tendue depuis plusieurs années, traverse une crise sans précédent depuis la déroute du régime aux élections générales du 29 mars.

 

 

 

Le pouvoir au Zimbabwe et l'opposition poursuivent leur dialogue en Afrique du Sud

PRETORIA, AFP, 11 Juillet 2008 — Des représentants du pouvoir et de l'opposition du Zimbabwe étaient réunis vendredi à Pretoria pour une deuxième journée de discussions destinée à poser les bases de futures négociations sur la situation politique dans leur pays.

Les "discussions sont en cours", a déclaré à l'AFP Mukoni Ratshitanga, porte-parole du président sud-africain Thabo Mbeki, médiateur de l'Afrique australe dans la crise.

Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) est représenté par son secrétaire général Tendai Biti et l'adjoint au trésorier Elton Mangoma. Une faction minoritaire du MDC a également dépêché deux émissaires.

L'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF, au pouvoir) est représentée par le ministre de la Justice Patrick Chinamasa et le ministre du Travail Nicholas Goche.

Le président Mbeki n'assiste pas personnellement à la table-ronde mais ses représentants "agissent selon ses instructions", a précisé M. Ratshitanga.

Ces responsables s'étaient rencontrés la veille pour la première fois depuis la réélection controversée de Robert Mugabe le 27 juin.

"Nous rencontrons (les émissaires de la Zanu-PF) en face-à-face. Nous n'avons pas peur d'eux", a indiqué à l'AFP Nqobizitha Mlilo, porte-parole du MDC en Afrique du Sud.

M. Mlilo a assuré que ces discussions n'étaient pas des négociations à proprement parler, mais des réunions préparatoires pour poser les conditions du dialogue.

L'opposition exige, avant d'entamer toute négociation, l'arrêt des violences politiques, la libération de 1.500 "prisonniers politiques", et la nomination d'un envoyé de l'Union africaine (UA) ou de l'ONU pour seconder le président Mbeki, en qui le MDC n'a pas confiance.

"Ce sont les seuls points à l'ordre du jour. Il n'y a pas d'ordre du jour plus consistant", a martelé M. Mlilo.

Le Zimbabwe connaît une crise sans précédent depuis la réélection du président Mugabe, 84 ans et au pouvoir depuis 1980, après un scrutin boycotté par le MDC en raison des violences contre ses partisans.

 

 

 

La crise au Zimbabwe menace la paix et la sécurité, selon Asha-Rose Migiro

Asha-Rose Migiro New York, Nations Unies, 8 juillet 2008  La Vice-Secrétaire générale de l'ONU Asha-Rose Migiro a prévenu le Conseil de sécurité que la situation au Zimbabwe posait un « défi au monde » et a dénoncé le caractère illégitime des dernières élections présidentielles.

« A Charm el-Cheikh, j'ai transmis le message du Secrétaire général selon lequel « la crise au Zimbabwe représente un 'moment de vérité' pour la démocratie sur le continent ». Aujourd'hui, je voudrais affirmer au Conseil que le Zimbabwe pose aussi un défi au monde », a affirmé aujourd'hui Asha-Rose Migiro lors d'un exposé au Conseil de sécurité.

La Vice-Secrétaire générale a estimé que « les élections irrégulières qui ont eu lieu au Zimbabwe ont produit un résultat illégitime ». Elle a jugé que « la gravité de la situation et ses conséquences pouvaient affecter la paix et la sécurité régionale de façon profonde ».

Asha-Rose Migiro a rappelé que le président sortant Robert Mugabe avait remporté 80% des voix lors du deuxième tour des élections, après être arrivé second au premier tour qui a donné 47,9% des voix à son opposant Morgan Tsvangirai. Ce dernier s'est retiré du second tour après une campagne d'intimidation menée par les autorités, notamment le meurtre d'au moins 80 de ses partisans.

Elle a aussi souligné que les observateurs de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), de l'Union africaine et du Parlement panafricain avaient conclu que « les élections n'avaient pas été libres ni équitables » et que la réélection de Robert Mugabe était « manifestement irrégulière ».

« Il est clair que le Zimbabwe devra passer par une période de transition rassemblant sa population autour d'un projet commun », a-t-elle estimé, ajoutant que la création d'un gouvernement d'unité nationale avait le soutien des pays de la région.

L'Union africaine a appelé la SADC à poursuivre ses efforts de médiation et le Secrétaire général de l'ONU a aussi offert son soutien à cet effet.

En attendant, la Vice-Secrétaire générale a souligné la préoccupation de l'ONU sur une éventuelle détérioration de la situation, avec la diffusion des violences dans le pays et dans la région.

La population est en danger avec 5,1 millions de personnes dans une grave situation humanitaire. L'inflation s'élève à 10,5 million pour cent par an, et le chômage a atteint 80% de la population active dans ce pays qui était autrefois le « grenier de l'Afrique australe ».

Lors d'un point avec la presse à l'issue de son exposé, Asha-Rose Migiro a souligné que ce n'était pas la longévité au pouvoir de Robert Mugabe qui était en jeu (il en est à son sixième mandat), mais le mode d'accès au pouvoir.

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