Le Soudan s’engage à renouer le dialogue avec le Tchad: pour un rétablissement des relations diplomatiques?

 


Le Soudan accepte de renouer le dialogue, le Tchad attend

Par Ali ABBA KAYA - N'DJAMENA, AFP, 18 Juillet 2008

 

Sous pression internationale, le Soudan a accepté, selon Dakar, le principe d'une reprise de ses relations diplomatiques rompues en mai avec le Tchad, qui s'affirme ouvert au dialogue mais "attend de voir" une réelle volonté soudanaise "d'entretenir des relations amicales".

 

"Le président de la République du Soudan, son excellence M. Omar Hassan el-Béchir, accepte la reprise des relations diplomatiques entre le Tchad et le Soudan en réponse à l'appel solennel que lui a lancé son frère, le président (sénégalais) Abdoulaye Wade", selon un communiqué de la présidence sénégalaise.

 

"Nous avons pris acte de la volonté du Soudan de reprendre les relations diplomatiques. Nous allons aviser", a déclaré par téléphone le ministre tchadien des Affaires étrangères Moussa Faki à l'AFP depuis Dakar où il se trouvait pour la réunion du groupe de contact entre les deux pays chargé de la mise en oeuvre de l'accord de paix de Dakar signé en mars.

 

"On attend de voir s'il y a une réelle volonté d'entretenir des relations amicales avec le Tchad, s'il y a une volonté réelle de laisser le Tchad tranquille. Tout dépend du Soudan", a ajouté M. Faki.

 

"Le Tchad a fait remarquer au Soudan que malgré plusieurs accords et à peine 48 heures après la réunion du groupe de contact à Brazzaville (9 juin), le Tchad avait été attaqué et agressé" par des colonnes de rebelles tchadiens venus du Soudan (le 11 juin), a toutefois souligné le ministre, précisant qu'il était "prématuré de vouloir rouvrir les frontières" fermées depuis mai.

 

"C'est le Soudan qui avait rompu les relations de manière unilatérale: il peut décider de les reprendre. La balle est dans son camp. A Dakar, il était représenté par son ministre des Affaires étrangères alors qu'auparavant, il envoyait un fonctionnaire. Peut-être est-ce-là le gage de plus de sérieux de leur part?", s'interroge M. Faki.

 

M. Faki a confirmé que M. Wade s'était "entretenu par téléphone" avec M. Béchir.

 

Le président soudanais tente-t-il de donner des gages alors que le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé un mandat d'arrêt contre lui en l'accusant d'avoir orchestré un génocide au Darfour?

 

"Peut-être", répond M. Faki qui ajoute: "avec la procédure judiciaire, la communauté internationale a pu mesurer le drame du Darfour. Cette procédure va dans notre sens, elle va participer à la manifestation de la vérité et sans doute aider à impulser une solution".

 

Le Tchad, qui abrite quelque 450.000 réfugiés darfouris et déplacés tchadiens dans l'est du Tchad, estime que la normalisation de ses relations avec Khartoum passe par une solution au Darfour.

 

"Nous n'avons pas d'animosité envers le Soudan mais nous n'acceptons pas qu'il déverse son problème chez nous et nous tienne responsable de ses contradictions", observe M. Faki.

 

Les deux pays entretiennent des relations tumultueuses depuis cinq ans, s'accusant régulièrement de soutenir les rébellions en lutte contre leur régime respectif.

 

Le Soudan avait rompu ses relations avec N'Djamena, l'accusant d'être derrière l'attaque, en mai, du Mouvement pour la Justice et l'Egalité (JEM) sur Omdurman, ville jumelle de Khartoum.

 

Le président tchadien Idriss Deby Itno avait alors dénoncé l'"obstination" du Soudan à vouloir "détruire" le Tchad et "embraser toute la région", niant toute implication dans l'attaque sur Omdurman.

 

Selon M. Deby, depuis 2005, le Tchad a subi 28 attaques venant du Soudan dont celles contre N'Djamena le 13 avril 2006 et les 2 et 3 février 2008. La dernière en date s'est produite mi-juin.

 

En 2006, les deux pays avaient déjà rompu pendant quatre mois leurs relations après une attaque rebelle au Tchad.

 

 

 

 

Le Sénégal invite le Soudan et le Tchad à renouer leurs relations  diplomatiques

 

DAKAR, 18 juillet 2008, Xinhua - Le ministre sénégalais des  Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, a demandé jeudi à Dakar au Tchad et au Soudan de renouer "sans délai et sans condition"  leurs relations diplomatiques.  

 

"Le président (Abdoulaye) Wade vous invite à franchir l'étape  supplémentaire et sans doute décisive dans le sens de la  restauration de la paix et d'une stabilité durables pour le seul  bénéfice de vos populations respectives qui ont beaucoup souffert  de la situation", a-t-il déclaré. 

 

"Autant les pays amis du Soudan et du Tchad devront mener des  initiatives aussi bien au plan politique que diplomatique pour  donner une chance à ce processus, autant les deux principaux  protagonistes devront fournir des efforts supplémentaires pour  rétablir le dialogue et la confiance", a dit M. Gadio. 

 

S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture de la quatrième  réunion du groupe de contact chargé de la mise en oeuuvre de  l'accord de paix entre le Tchad et le Soudan signé le 13 mars  dernier dans la capitale sénégalaise, il a exprimé l'espoir que  l'appel du président Wade soit entendu par ses homologues  soudanais, Omar el-Béchir et tchadien Idriss Déby Itno. 

 

Le ministre sénégalais a estimé que la reprise des relations  diplomatiques entre le Tchad et le Soudan est la seule garantie au succès de la force de paix et de sécurité prévue par l'accord de  Dakar.

 

 

 

 

Le Soudan s’engage à rétablir ses relations avec le Tchad

 

Le Sénégal assure la médiation entre les deux pays

 

Le président de la République du Soudan, Omar Hassan El Béchir s’est engagé jeudi à reprendre ses relations diplomatiques avec le Tchad. De son côté, le Tchad a pris acte de cette décision, selon

 

Dans le communiqué final qui a sanctionné la 4e réunion du Groupe de contact chargé de la mise en oeuvre de l’Accord de Dakar entre le Tchad et le Soudan, réuni ce jeudi à Dakar, le président de la République du Soudan a accepté la reprise des relations diplomatiques entre le Tchad et le Soudan en réponse à l’appel solennel que lui a lancé le président Abdoulaye Wade.

 

De son côté, le Tchad a pris acte de cette décision, selon le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Cheikh Tidiane Gadio qui a, par ailleurs, encouragé les deux pays à matérialiser cette reprise de relations dans les meilleurs délais, après une rupture intervenue en mai dernier à la suite d’incursions de bandes armées entre les deux pays.

 

Plusieurs ministres des Affaires étrangères parmi lesquels ceux du Gabon, Mme Laure Olga Gondjout, de l’Erythrée, M. Osman Saleh, du Soudan, M. Deng Alor et du Tchad, Moussa Faki Mahamat, ont pris part à cette rencontre de Dakar.

 

Selon le chef de la diplomatie sénégalaise qui a présidé la réunion, le groupe de contact, a entériné les conclusions des travaux des experts relatifs à la mise en œuvre de la force de paix et de sécurité basés sur le contenu des différents accords signés entre le Tchad et le Soudan.

 

Un projet de budget d’un montant de 30,5 millions de dollars Us a été également adopté a ajouté le chef de la diplomatie sénégalaise précisant que les pays membres du gGoupe de contact ont accepté de fournir le nombre d’observateurs estimé à 200 qui vont superviser dix postes d’observation au niveau de la frontière entre les deux pays.

 

M. Gadio a expliqué que le Tchad et le Soudan se sont engagés également à déployer chacun de son côté mille hommes pour sécuriser, dans les deux côtés de leur frontière, le travail des observateurs.

 

Le Groupe de contact chargé de la mise en œuvre de l’accord de paix signé le 13 mars 2008 à Dakar par le Tchad et le Soudan se réunit tous les mois dans un pays facilitateur pour faire le point sur l’évolution de la question.

Vendredi 18, Juillet 2008 - http://www.afrik.com/article14828.html

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