Morgan Tsvangirai devenu premier ministre du Zimbabwe, prête serment devant le président de l’UA et de nombreux invités


Zimbabwe : Tsvangirai prête serment

L'opposant historique au président Mugabe a prêté serment, mercredi, comme Premier ministre d'un gouvernement d'union nationale longtemps attendu.

Devant le président de la commission de l'Union Africaine et plusieurs chefs d'Etat, Morgan Tsvangirai est devenu le tout premier Premier ministre de l'histoire de ce pays, miné par une crise politique et économique depuis années.

L'opposant a promis allégeance au Zimbabwe et a juré de respecter ses lois, avant de déclarer sa fidélité au gouvernement.

Avec son entrée en fonction, une page de l'histoire du Zimbabwe se tourne : pour la première fois depuis l'indépendance du pays, il y a 29 ans, Robert Mugabe n'est plus seul aux commandes.

Le président est forcé de partager son pouvoir avec un Premier ministre, un poste qui jusque-là n'existait pas.

Morgan Tsvangirai et son équipe auront la lourde tâche de redresser une économie à l'agonie.

L'inflation dépasse l'entendement, s'établissant a plusieurs milliards de pourcent.

Le taux de chômage est le plus élevé au monde : plus de 94%.

Les services de base, écoles et hôpitaux notamment, ne fonctionnent pratiquement plus.

Opposant historique et syndicaliste

Né en 1952 à Gutu, petit village du centre du Zimbabwe, Morgan Richard Tsvangirai a quitté très tôt les bancs de l'école pour trouver du travail dans les mines, afin de subvenir aux besoins de ses parents, très pauvres.

En 1988 il est élu secrétaire général de l'unique centrale syndicale du pays, en particulier grâce à ses talents d'orateurs.

Morgan Tsvangirai et ses camarades se font remarquer par des manifestations de masses qui paralysent tout le Zimbabwe.

En 1999 il est membre fondateur du Mouvement pour le Changement Démocratique (MDC), le parti dont il est le président depuis une quinzaine d'année.

La prestation de serment de Morgan Tsvangirai est l'aboutissement de plusieurs mois, pour ne pas dire d'années, de négociations sous la conduite de l'ancien président sud-africain, Thabo Mbeki.

Source : BBCAfrique.com - 11 Février, 2009 - Heure de publication 12:15 GMT

 

 


 

Zimbabwe: Morgan Tsvangirai prête serment de Premier ministre d'un pays en ruine

HARARE (AFP) – TV5MONDE 11/02/2009 10h29

Le leader de l'opposition au Zimbabwe Morgan Tsvangirai  est devenu mercredi Premier ministre de son rival de toujours, l'octogénaire président Robert Mugabe, avec lequel il va devoir trouver un moyen de travailler à la reconstruction d'un pays totalement en ruine.

"Moi, Morgan Richard Tvangirai jure de servir au mieux le Zimbabwe dans les fonctions de Premier ministre", a déclaré le chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), en prêtant serment devant Robert Mugabe.

"Moi, Morgan Richard Tsvangirai jure d'être fidèle à ce serment d'allégeance envers le peuple du Zimbabwe", a-t-il ajouté lors d'une cérémonie au siège de la présidence à Harare.

Ses deux vice-Premiers ministres, le chef d'une faction dissidente du MDC Arthur Mutambara et la vice-présidente du MDC Thokozani Khupe, ont prêté serment dans la foulée.

Leur gouvernement d'union doit être formé vendredi conformément à un accord de partage du pouvoir signé le 15 septembre, en vertu duquel Robert Mugabe restera le chef de l'Etat.

L'accord vise à sortir le pays de l'impasse politique née de la défaite du régime aux élections générales de mars 2008, qui a précipité l'effondrement de l'économie et des services publics.

Plus de la moitié des Zimbabwéens sont menacés de famine et le délabrement des infrastructures sanitaires a généré une épidémie de choléra dont 3.400 personnes sont mortes en cinq mois.

 L'hyperinflation défie l'entendement, à plusieurs milliards pour cent, vidant monnaie nationale, salaires et revenus de toute substance. La production est au point mort.

Un des hommes clés du gouvernement, qui doit entrer en fonction vendredi selon un calendrier fixé par l'Afrique australe, est Tendai Biti, le secrétaire général du MDC, connu pour ses déclarations enflammées.

Au ministère des Finances, il devra convaincre les donateurs internationaux de délivrer les milliards de dollars d'aide indispensables à la reconstruction.

Le MDC a longtemps refusé de rejoindre un gouvernement où il aurait été sous le contrôle de l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF), le parti du président.

Le parti garde en mémoire une première expérience de partage du pouvoir, dans les années 1980, qui s'était conclue par l'absorption du parti de Joshua Nkomo, rival de Robert Mugabe au moment de l'accession à l'indépendance en 1980, et le massacre de dizaines de milliers de Ndebele, l'ethnie de Nkomo dans le sud du pays.

Il faudra du temps pour convaincre la communauté internationale d'accorder sa confiance, note Daniel Silke, un analyste sud-africain indépendant. "Ce n'est que le début d'une route longue et difficile."

Comme pour lui donner raison, la délégation de l'Union européenne (UE) à Harare a salué avec une grande prudence la prestation de serment de Morgan Tsvangirai.

L'UE "se tient prête à soutenir le rétablissement économique et social du Zimbabwe, une fois que le nouveau gouvernement montrera des signes de respect pour les droits de l'Homme, l'Etat de droit et la stabilisation macro-économique", a-t-elle dit dans un communiqué.

Si MM. Mugabe et Tsvangirai ne parviennent pas à travailler ensemble, la perspective d'élections anticipées est évoquée. En attendant, M. Mugabe, qui aura 85 ans fin février, reste à la tête du pays qu'il dirige d'une main de fer depuis 29 ans.

 


 

Zimbabwe : Tsvangirai prête serment à la tête du gouvernement d'union

HARARE, 11 février 2009 (Xinhua) -- Le chef de file de  l'opposition zimbabwéenne, Morgan Tsvangirai, 56 ans, a prêté  serment mercredi à Harare comme Premier ministre du nouveau  gouvernement d'union, devant le président Robert Mugabe. 

La prestation de serment a marqué la deuxième étape vers la  création d'un gouvernement inclusif au Zimbabwe, comme le prévoit  l'accord conclu le 15 septembre dernier entre les trois partis  politiques, dont l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front  patriotique (Zanu-PF, au pouvoir) et deux formations du Mouvement  pour le changement démocratique (MDC, opposition). 

La première étape était l'établissement du Comité conjoint de  supervision et d'application il y a deux semaines. 

Ces deux étapes devraient ouvrir la voie à la prestation  vendredi en phase finale des ministres du gouvernement inclusif,  mettant ainsi un terme à une crise politique de longue haleine. 

Durant les six derniers mois, les dirigeants de la Communauté  de développement de l'Afrique australe (SADC) se sont livrés à des navettes diplomatiques dans l'espoir de trouver une issue à  l'enlisement politique du pays.

 


 

Zimbabwe : le rival de Mugabe devient premier ministre

Flore Galaud (lefigaro.fr)
11/02/2009 | Mise à jour : 13:16



Tsvangirai, à gauche sur la photo, prête serment devant le président Mugabe, à droite Crédits photo : Harare/AP

 

L'ancien syndicaliste Morgan Tsvangirai a prêté serment mercredi devant le président, en vertu d'un accord de partage du pouvoir signé en septembre. La communauté internationale reste pour l'instant prudente sur ce nouveau gouvernement.

 

Un nouveau tournant dans l'histoire du Zimbabwe. Après dix années de lutte acharnée, Morgan Tsvangirai et Robert Mugabe devront désormais cohabiter. L'ex-syndicaliste a prêté serment mercredi comme Premier ministre devant son rival de toujours, le président Mugabe, en vertu d'un accord signé en septembre. Les deux hommes devront trouver le moyen de travailler ensemble à la reconstruction du pays, gravement touché par la crise économique mais aussi par une crise sanitaire, due à une épidémie de choléra.

 

A 56 ans, celui que les Zimbabwéens surnomment affectueusement « l'homme aux grosses joues » se voit enfin récompenser de sa victoire aux élections générales [législatives] du 29 mars 2008, où son parti, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) avait raflé le contrôle du Parlement. Morgan Tsvangirai était également arrivé largement en tête lors du premier tour du scrutin présidentiel, au mois de mai. En juin, pourtant, il avait du renoncer à la course à la présidence, cédant face aux violences exercés à l'encontre de ses partisans. Robert Mugabe, alors seul à concourir au second tour, avait été logiquement élu, malgré un boycott du MDC.

 

Le chef de l'opposition, déterminé à accéder au pouvoir, avait alors décidé de jouer la carte internationale, en sollicitant l'ouverture de négociations avec le président Mugabe sous l'égide de l'Afrique australe. Un pari qui s'était avéré payant puisque le 15 septembre, les deux hommes signaient le fameux accord historique de partage de pouvoir : Mugabe restait président, et Tsvangirai deviendrait premier Ministre, poste qui jusqu'ici n'existait pas au sein du gouvernement.

 

Trouver des donateurs internationaux

 

Le gouvernement d'union, conformément aux souhaits de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) devrait être officiellement formé vendredi. Tendai Biti, secrétaire général du MDC connu pour ses discours enflammés, entrera également en fonction au gouvernement en tant que ministre des Finances. Un poste-clé, vu l'état du pays : Tendai Biti aura notamment en charge de convaincre les donateurs internationaux de délivrer des milliards de dollars pour aider à la reconstruction de l'Etat.

 

La communauté internationale préfère toutefois rester prudente face à cette nouvelle coalition. La délégation de l'Union européenne a pour le moment seulement expliqué dans un communiqué « se tenir prête à soutenir le rétablissement économique et social du Zimbabwe une fois que le gouvernement montrera des signes de respect pour les droits de l'Homme, l'Etat de droit et la stabilisation macro-économique ». Pour le SADC, Si Mugabe et Tsvangirai ne parviennent pas à travailler ensemble, des élections anticipées pourraient être mise en place. Mais Mugabe, bientôt 85 ans, a d'ores et déjà signifié qu'il n'avait pas l'intention de quitter la tête de l'Etat, qu'il dirige d'une main de fer depuis maintenant 29 ans.

 


 

Zimbabwe: Morgan Tsvangirai, le rival historique de Mugabe

HARARE, AFP, 11 février 2009 — Battu, arrêté, inculpé de trahison: le Zimbabwéen Morgan Tsvangirai a incarné pendant dix ans l'opposition au président Robert Mugabe, avec lequel il va désormais partager le pouvoir.

L'ex-syndicaliste a prêté serment mercredi comme Premier ministre devant son rival de toujours, en vertu d'un accord signé en septembre. Ce pacte fut difficile à appliquer en raison de la profonde défiance entre les deux hommes.

A 56 ans, celui que les Zimbabwéens surnomment "l'homme aux grosses joues" se voit enfin récompenser de sa victoire aux élections générales du 29 mars. Non seulement son parti avait raflé le contrôle du Parlement, mais lui-même était arrivé largement en tête au premier tour de la présidentielle.

En juin pourtant, il avait dû jeter l'éponge dans la lutte pour la présidence, cédant devant les violences déchaînées contre ses partisans. Robert Mugabe, seul en lice, avait logiquement été réélu.

Jouant sans relâche la carte internationale, le chef de l'opposition avait finalement réussi dès le mois suivant à obtenir l'ouverture de négociations sous l'égide de l'Afrique australe.

Ce sont ces discussions, âpres et dangereuses, qui le placent désormais devant son plus gand défi: s'imposer face à son rival pour exercer le pouvoir et redresser un Zimbabwe en ruine.

Né le 10 mars 1952, Morgan Tsvangirai est le fils aîné d'un charpentier qui a eu neuf enfants. Ancien ouvrier du textile et contremaître des mines, il a commencé sa carrière d'opposant dans le milieu du travail. D'abord syndicaliste de base, il est devenu en 1988 président du Congrès des syndicats du Zimbabwe (ZCTU).

A la fin des années 1990, il lance une série de grèves générales contre le gouvernement. Fort de sa popularité, il fonde le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) fin 1999.

En moins d'un an, ce parti, que le pouvoir accuse d'être à la solde de l'ancienne puissance coloniale britannique, réussit à s'imposer comme la première force d'opposition sérieuse.

Mais il n'est pas question pour le régime de plier devant la popularité de cet homme, qui contrairement à la majorité de la classe politique n'a pas participé à la lutte pour l'indépendance dans les années 70.

La campagne des législatives de 2000 est entachée de violences: une trentaine de partisans du MDC sont tués, des centaines agressés, torturés, violés. Malgré tout, le MDC remporte près de la moitié des sièges du Parlement.

Deux ans plus tard, M. Tsvangirai défie son rival Mugabe à la présidentielle. Juste avant le scrutin, il est accusé de trahison pour "complot contre le chef de l'Etat" mais sera acquitté en 2004.

Si certains mettent en doute son sens tactique, rares sont ceux qui nient son courage et ses sacrifices.

Emprisonné à plusieurs reprises, le chef du MDC a également échappé à la mort en 1997 "quand un groupe d'agresseurs inconnus a tenté de le défenestrer depuis son bureau au dixième étage", selon une biographie autorisée.

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