Moussa Kaka, correspondand de RFI, sorti de prison, reste en liberté provisoire

 


Niger : libération de M. Moussa Kaka (7 octobre 2008)

http://www.diplomatie.gouv.fr/ - Communiqué conjoint de Bernard Kouchner, de Rama Yade et de Alain Joyandet

Nous avons appris avec satisfaction l’annonce de la mise en liberté provisoire du journaliste de Radio France internationale, Moussa Kaka. Celui-ci va maintenant pouvoir retrouver son épouse, Mme Yerima Souley Kaka, et ses proches.

Cette décision est une bonne nouvelle pour RFI et sa rédaction qui s’étaient mobilisées depuis longtemps pour l’un des leurs.

Nous avions exprimé à plusieurs reprises notre espoir que cette affaire puisse trouver une telle évolution positive, notamment par la voix de Mme Rama Yade, secrétaire d’Etat chargée des Affaires étrangères et des droits de l’Homme, qui avait reçu Mme Kaka en mai dernier, et du secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie, M. Alain Joyandet.

Nous réaffirmons notre confiance dans la justice et les institutions du Niger, dans l’attente du jugement à venir sur le fond.


Moussa Kaka est sorti de prison

par  RFI -   - http://www.rfi.fr/actufr/articles/106/article_73236.asp
Article publié le 07/10/2008 Dernière mise à jour le 08/10/2008 à 09:12 TU


Moussa Kaka, le correspondant de RFI au Niger, entouré de ses proches à sa sortie de prison, ce 7 octobre.
(Photo : AFP)

La cour d'appel de Niamey a ordonné la liberté provisoire du correspondant de RFI en requalifiant en délit les faits qui lui sont reprochés : « atteinte à l'intégrité du territoire national par entente avec des éléments du MNJ », le Mouvement des Nigériens pour la justice, la rébellion touareg. Il avait été arrêté le 20 septembre 2007. Le PDG de RFI, Alain de Pouzillac, s’est dit très heureux que Moussa Kaka ait retrouvé la liberté.

Cela faisait plus d'un an qu'il était incarcéré. À sa sortie de prison, Moussa Kaka a tout naturellement exprimé sa joie et son émotion, après tous ces longs mois d’absence sur les ondes de RFI.     

Moussa Kaka

Premier témoignage à sa sortie de prison

« Retrouver la liberté après un an et 17 jours, c'est un moment très fort »

Moussa kaka

07/10/2008 par Carine Frenk



Il était 10 heures à Niamey, 11heures  à Paris, quand la présidente de la chambre d'accusation de la cour d'appel de Niamey a lu le délibéré. La cour d'appel a ainsi ordonné d’office la mise en liberté provisoire de Moussa qui est ainsi renvoyé devant le tribunal correctionnel. Il encourt, néanmoins, une peine d’un à dix ans de prison, selon son avocat, Me Fodi Boureima.  

Maître Fodi Boureima

Me Fodi Boureima  

07/10/2008 par Carine Frenk

Mais le plus important c'est que Moussa Kaka peut maintenant attendre cette nouvelle présentation devant le juge, libre. Après un an et 17 jours de prison, il est sorti de la maison d'arrêt, avec sur lui le tee-shirt RFI. Un Moussa acclamé par les gardiens de la prison, mais aussi par ses compagnons d'infortune, attendu fébrilement et dans une extrême émotion par une cinquantaine de personnes dont son épouse Djamila, certains de ses six enfants et plusieurs confrères nigériens.

Dès la décision de la cour d'appel de Niamey, Christine Ockrent, directrice générale déléguée de RFI, a réagi à cette nouvelle. Elle a exprimé son « grand soulagement » à l'idée que le journaliste puisse « respirer librement et rejoindre sa famille », et espère une décision clémente du tribunal correctionnel.

Christine Ockrent

Directrice générale déléguée de RFI

« Un grand soulagement à l'idée que Moussa Kaka va pouvoir respirer librement et rejoindre sa famille. C'est l'aboutissement d'une procédure judiciaire qui a été longue. »

Christine Ockrent 

07/10/2008 par Sébastien Nemeth


Christine Ockrent et Alain de Pouzillac, nouveau PDG de RFI, avaient rencontré le président nigérien Mamadou Tandja en septembre dernier à Niamey. Moussa Kaka, 47 ans, est le correspondant de RFI au Niger depuis quinze ans. Le journaliste est également correspondant de Reporters sans frontières (RSF) et directeur de la radio privée Saraounya. Il est poursuivi sur la base d’enregistrements d’écoutes téléphoniques, notamment avec Agaly Ag Alambo, chef du MNJ. Les autorités nigériennes qualifient les dirigeants de ce mouvement de « bandits armés et de trafiquants de drogue ».

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s'est déclaré mardi « très heureux » après la mise en liberté provisoire du correspondant de RFI : « Je remercie tous ceux qui y ont participé, notamment le président du Niger (Mamadou Tandja), parce qu'il a quand même fait ce geste », a-t-il déclaré à la presse en marge d'une audition à l'Assemblée nationale. « Comme je voulais aller au Niger, je pourrais y aller, bientôt, la conscience tranquille », a ajouté M. Kouchner.

Bernard Kouchner

Ministre français des Affaires étrangères

« Dans un pays difficile comme le Niger, où prendre contact avec des rebelles constitue aux yeux du gouvernement une grande atteinte à l’ordre public, la liberté d’information en elle-même est-elle une atteinte à l’ordre public ? »

Bernard Kouchner 

07/10/2008 par Frank Weil-Rabaud

 

 


 

Le journaliste Moussa Kaka est sorti de prison au Niger

Publié le 07/10/2008 à 16:28 - Reuters

Le journaliste nigérien Moussa Kaka a été remis en liberté provisoire mardi après plus d'un an de détention pour suspicion de liens avec la rébellion touarègue.

Moussa Kaka, directeur d'une station de radio privée et correspondant de RFI à Niamey, avait été arrêté le 20 septembre 2007 et accusé d'avoir reçu des cadeaux ou de l'argent pour des reportages sur le Mouvement nigérien pour la Justice (MNJ).

"Je suis vraiment très ému. Je reviens de très loin, à la limite des portes de l'enfer", a-t-il déclaré aux journalistes à sa sortie de la prison civile de Niamey.

L'information avait été divulguée plus tôt à Paris par l'organisation Reporters sans frontières et le comité de soutien du journaliste.

"Il est sorti de prison à la mi-journée. Une cinquantaine de personnes, dont sa famille, l'attendaient", a dit à Reuters Juliette Rengeval, présidente du comité de soutien.

"Nous sommes soulagés mais préoccupés. Moussa est libre mais il reste poursuivi. Une menace pèse encore sur lui, sur RFI et sur les correspondants africains", a-t-elle souligné.

Cette libération, "c'est une bonne nouvelle", s'est félicité pour sa part Bernard Kouchner, à l'issue d'une audition devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.

"Nous sommes en faveur de la liberté de la presse même si dans un pays difficile comme le Niger (...) prendre contact avec des rebelles constitue aux yeux du gouvernement une grande atteinte à l'ordre public", a ajouté le ministre des Affaires étrangères.

Reporters sans frontières a expliqué que la justice nigérienne avait ordonné la remise en liberté provisoire de Moussa Kaka et requalifié les faits qui lui sont reprochés.

Il était jusqu'alors inculpé de "complicité de complot contre l'autorité de l'Etat". La chambre d'accusation de la cour d'appel de Niamey a requalifié les charges en "acte de nature à nuire à la défense nationale" et l'a renvoyé devant un tribunal correctionnel, a précisé l'organisation dans un communiqué.

Abdoulaye Massalatchi, avec Laure Bretton et Clément Dossin à Paris, édité par Gilles Trequesser
http://www.lepoint.fr/actualites-monde/liberte-provisoire-au-niger-pour-moussa-kaka-annonce-rsf/924/0/280229

 


 

Moussa Kaka est libre

THOMAS HOFNUNG - http://www.liberation.fr/monde/0101122172-moussa-kaka-est-libre

384 jours. C’est le temps qu’aura passé en prison le journaliste nigérien Moussa Kaka, accusé d’être de mèche avec les rebelles touaregs qui ont pris les armes dans le nord du pays. Suite à la décision de la cour d’appel de Niamey, ce mardi, le journaliste, correspondant de RFI et de Reporters sans frontières, vient de recouvrer la liberté après avoir passé plus d’un an en détention préventive pour «complicité de complot contre l’autorité de l’Etat».

Moussa Kaka n'en a pas fini avec la justice

Mais Moussa Kaka, 47 ans, n’en a pas fini avec la justice de son pays. La chambre d’accusation de la cour d’appel de Niamey a décidé de requalifier les charges pesant contre lui en «acte de nature à nuire à la défense nationale», le renvoyant devant un tribunal correctionnel, un délit, et non plus un crime, passible d’un à cinq ans de prison et une lourde amende. «C’est un soulagement et une déception, affirme l’un des avocats de Moussa Kaka, Me William Bourdon. Le non-lieu aurait dû être confirmé aujourd’hui, mais il faut faire confiance à la justice nigérienne.»

La troisième demande de mise en liberté aura donc été la bonne pour Moussa Kaka. A deux reprises, ces derniers mois, le parquet avait fait appel de la décision des juges, notamment de la part du doyen d’entre eux. Le 23 juillet, ce dernier estimait que le dossier d’accusation était vide et préconisait un non-lieu. En vain.

Incarcéré depuis le 20 septembre 2007

Le 20 septembre 2007, Moussa Kaka avait été arrêté, puis incarcéré, sur la base d’écoutes téléphoniques fournies apparemment par un service de renseignement étranger. Les Etats-Unis, notamment, surveillent attentivement la zone sahélienne, où sont actifs des groupes liés à Al-Qaeda. Ces enregistrements faisaient état de contacts directs entre le journaliste et le chef des rebelles du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ). Mais ces écoutes, pratiquées illégalement, ne sont pas valides d’un point de vue juridique. De son côté, Moussa Kaka a toujours justifié ces contacts pour raisons professionnelles.

Le pouvoir du président Tandja ne s’en est pas moins acharné contre un homme érigé en ennemi public numéro un. Les autorités ont aussi voulu faire un exemple à l’attention des autres journalistes, nigériens ou étrangers, parvenant ainsi à imposer un blackout total sur ce qui se passe dans le nord du pays. Fin 2007, deux journalistes français travaillant pour la chaîne Arte ont, d’ailleurs, été brièvement détenus à Niamey pour avoir réalisé, sans autorisation, un reportage sur les rebelles touaregs.

Moussa Kaka est soulagé

Se disant soulagé à sa sortie de prison, Moussa Kaka a retrouvé sa femme, Djamila, et ses enfants. Mais après cette épreuve, reste à savoir dans quelle mesure il pourra exercer ses activités de journaliste. «La requalification des faits est une façon, pour le régime, de dire à Moussa Kaka qu’on l’a à l’oeil, dit un proche. On veut le maîtriser. Au moins juqu’à l’élection présidentielle de novembre 2009.»

 


 

Moussa Kaka remis en liberté après un an de détention

NOUVELOBS.COM | 07.10.2008 | 15:43

Le correspondant de RFI est en liberté provisoire. Il reste poursuivi pour être entré en contact avec une rébellion touareg.

Moussa Kaka, le correspondant de Radio France internationale (RFI) au Niger, est sorti de la prison de Niamey mardi 7 octobre, après plus d'un an de détention.
Un peu plus tôt, la cour d'appel de Niamey avait ordonné sa mise en liberté provisoire "d'office", selon son avocat Me Fodi Boureima Mamadou.
Les faits reprochés au correspondant de RFI ont été requalifiés mardi en "atteinte à l'intégrité du territoire national par entente avec les éléments du MNJ", le Mouvement des Nigériens pour la Justice, une rébellion touareg.
La cour d'appel a également ordonné le renvoi du journaliste devant un tribunal correctionnel, a précisé l'avocat à la presse.

Liens présumés avec les rebelles touareg

Moussa Kaka avait été arrêté le 20 septembre 2007, puis inculpé de "complicité d'atteinte à l'autorité de l'Etat" pour des liens présumés avec les rebelles touareg.
Il est poursuivi sur la base d'enregistrements d'écoutes téléphoniques, les seules preuves à charge qui contenaient des conversations avec notamment Agaly Alambo, chef du MNJ.
Niamey a toujours affirmé que Moussa Kaka, également correspondant de Reporters sans frontières (RSF) et directeur de la radio privée Saraounya, n'avait pas été arrêté en raison de ses activités journalistiques.
Le président Mamadou Tandja a toujours nié l'existence d'une rébellion touareg, refusant de dialoguer avec le MNJ dont il qualifie les chefs de "bandits armés et de trafiquants de drogue".

Non-lieu

Le 23 juillet dernier, un non-lieu avait été prononcé par le doyen des juges d'instruction en faveur de Moussa Kaka, qui était inculpé de "complicité de complot contre l'autorité de l'Etat". Mais le ministère public avait fait appel en demandant son renvoi devant un tribunal correctionnel après requalification des charges en "actes de nature à nuire à la défense nationale": un délit, et non plus un crime, passible d'un à cinq ans de prison et d'une lourde amende.

"Un grand soulagement"

Le PDG de Radio France Internationale, Alain de Pouzilhac, a aussitôt qualifié cette libération de "grand soulagement" "pour toute la famille de RFI".
"C'est l'aboutissement d'une procédure judiciaire et nous restons confiants dans la décision de la justice nigérienne", a ajouté Alain de Pouzilhac après s'être déclaré "très heureux que Moussa Kaka retrouve enfin sa liberté".
RSF a salué également mardi dans un communiqué la remise en liberté de Moussa Kaka. "Cette bonne nouvelle est une première étape qui, nous l'espérons, débouchera rapidement sur une issue honorable et juste".

Kouchner remercie le président Tandja


De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s'est déclaré mardi "très heureux" de cette mise en liberté provisoire.
"Je suis très heureux de cela. Je remercie tous ceux qui y ont participé", notamment "le président du Niger (Mamadou Tandja), parce qu'il a quand même fait ce geste", a-t-il déclaré en marge d'une audition à l'Assemblée nationale.
"Nous avons essayé, essayé, nous nous sommes obstinés, obstinés", a-t-il ajouté en évoquant les efforts de Paris en faveur du journaliste. "Comme je voulais aller au Niger, je pourrais y aller la conscience tranquille", a ajouté le chef de la diplomatie française.
Le secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet, en déplacement au Cameroun, s'est lui aussi "félicité" de cette remise en liberté, dans une déclaration transmise par ses services.
Alain Joyandet a ajouté que "c'est un soulagement qu'il puisse retrouver sa famille". Le secrétaire d'Etat souhaite rester "prudent, parce que le dossier judiciaire n'est pas clos", mais ajoute qu'il a "très confiance dans la justice nigérienne".

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