Selon le rapport 2008 de la CNUCED : L'Afrique doit renforcer sa capacité de production pour augmenter ses exportations


15 septembre 2008 –Il faut que l'Afrique renforce sa capacité de production pour augmenter ses exportations et tirer ainsi parti de la libéralisation du commerce, selon un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) publié lundi.

Le Rapport 2008 sur le développement économique en Afrique estime que c'est principalement en raison d'une faiblesse de l'offre que l'Afrique ne parvient pas à améliorer ses résultats à l'exportation. Cette difficulté à produire la quantité et la qualité de marchandises nécessaires pour faire face à la demande mondiale est aussi à l'origine de ses pertes en parts de marché à l'exportation : 6 % des exportations mondiales en 1980 contre 3 % environ en 2007.

Le rapport montre que vingt années de libéralisation du commerce ont permis de lever de nombreux obstacles qui étaient utilisés pour restreindre les échanges à partir du continent. Les exportations ont même légèrement augmenté. Toutefois, l'amélioration constatée a été moins importante que prévu, surtout par rapport aux résultats obtenus dans d'autres régions en développement.

Pour les économistes de la CNUCED, l'amélioration de l'accès aux marchés mondiaux ouvre de vastes perspectives mais de nombreux pays africains ne disposent pas encore des ingrédients suffisants pour en profiter. Il leur faut une main-d'œuvre dûment formée, un approvisionnement fiable en électricité, des compétences en matière de recherche-développement, des services bancaires et des investissements flexibles, ainsi que des transports efficaces pour fournir, à des prix compétitifs, d'importants volumes de produits pour lesquels il existe une demande mondiale.

D'après l'étude, les gouvernements africains doivent prendre des mesures efficaces pour inverser certaines tendances inquiétantes. Pendant des dizaines d'années, le secteur de l'agriculture a été relativement négligé, ce dont les pays africains ont souffert alors que les prix des produits de base ont augmenté. En outre, les pays n'ont pas diversifié leurs activités économiques, recommandation qui leur était faite depuis longtemps pour parvenir à une croissance plus stable et plus vigoureuse. Enfin, le secteur manufacturier, qui permettrait de réaliser des bénéfices plus importants et d'améliorer la qualité de vie générale, n'a fait que stagner alors que d'autres régions en développement ont sensiblement accru leur production industrielle.

 

 

Le Développement économique en Afrique 2008

Résultats à l’exportation après la libéralisation du commerce: Quelques tendances et perspectives

 

 

 

Fiche informative

Cote NU: UNCTAD/ALDC/AFRICA/2008

No. de vente: F.08.II.D.22

Date de publication: 15/09/08

ISBN: 978-92-1-212359-2

ISSN: 1990-5092

Nombre de pages: 117

 


 

Repères

Prix:

Pays développés

US$ 30

Pays en développement

US$ 15

Les pays les moins avancés

US$ 7.50

Le rapport de cette année a pour objet d’examiner les résultats à l’exportation de l’Afrique depuis la libéralisation du commerce afin d’en tirer des enseignements utiles à l’élaboration de futures stratégies de commerce et de développement. Le principal message qui en ressort est que les efforts déployés depuis vingt cinq ans par les pays africains dans le domaine de la libéralisation du commerce ont permis de supprimer la plupart des obstacles politiques qui étaient considérés comme les principaux freins aux exportations de ces pays. En dépit de quelques progrès dans ce domaine, le niveau et la composition des exportations de l’Afrique ne se sont pas foncièrement améliorés. Les pays africains n’ont pas réussi à diversifier leurs exportations en faveur de produits de base et de produits manufacturiers plus dynamiques, qui sont moins sensibles aux aléas des marchés internationaux. Leur part des exportations mondiales a même diminué, passant de 6 % en 1980 à 3 % en 2007. C’est pourquoi, en dépit de la forte croissance des recettes d’exportation enregistrée ces dernières années, l’Afrique doit d’abord récupérer ses parts de marché perdues. Selon le rapport, la faible capacité d’adaptation de l’offre constitue le principal obstacle à la progression des exportations de l’Afrique, ce qui donne à penser que les futures stratégies en matière d’exportation devraient mettre davantage l’accent sur les moyens de développer certains secteurs afin d’accroître la production destinée à l’exportation.

Le rapport sur Le développement économique en Afrique propose quelques orientations pour aider l’Afrique à réorienter ses priorités de développement sur les transformations structurelles afin d’accroître les capacités d’offre et d’adaptation de ses exportations. Ces propositions générales sont étayées par l’observation selon laquelle le développement des exportations suppose bien plus que la libéralisation du commerce et que la politique commerciale doit être étroitement associée à des politiques de développement des secteurs agricole et industriel complémentaires et bien définies. Le rapport souligne que la stabilité macroéconomique et politique, ainsi que la prévisibilité des orientations stratégiques sont des préalables au succès de la libéralisation du commerce et des politiques de développement sectoriel en Afrique.

Le chapitre 1 passe brièvement en revue l’histoire de la politique commerciale en Afrique, les raisons d’être de la libéralisation du commerce et sa mise en oeuvre. Il donne également un aperçu des résultats à l’exportation de l’Afrique à ce jour en valeur, en volume et en nature.

Le chapitre 2 examine les résultats à l’exportation de l’Afrique dans le secteur agricole, tandis que le chapitre 3 analyse les raisons de l’incapacité de l’Afrique de se diversifier dans le secteur manufacturier afin d’accroître ses exportations d’articles manufacturés. Les deux chapitres s’efforcent d’identifier les facteurs sous jacents des tendances des exportations de produits agricoles et de produits manufacturés.

Le chapitre 4 traite de quelques options susceptibles d’améliorer les résultats à l’exportation de l’Afrique, axées sur la productivité, la compétitivité, l’accès aux marchés et l’accès aux facteurs de production, tant dans le secteur agricole que dans le secteur manufacturier.


Le rapport 2008 de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (format : pdf)

 

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