Décès du président Lansana Conté de Guinée (Conakry). Et annonce par un porte-parole militaire de la dissolution du Gouvernement, de l’Assemblée nationale, de la suspensions de certaines institutions de l’Etat


Communiqué Numéro 6 portant la liste des membres du Conseil National de la Démocratie et du Développement (CNDD) telle que diffusée à la radio nationale à 20 heures locale :

 

1- Capitaine Moussa Gadis Camara
2- Général de Bridade Mamadou Camara
3- Colonel Sékouba Konaté
4- Lieutenant Colonel Mathurin Bangoura
5- Lieutenant Colonel Aboubacar Sidiki Camara
6- Commandant Oumar Baldé
7- Commandant Mamadi Mara
7- Commandant Almamy Camara
8- Lieutenant Mamadou Bhoye Diallo
9- Capitaine Kolako Béavogui
10- Lieuteneant Colonel Kandia Mara
11- Colonel Sékou Mara
12- Morciré Camara
13- Alpha Yaya Diallo
14- Lieutenant Colonel Mamadou Korka Diallo
15- Capitaine Kéléti Faro
16- Lieutenant Colonel Fodéba Touré
17- Commandant Cheick Tidiane Camara
18- Colonel Sékou Sako
19- St lieutenant Claude Pivi
20- Lieutenant Saa Alphonse Touré
21- Moussa Kéïta
22- Aédor Bah
23- Commandant Bamou Lama
24- Mohamed Lamine Kaba
25- Capitaine Daman Condé
26- Commandant Amadou Doumbouya
27- Lieutenant Moussa Kékoro Camara
28- Adjudant chef Issa Camara
29- Lieutenant Colonel Abdoulaye Chérif Diaby
Docteur Diakité Aboubacar Chérif
Mamadi Condé
Sous-lieutenant Cheick Ahmed Touré


Cher compatriote nominative des membres du Conseil National du Developpement et de la Démocratie. Les autres communiqués suivront en fonction des décisions du Conseil National du Developpement et de la Démocratie.

Je
vous remercie et vive la République!

Source : guineenews.org - mardi 23 Décembre 2008

 


Guinée: le président Lansana Conté est mort

Mouctar BAH

AFP, Mardi 23 décembre, 08h03 - Le président de Guinée, le général Lansana Conté, est mort lundi soir à l'âge de 74 ans, après un long règne de 24 ans marqué par de sanglantes répressions et une gestion calamiteuse d'un pays classé parmi les plus pauvres du monde malgré un sous-sol très riche.

Aussitôt après l'annonce du décès, dans la nuit de lundi à mardi, le Premier ministre Ahmed Tidiane Souaré a lancé, via la télévision d'Etat, un appel "au calme et à la retenue" aux "braves populations guinéennes", demandant le concours de l'armée pour assurer cette tranquillité.

Aucun incident n'avait été signalé plus de deux heures après l'annonce du décès.

Militaire de carrière, Lansana Conté était arrivé au pouvoir le 3 avril 1984, à la faveur d'un coup d'Etat, une semaine après la mort du premier président de la Guinée indépendante, Ahmed Sékou Touré.

Depuis, il avait toujours pris appui sur les dirigeants de l'armée pour avoir la haute main, avec son clan, sur la vie politique et économique de ce pays ouest-africain. Et il s'accrochait au pouvoir, malgré ses maladies (une forme aiguë de diabète, une leucémie...) et une contestation de plus en plus vive.

Son décès a été annoncé dans la nuit de lundi à mardi par le président de l'Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, aux côtés du chef d'état-major, le général Diarra Camara et du Premier ministre. Auparavant, tous les hauts responsables du régime s'étaient réunis au Palais du peuple (siège de l'Assemblée nationale), pour évoquer "la succession du président".

"Nous avons le regret d'annoncer au peuple de Guinée le décès du général Lansana Conté, des suites d'une longue maladie, à 18H45" (locales et GMT), a déclaré M. Somparé, demandant officiellement au président de la Cour suprême de constater la vacance du pouvoir et de faire appliquer la Constitution. La gestion des affaires du pays doit alors revenir temporairement au président de l'Assemblée nationale, chargé d'organiser une élection présidentielle dans les 60 jours.

Le chef du gouvernement, décrétant "un deuil national de 40 jours", a déclaré: "Les drapeaux seront mis en berne et le programme des obsèques nationales sera communiqués ultérieurement".

"En cette douloureuse circonstance, j'invite les braves populations guinéennes - qui ont toujours fait preuve de dignité, chaque fois que nous affrontons ensemble de dures épreuves à travers notre histoire - au calme et à la retenue", a poursuivi M. Souaré, en poste depuis mai. Réputé proche du clan présidentiel, M. Souaré a ensuite appelé les forces de défense et de sécurité à "assurer la sécurité aux frontières et le calme à l'intérieur du territoire national".

Début 2007, de grandes manifestations populaires hostiles au régime et aux "prédateurs de l'économie nationale" avaient été violemment réprimées: au moins 186 personnes avaient été tuées et 1.200 blessées.

Les discours de condoléances des hauts dignitaires, évoquant le "regretté président", ne devraient pas beaucoup émouvoir les neuf millions d'habitants de la Guinée, dont 53% vivent au dessous du seuil de pauvreté.

Les organisations non gouvernementales ont maintes fois dénoncé la "gestion calamiteuse" de la Guinée, minée par la corruption et classée parmi les pays les plus pauvres du monde malgré les richesses de son sous-sol (bauxite, fer, or, diamants...). Le mois dernier, plusieurs manifestations avaient eu lieu dans la capitale comme en province, notamment pour protester contre la cherté du carburant ou les coupures d'électricité.

Selon l'organisation Human Rights Watch, la répression de ces manifestations avait abouti à la mort de "quatre" personnes "au moins", les forces armées ayant parfois tiré à balles réelles.

 


 

Guinée : décès du président Lansana Conté

France Info - mardi 23 décembre 2008 -  06:16

Il était le deuxième président de Guinée depuis que l’ancienne colonie française opta pour son indépendance il y a cinquante ans. Le président guinéen Lansana Conté, au pouvoir depuis 24 ans, est décédé à l’âge de 74 ans. Il s’était emparé du pouvoir en 1984, après la mort du premier chef de l’Etat du pays, Ahmed Sékou Touré.

L’annonce a été faite à la télévision d’Etat tôt ce matin : Le président guinéen Lansana Conté est décédé à Conakry des suites d’une longue maladie. Âgé de 74 ans, Lansana Conté était en mauvaise santé depuis des années et souffrait notamment de diabète.

"J’ai la lourde et difficile tâche de vous informer avec une profonde tristesse du décès du général Lansana Conté, président de la République de Guinée, à la suite d’une longue maladie", a déclaré le président de l’Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, annonçant un deuil national de 40 jours.

Lansana Conté appartenait à l’ethnie Soussou, minoritaire en Guinée-Conakry. Il s’était emparé du pouvoir quelques jours après la mort du premier chef de l’Etat du pays, Ahmed Sékou Touré, fin mars 1984. Depuis son coup d’Etat, le dictateur dirigeait la Guinée d’une main de fer.

Né vers 1934 dans une famille paysanne, Lansana Conté s’était engagé dans l’armée française en 1955. Il avait été affecté deux ans plus tard en Algérie pour lutter contre les insurgés. En 1958, la Guinée opta pour l’indépendance et il fut l’un des premiers militaires guinéens à choisir de revenir au pays et d’y servir le tout nouvel Etat.

Après son arrivée au pouvoir il y a 24 ans, Lansana Conté installa un gouvernement composé pour moitié de civils, entreprit de démanteler l’Etat policier le plus dur que comptait alors l’Afrique de l’Ouest et s’employa à améliorer les relations entre la Guinée et les pays voisins.

Tous les hauts responsables du régime en Guinée étaient réunis dans la nuit pour évoquer "la succession du président". Conformément à la Constitution, le président de l’Assemblée nationale devient président par interim. Il a deux mois pour organiser une nouvelle élection.

La Guinée fournit la moitié de la production mondiale de bauxite, une matière première qui entre dans la composition de l’aluminium, mais reste pourtant l’un des pays les plus pauvres d’Afrique. En proie à une instabilité politique grandissante et à une très forte corruption, le pays a été le théâtre d’émeutes et de mutineries répétées ces deux dernières années.

Cécile Mimaut, avec agences

 

 


Disparition du président guinéen Lansana Conté

Saliou Samb

 

Reuters,  Mardi, 23 décembre 2008 - Le président guinéen Lansana Conté, qui avait autour de 74 ans et dirigeait le pays d'une main de fer depuis 1984 malgré une santé déclinante, est mort lundi à Conakry des suites d'une longue maladie, ont annoncé les autorités aux premières heures de mardi.

Le président, qui vivait le plus souvent reclus ces dernières années, souffrait notamment de diabète. Il s'était toutefois rendu à de nombreuses reprises à l'étranger depuis 2002 pour des traitements médicaux, que ce soit au Maroc, à Cuba ou en Suisse.

Le Premier ministre, Ahmed Tidiane Souaré, le président de l'Assemblée nationale Aboubacar Somparé, le chef des forces armées Diarra Camara et d'autres hauts responsables sont apparus dans la nuit à la télévision nationale pour l'annonce de la nouvelle de sa mort.

"J'ai la lourde et difficile tâche de vous informer avec une profonde tristesse du décès du général Lansana Conté, président de la République de Guinée, à la suite d'une longue maladie", a déclaré Somparé, qui a demandé à la Cour suprême de le nommer chef de l'Etat par intérim, conformément à l'article 34 de la Constitution. Il sera dès lors chargé d'organiser une élection présidentielle pour trouver un successeur à Conté, qui n'a jamais voulu clairement désigner et former un "dauphin".

Somparé a annoncé un deuil national de 40 jours. Il a fait l'éloge du défunt, rappelant qu'il aimait cultiver du riz chez lui en solidarité avec les agriculteurs, et a parlé de lui comme d'"Un paysan solide, un brave soldat".

Un des dirigeants de l'opposition, Jean-Marie Doré, de l'Union pour le progrès de la Guinée (UPG), s'est déclaré attristé par la disparition d'un "compatriote".

"Le plus important est à venir : il faudra absolument que les institutions fonctionnent normalement et que les dispositions de la constitution soient respectées", a-t-il dit.

Bien que le président se soit éteint lundi à 18h00 GMT et que des rumeurs circulaient depuis des jours dans la capitale sur la nette dégradation de son état de santé, les autorités ont attendu la nuit, alors que la majeure partie du pays dormait, pour annoncer le décès.

RAPPROCHEMENT AVEC LA FRANCE

Les rues de la ville étaient calmes. Diarra Camara a ordonné à l'armée de se tenir en alerte pour protéger les points stratégiques et les frontières de l'ancienne colonie française.

Lansana Conté, qui appartenait à l'ethnie Soussou, minoritaire en Guinée-Conakry, s'était emparé du pouvoir quelques jours après la mort du premier chef de l'Etat du pays, le dictateur marxiste Ahmed Sékou Touré, décédé à la fin mars 1984.

Né vers 1934 dans une famille paysanne de Moussayah Loumbaya (région de Kindia), Conté s'était engagé dans l'armée française en 1955. Deux ans plus tard, il était affecté en Algérie pour lutter contre les insurgés. Lorsque la Guinée opta pour l'indépendance, en 1958, il fut l'un des premiers militaires guinéens à choisir de revenir au pays et d'y servir le tout nouvel Etat.

Après son arrivée au pouvoir en 1984, il installa un gouvernement composé pour moitié de civils, entreprit de démanteler l'Etat policier le plus dur que comptait alors l'Afrique de l'Ouest et s'employa à améliorer les relations entre Conakry et les pays voisins.

Ménageant tout d'abord de bonnes relations avec les Soviétiques, il se tourna peu à peu vers les Etats-Unis, intéressés par la bauxite dont la Guinée est grand producteur, et entreprit de se réconcilier avec l'ancienne puissance coloniale, la France.

INSTABILITÉ DEPUIS DEUX ANS

Alors qu'une vague de démocratisation se propageait à travers l'Afrique, au début des années 1990, il instaura le pluralisme et remporta en 1993 la première présidentielle multipartite. Mais les opposants crièrent à la manipulation des résultats, qui avaient été annulés dans les secteurs où ils étaient le mieux implantés.

En 1996, le président Conté survécut à un coup de force qui fit des dizaines de morts. Il aurait été retenu prisonnier un moment par des militaires mutinés, qui l'auraient relâché après avoir obtenu le doublement de leur solde et une promesse de grâce pour les mutins.

Son principal opposant, Alpha Conté, fut arrêté avant le scrutin de 1998, que Conté remporta dans un fauteuil.

Le référendum constitutionnel de 2001 - assimilé par l'opposition à un coup d'Etat - releva l'âge limite d'exercice du président, lui permettant de fait de rester à cette fonction jusqu'à la fin de sa vie. Sa victoire à la présidentielle de décembre 2003 lui garantissait de pouvoir rester au pouvoir jusqu'en 2010.

Le 2 octobre dernier, la Guinée avait fêté le cinquantenaire de son indépendance. Depuis des années, l'opposition pressait Conté de se retirer du pouvoir, en raison de son état de santé. Le pays a connu divers troubles sociaux ces deux dernières années - des émeutes firent plus de 180 morts début 2007, sur fond de grève générale -, et une grande instabilité gouvernementale. Une mutinerie a secoué plusieurs villes du pays en mai dernier, motivée cette fois encore par des retards dans le paiement de la solde.

Avec Pascal Fletcher, version française Eric Faye

 

 


Coup d'Etat militaire en Guinée-Conakry après la mort de Lansana Conté

AP

Six heures après l'annonce de la mort du président Lansana Conté, le porte-parole d'un groupe qui se baptise lui-même Conseil national pour la Démocratie a annoncé mardi la dissolution du gouvernement de Guinée-Conakry.

Dans ce qui semble être un coup d'Etat, ce porte-parole revêtu d'un uniforme militaire est apparu à la télévision pour lire une déclaration par laquelle il a annoncé la dissolution du gouvernement ainsi que la suspension de la Constitution, des tribunaux et du Parlement. Ce porte-parole n'a donné ni son nom ni son grade.

Le président guinéen Lansana Conté est mort lundi soir à l'âge présumé de 74 ans, des suites d'une longue maladie. Après 24 ans d'un pouvoir sans partage, il laisse une Guinée minée par la corruption, la pauvreté, l'inflation et le chômage et contrainte d'importer de la nourriture.

Conformément à la Constitution guinéenne, le président de l'Assemblée nationale Aboubacar Somparé aurait dû devenir président par intérim et avait deux mois pour organiser une nouvelle élection. AP

 


 

Un officier guinéen annonce la dissolution du gouvernement et des institutions

AFP, Mardi 23 décembre, 09h41 - Un capitaine de l'armée guinéenne a annoncé mardi à la radio d'Etat "la dissolution" du gouvernement et des institutions républicaines et la suspension de la Constitution en Guinée, quelques heures après le décès du président Lansana Conté au pouvoir depuis 1984.

"A compter d'aujourd'hui, la Constitution est suspendue, ainsi que toute activité politique et syndicale", a déclaré le capitaine Moussa Dadis Camara sur les ondes de Radio Conakry.

"Le gouvernement et les institutions républicaines sont dissous", a-t-il ajouté en annonçant qu'un "conseil consultatif" allait bientôt être mis en place, "composé de civils et militaires".

"Les institutions républicaines se sont illustrées par leur incapacité à s'impliquer dans la résolution des crises" que traversent le pays, a notamment déclaré ce militaire, évoquant le "désespoir profond de la population" ou la nécessité du "redressement économique" et de la lutte "contre la corruption".

Dans la nuit de lundi à mardi, le président de l'Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, avait annoncé à la télévision d'Etat le décès de Lansana Conté, 74 ans, "des suites d'une longue maladie".


 

L'UA suit avec "beaucoup de préoccupation" la situation en Guinée

ADDIS ABEBA (AFP), mardi 23 décembre 2008 - L'Union africaine (UA) suit "avec attention et beaucoup de préoccupation" la situation politique en Guinée après le décès du président Lansana Conté et l'annonce d'un coup d'Etat, a déclaré mardi à l'AFP le commissaire à la Paix et la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra.

Un capitaine de l'armée guinéenne a annoncé mardi à la radio d'Etat la dissolution du gouvernement et des institutions républicaines et la suspension de la Constitution en Guinée, quelques heures après le décès président Conté.

"Nous nous inclinons devant la mémoire de ce chef de l'Etat disparu. Mais nous suivons avec attention et beaucoup de préoccupation ce développement (l'annonce du capitaine) et la succession du président Conté", a déclaré à l'AFP par téléphone M. Lamamra.

"Nous appelons toutes les forces politiques de Guinée et autres institutions de l'Etat, notamment les forces armées, à assurer une transition constitutionnelle, pacifique et consensuelle, dans le respect de l'ordre démocratique", a-t-il ajouté.

M. Lamamra a rappelé que "dans le cadre de notre mécanisme d'alerte précoce, la Guinée était un des pays africains sur lesquels le département Paix et Sécurité de l'UA, assurait un suivi serré en raison des incertitudes qui planaient sur le contexte politique".

Dans la nuit de lundi à mardi, le président de l'Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, a annoncé à la télévision d'Etat le décès de Lansana Conté, 74 ans et au pouvoir depuis 1984, "des suites d'une longue maladie".


 

Incertitude sur l’état de santé de Lansana Conté

 

RFI - Article publié 19/03/2006 (avant l’annonce du décès survenu le 23 décembre 2008) - www.rfi.fr/actufr/articles/075/article_42571.asp

 

Le président guinéen, Lansana Conté, a été évacué vers la Suisse dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 mars. Les autorités nationales ont confirmé cette information mais ont déclaré qu’il s’agissait d’un voyage privé durant lequel le chef de l’Etat ferait «des visites médicales». Reste que depuis des mois déjà, des rumeurs concernant l’aggravation de l’état de santé de Lansana Conté, atteint de diabète et d’une leucémie, circulent dans le pays.

 

A en croire les autorités guinéennes, les «médias étrangers» ont fait état «d’informations fantaisistes» sur l’état de santé de Lansana Conté. Selon le communiqué diffusé à la télévision guinéenne samedi soir, le président s’est rendu en Suisse «pour une visite privée de quelques jours» et devrait «profiter» de ce séjour pour effectuer «des visites médicales».

Pourtant, les conditions dans lesquelles a eu lieu le départ de Lansana Conté laissent penser que ce voyage en contrées helvétiques n’était pas prévu. Le chef de l’Etat guinéen a embarqué dans un avion loué par la présidence en pleine nuit, vers 2 heures du matin. Il était accompagné de l’une de ses épouses, Henriette, du ministre de la Santé, Amara Cissé et de trois autres de ses proches. Le fait même que le communiqué de la présidence admette que Lansana Conté va subir des examens durant son séjour en Suisse fait penser qu’il n’était peut-être pas totalement conscient lors de son départ. Le président Guinéen a, en effet, toujours refusé d’être soigné dans un pays occidental. Jusqu’à présent, il s’est rendu au Maroc ou à Cuba lorsqu’il a dû être pris en charge. C’est d’ailleurs dans ce dernier pays qu’a été diagnostiquée la leucémie dont il souffre, lors d’un récent bilan.

Lansana Conté serait dans la même clinique qu’Houphouët-Boigny

Des sources proches du chef de l’Etat ont affirmé à l’Agence France Presse, que Lansana Conté avait été conduit dans la même clinique genevoise que celle où son homologue ivoirien Félix Houphouët-Boigny avait été soigné. Cette information n’a pas été confirmée. Ni du côté guinéen. Ni du côté suisse où le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jean-Philippe Jeannerat, s’est contenté de confirmer la présence du président sur le territoire «à titre privé», tout en précisant malgré tout qu’il était venu «pour des raisons médicales».

A 72 ans, la santé de Lansana Conté, qui est arrivé au pourvoir en Guinée à la suite d’un coup d’état en 1984, est quoi qu’il en soit particulièrement fragile. Le diabète dont il souffre depuis des années le contraint à limiter toutes ses activités. Lors de la dernière campagne pour les élections présidentielles où il était candidat pour le Parti de l’unité et du progrès (PUP) -il a instauré le multipartisme en 1992 et a été élu pour la première fois président en1993-, il avait d’ailleurs renoncé à participer à des manifestations publiques en raison des douleurs qu’il ressentait dans le pied à cause du diabète.

Un président invisible

Depuis plusieurs mois, il semble que cette maladie ait provoqué des crises de plus en plus fréquentes. Une situation qui a donné lieu à la diffusion de rumeurs persistantes sur sa disparition. Le fait que Lansana Conté ait résidé la plupart du temps dans sa ferme à une quarantaine de kilomètres de la capitale Conakry et qu’il n’ait pas été visible très souvent, a aussi contribué à alimenter ces bruits. En n’étant pas physiquement présent là où les affaires se gèrent, le chef de l’Etat a d’autre part prêté le flanc à de vives critiques notamment de la part de l’opposant Alpha Condé, leader du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), qui a estimé que cela laissait le champ libre à «un Premier ministre n’ayant aucune autorité sur son gouvernement et une armée divisée entre généraux et colonels analphabètes et jeunes officiers intellectuels mis à l’écart».

par Valérie  Gas

 


 

Quelques images du président Lansana Conté :

 

carte des régions de la Guinée Conakry




 

Confusion en Guinée après une tentative de coup d’Etat

Une tentative survenue quelques heures après la mort du président Lansana Conté dans la nuit de lundi à mardi.

Une partie de l’armée s’est soulevée et a annoncé sous la direction d’un obscur capitaine que la constitution était suspendue et que le gouvernement était dissous.

Hier soir, les deux principaux dirigeants du pays, le premier ministre Ahmed Tidiane Souaré et le président de l’Assemblée Aboubacar Somparé ont contesté l’importance de ce coup de force et assuré que le gouvernement travaille et qu’il prépare les funérailles de Lansana Conté. Le pays est en deuil pour 40 jours.

Dans l’ensemble, la capitale Conakry était calme. Un contraste saisissant avec les grandes manifestations de 2007, réprimée dans le sang avec 186 morts comme le rappelle le porte-parole des victimes de cette grève.

Les putschistes ont formé un conseil de 32 personnes dont 26 militaires et 6 civils mais sa direction ferait l’objet de desaccords entre eux.

Le général Lansana Conté avait 74 ans. Il dirigeait la Guinée d’une main de fer depuis son arrivé au pouvoir en 1984 après un coup d‘état militaire. Selon la constitution, le président de l’assemblée doit gérer l’intérim et organiser une élection dans les 60 jours. Délai jugé trop court par la communauté internationale qui a appelé à “une transition pacifique et démocratique”.

Source : http://www.euronews.net/fr/article/24/12/2008/guineau-government-denies-power-grab/


 

La mort du dictateur déstabilise la Guinée

Ouest-France.FR - mercredi 24 décembre 2008

 

Sitôt l'annonce du décès de Lansana Conte, au pouvoir depuis vingt-quatre ans, des officiers ont tenté un coup d'État

 

Qui était Lansana Conté ?

 

Les fins de règne se ressemblent à Conakry où la disparition de Lansana Conté, 74 ans, annoncée lundi soir, a été suivie au petit matin d'une tentative de putsch. En 1984, c'est un coup d'État, après la mort du dictateur marxiste Sékou Touré, qui avait installé Conté au pouvoir. Derrière le mythe du « paysan soldat » se cachait un autocrate. Au début des années 1990, le président-général avait certes autorisé le multipartisme. Mais il emprisonnait quiconque lui tenait tête. Seuls des seconds couteaux pouvaient disputer les élections, grossièrement truquées. Gros fumeur, diabétique, atteint d'une leucémie, Lansana Conté n'était plus que l'ombre de lui-même. Lors de la présidentielle de 2003, remportée avec 95 % des voix, il avait fallu transporter l'urne jusqu'à sa voiture pour qu'il vote.

 

• Dans quel état laisse-t-il la Guinée ?

 

Le maintien de Conté permettait à son entourage de continuer le pillage d'un pays potentiellement très riche. La Guinée est le château d'eau de l'Ouest africain : de ses montagnes jaillissent les fleuves Niger, Sénégal et Gambie. Son sol renferme deux tiers des réserves mondiales de bauxite, de l'or et des diamants. De l'uranium y a été découvert en 2007. Mais la population de cette ancienne colonie française, qui a célébré ses cinquante ans d'indépendance le 2 octobre, figure parmi les plus pauvres de la planète

 

Pourquoi cette tentative de putsch ?

 

Selon la Constitution, le président du Parlement, Aboubakar Somparé, devrait assurer l'intérim jusqu'à la tenue d'élections, dans les 60 jours. Mais à 7 h 30 hier, une centaine de militaires a investi Radio Conakry. Le capitaine Moussa Dadis Camara, jusqu'alors chef de la section carburants à l'intendance des armées, a proclamé la dissolution « du gouvernement et des institutions républicaines ». Son Conseil national pour la démocratie et pour le développement (CNDD) tient les dirigeants pour responsables du « désespoir profond de la population » et fustige « les détournements de deniers publics, la corruption généralisée, l'impunité érigée en méthode de gouvernement ». L'armée, pilier du régime Conté, semble divisée entre un état-major fidèle au régime, d'ethnie soussou (minoritaire) comme Conté, et 12 000 hommes dont les conditions se dégradent.

 

Comment réagit la population ?

 

Les rues de Conakry étaient vides hier. Des militaires loyalistes gardant les lieux du pouvoir (présidence, banque centrale, etc.). Les Guinéens semblent attendre prudemment le dénouement du putsch, habitués qu'ils sont aux répressions brutales. Depuis 2006, plusieurs soulèvements ont été noyés dans le sang. L'an dernier, plus de 150 manifestants ont été tués par la police alors qu'ils manifestaient contre la cherté de la vie et réclamaient le départ de Conté.

 

Bruno RIPOCHE.

 

Source :

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-La-mort-du-dictateur-destabilise-la-Guinee-_3637-783236_actu.Htm

 

Actualité internationale et africaine de sangonet