Tchad: Ban Ki-moon gravement préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire

 

New York, nations Unies, 16 juin 2008 – Le Secrétaire général a fait part aujourd'hui de sa profonde préoccupation face à la reprise des combats dans l'est du pays et la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays.

 

Dans un message transmis aujourd'hui par sa porte parole, il s'inquiète en particulier de la dernière offensive des groupes d'opposition armés tchadiens.

 

Ban Ki-moon « condamne toute tentative de déstabiliser le pays et est préoccupé par le risque de voir une situation humanitaire déjà grave se détériorer, notamment dans l'est du Tchad où la communauté internationale s'applique à fournir des secours et à assurer un retour volontaire et durable des réfugiés et des personnes déplacées».

 

Le Secrétaire général appelle « toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités et à respecter leurs engagements dans le cadre des différents accords de paix qu'elles ont signés ».

 

Il les engage également à « urgemment recourir au dialogue pour parvenir à un règlement pacifique et négocié de la crise au Tchad ».

 

Le Conseil de sécurité a également vivement condamné les attaques menées depuis le 11 juin et a engagé toutes les parties à se conformer à l'Accord de Syrte de 2007.

 

Par l'intermédiaire d'une déclaration présidentielle lue par Zalmay Khalilzad, représentant des Etats-Unis, le Conseil s'est dit « profondément préoccupé par la menace que l'activité des groupes armés fait peser directement sur la sécurité de la population civile».

 

Déclarant qu'il appuie « sans réserve » la Mission des Nations Unies (MINURCA) et l'opération européenne (EUFOR Tchad-RCA) déployées au Tchad et en République centrafricaine, le Conseil a engagé les autorités tchadiennes à « persévérer dans la promotion du dialogue politique concernant le cadre constitutionnel qui a été lancé par l'accord du 13 août 2007 ».

 

Le Conseil se tient également prêt à examiner les mesures qu'il pourrait « convenir de prendre contre les groupes et les individus qui créent une menace contre la stabilité de la région ou violent le droit humanitaire international ».

 

 

 

 

Darfour : le Conseil de sécurité exhorte le Soudan à coopérer avec la CPI

New York, nations Unies, 16 juin 2008 – Le Conseil de sécurité a exhorté aujourd'hui le Gouvernement soudanais et toutes les autres parties au conflit du Darfour à coopérer pleinement avec la Cour pénale internationale (CPI), afin de mettre un terme à l'impunité qui entoure les crimes commis au Darfour.

Le représentant des Etats-Unis, Zalmay Khalilzad, qui occupe la présidence tournante du Conseil pour le mois de juin a fait lecture d'une déclarationrésolution 1593, le Soudan doit « coopérer pleinement avec la Cour pénale internationale et le Procureur et leur apporter toute l'assistance nécessaire ».

Les membres du Conseil ont également pris note des efforts entrepris par le Procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo, pour traduire en justice les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis au Darfour.

Ils ont notamment évoqué l'action de suivi menée par la Cour auprès du Gouvernement soudanais, la transmission de mandats d'arrêt au Gouvernement soudanais le 16 juin 2007, ainsi que l'ouverture par le Procureur d'autres enquêtes sur des crimes commis par diverses parties au Darfour.

Au début du mois, Luis Moreno Ocampo avait signalé que le gouvernement soudanais n'avait toujours rien fait pour procéder à l'arrestation d'Ahmad Harun, ancien ministre d'Etat de l'Intérieur nommé depuis au poste de ministre des Affaires humanitaires, et d'Ali Kushayb, chef Janjawid.

Le Procureur de la CPI avait notamment accusé Ahmad Harun d'attaquer des camps de réfugiés et d'obstruer l'acheminement de l'aide humanitaire et le déploiement des soldats de la paix.

«La région du Darfour dans sa totalité est le théâtre de crimes. Malgré les promesses et les dénégations, au cours des cinq dernières années, des millions de civils ont été visés par des représentants des autorités qui ont promis de les protéger », avait-il déclaré.

Environ 300.000 personnes ont trouvé la mort, directement ou indirectement, et 2,7 millions d'autres ont été déplacées depuis le début des affrontements, en 2003, entre les forces gouvernementales et les milices Janjawid.

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