Election : L’Afrique du Sud vote. L’ANC majoritaire avec Jacob Zuma en route pour la présidence de la République


VICTOIRE DE L’ANC : Zuma doit incarner la sagesse de Mandela

Malgré les démêlés qu’il a eus avec la justice, Jacob Zuma sera le prochain patron de l’Afrique du Sud. Il sera le premier président zoulou ethnie majoritaire de l’un des pays africains les plus puissants. Le COPE, parti dissident de l’ANC, n’a pu rien faire contre. Il aura même contribué au raz-de-marée de l’ANC en réveillant la flamme du militantisme au sein de ce parti. Bientôt, le "président danseur" prendra donc possession des attributs du pouvoir sud-africain.

Il aura le privilège d’être le quatrième chef de l’Etat de l’Afrique du Sud post-apartheid. Que lui restera-t-il alors à faire, si ce n’est de se départir de tout esprit de vengeance à l’endroit de ceux qu’il considère jusqu’à présent comme des frères ennemis, en l’occurrence Thabo Mbeki et compagnie ? Pour assurer à la terre de Chaka Zoulou prospérité et paix ; satisfaire les aspirations d’une population noire en plein désarroi économique, et en plein chômage ; ramener la sérénité et la quiétude dans un pays où l’insécurité est reine ; il importe que Jacob Zuma, l’autodidacte, s’entoure de cadres compétents quelles que soient leurs origines socio-politiques.

Il faudra surtout à cet homme plus populiste que pragmatique, aussi adulé que controversé, la sagesse de Nelson Mandela, l’icône de la lutte anti-apartheid. Zuma aura, sans doute, du pain sur la planche. Et la question que l’on se pose dès à présent est de savoir ce qu’il fera de ce quasi-plébiscite. Etant donné la domination économique, politique et militaire que possède la Nation arc-en-ciel, on s’attend à voir ce pays jouer un rôle moteur sur le continent. Jacob Zuma est, aux dires de tous, un homme atypique qui ne ressemble qu’à lui-même. A la toute limite, il n’a rien à voir avec ceux qui l’ont précédé à la tête de l’Etat. Il n’a pas la sagesse et le charisme d’un Mandela, et à l’inverse de Thabo Mbeki, il n’a rien d’un intellectuel spirituel et chevronné. L’homme se sait particulier et il s’assume volontiers.

Le quatrième président de l’Afrique du Sud démocratique, à n’en pas douter, sera également le plus controversé. Alors que des observateurs européens le peignent sous les traits de l’archétype du dirigeant africain corrompu et mégalomane, la communauté blanche d’Afrique du Sud craint en lui le dictateur en puissance, tandis que l’immense majorité des Noirs de son pays l’aime, le soutient et trouve en lui un futur président qui lui ressemble. Le plus dur reste à venir. Car, Zuma devra désormais faire preuve d’intelligence, de perspicacité, de sérieux sans doute et montrer tous les talents de rassembleur dont il peut être capable. Et en tout premier lieu, il lui faudra sans doute se méfier d’abord de lui-même. On dit de l’homme qu’il est impitoyable en politique et volontiers laxiste en matière de moeurs. Pour preuve, son procès pour viol en 2006, a laissé des traces, en dépit de son acquittement.

Toute Nation rêve d’avoir à sa tête un chef d’Etat respectable et respectueux de sa propre dignité, car celle de son pays en dépend inévitablement. Il lui faudra aussi se méfier des vivats sonores de la population aujourd’hui en liesse. La fibre nationaliste qui a nourri, porté ses actions d’éclats, été le tremplin qui l’aura propulsé vers les sommets qu’il connaît aujourd’hui, ne suffira plus pour galvaniser dans un futur proche ou lointain. Des jeunes Sud-Africains sont là, bien présents, nombreux, qui se nourrissent d’espoir et d’attentes certaines. Ils n’ont pas tous connu les temps héroïques de l’ANC et jugeront Zuma à l’aune de la satisfaction de leurs attentes et de la résolution de leurs problèmes du moment. Zuma et l’ANC auront le redoutable devoir de redorer leur blason respectif. Ils doivent se persuader que ceux qui les applaudissent aujourd’hui, les jugeront demain sur des actes concrets visant à vaincre la pauvreté, l’exclusion, la fracture sociale, le Sida, et ne s’attarderont pas toujours sur la commémoration de faits historiques vantant les hauts faits passés des héros datant du temps de la genèse de l’ANC.

L’Afrique du Sud est, aux yeux de tous, une Nation où se côtoient les fortunes les plus importantes et la misère la plus totale. Pauvreté, violence et insécurité sont l’autre versant qu’on reconnaît aujourd’hui à sa jeunesse, à sa population dans son ensemble, désemparée, qui recherche des exutoires qu’elle exprime en xénophobie, en prostitution et en crimes sordides. Johannesbourg est à ce jour l’une des métropoles les plus violentes de la planète ; ce qui n’est pas peu dire. C’est à tous ces fléaux que Zuma devra s’attaquer.

Ce ne sera pas une sinécure. Ses prédécesseurs auront été décisifs dans la résolution de si nombreux conflits à travers le continent, de même qu’ils auront été des symboles forts d’une Nation qui a souffert, mais, qui, grâce à leurs sacrifices consentis, aura retrouvé la voie de l’union et de la paix des coeurs. On n’en attendra pas moins de Zuma. Et cela constitue autant de défis pour sa personne, son parti et l’Afrique du Sud entière. Il peut le faire ; plus, il devra le faire, ne serait-ce que pour donner tort à ses détracteurs de toujours, mais bien plus encore, parce qu’une Nation entière a réellement besoin de lui. Réputé pour être d’une patience de prédateur, on dit aussi de lui qu’il est "loin d’être l’illéttré qu’il prétend être". Alors, on attend de le voir à l’oeuvre, pour une Nation encore plus arc-en-ciel et pour une Afrique encore plus forte.

"Le Pays" lundi 27 avril 2009

http://www.lefaso.net/spip.php?article31486&rubrique7

 


Afrique du Sud : Jacob Zuma plébiscité

Le futur président a beau être une personnalité controversée, les Sud-Africains ont voté en masse pour lui et l'ANC, son parti.

Johannesburg, lundi 27 avril 2009 - À 67 ans, Jacob Zuma, le président du Congrès national africain, peut savourer son triomphe : son parti a remporté les élections, mercredi, avec 65,9 % des suffrages. Un plébiscite pour cet homme ostracisé par les dirigeants de son propre parti, inculpé pour corruption, en 2005, et pour viol l'année suivante. Après une lutte épique, « J. Z. » a donc gagné sur toute la ligne : il a été acquitté du viol, les poursuites pour corruption ont été abandonnées et l'ANC a remporté une victoire éclatante.

Outre ces déboires judiciaires, le comportement et les déclarations de Zuma ont aussi terni sa réputation. Le procès pour viol a révélé que ce polygame avait eu des rapports non protégés avec une femme séropositive, puis qu'il avait pris « une douche » pour se prémunir du sida

Son conservatisme (il est favorable à la peine de mort, à la prière à l'école, aux tests de virginité pour les filles) tranche avec les valeurs progressistes de l'ANC. Sa démagogie - comme lorsqu'il dit aux Afrikaners qu'ils sont les seuls « vrais Sud-Africains » parmi les Blancs - inquiète les intellectuels.

Mais les pauvres se sentent compris par cet autodidacte issu d'une famille paysanne, le premier chef de l'ANC à ne pas appartenir à l'élite noire. Zuma parle, chante et danse comme eux. Ils s'identifient à ce Zoulou qui se présente en victime méprisée par l'élite.

Valérie HIRSCH.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Afrique-du-Sud-Jacob-Zuma-plebiscite-_3637-912320_actu.Htm


 

Zuma au zénith

Par Sylvain Rakotoarison - lepost.fr

Malgré la scission de l’ANC, le parti de Jacob Zuma a gagné son pari et confirme sa victoire politique sur Thabo Mbeki esquissée dès le 18 décembre 2007 : Zuma s’apprête à devenir le successeur historique de Nelson Mandela, Frederic De Klerc et Pieter Botha dans une Afrique du Sud en proie à des difficultés majeures.

C’est à ce type de scrutin que l’on s’aperçoit que la France est dotée de solides institutions électorales, que ce soit dans les procédures de vote ou dans ses instituts de sondages qui égrainent les estimations le jour du vote, comme l’a montré encore la dernière élection présidentielle.

 

Attente des résultats électoraux définitifs

Alors qu’en France, il suffit d’attendre quelques heures après la fin du vote la publication des résultats définitifs (généralement communiqués par le Ministère de l’Intérieur dans la nuit du dimanche au lundi), dans certaines autres grandes démocraties, il faut encore plusieurs jours de dépouillement.

Ce fut le cas des États-Unis qui donnèrent le nom du vainqueur dès la nuit du 4 au 5 novembre 2008, mais qui devaient attendre plusieurs jours avant de rendre définitifs les résultats dans certains États (sans même parler des élections américaines de novembre 2000).

 

Nouvelle victoire électorale en Afrique du Sud

Ce fut aussi le cas de la République d’Afrique du Sud dont les électeurs ont voté le 22 avril 2009 et ont dû attendre trois jours avant de connaître les résultats définitifs d’une journée électorale à la fois sans surprise mais avec une réelle concurrence depuis la fin de l’apartheid et les premières élections libres en 1994.

Je ne rappelle pas ici le contexte politique de ce 22 avril 2009 et l’on pourra se référer à mon précédent article sur le sujet le cas échéant.

La victoire de l’ANC (Congrès national africain) ne faisait aucun doute mais avec deux inconnues : quelle serait la part électorale du parti sécessionniste issu des partisans de l’ancien Président Thabo Mbeki (le Cope, Congrès du peuple) ? et quelle serait la hauteur de la victoire de l’ANC ?

 

Les paris du Cope

Le Cope avait la trop grande ambition d’empêcher une majorité absolue de l’ANC au sein de l’Assemblée Nationale, un objectif très irréaliste quand on prenait connaissance des sondages des semaines précédant le scrutin.

En revanche, il avait un second objectif, moins ambitieux, celui d’empêcher l’ANC d’avoir les deux tiers des députés (élus à la proportionnelle, donc d’avoir moins de 66,7% des voix). Pourquoi un tel seuil ? Parce que c’est le seuil nécessaire pour pouvoir réviser la Constitution (rappelons qu’en France, c’est le seuil de trois cinquièmes qui est nécessaire, soit 60,0% donc moins contraignant qu’en Afrique du Sud).

Or, ce second objectif a finalement été atteint in extremis : l’ANC n’obtient en effet que 65,90% et 264 sièges sur 400, c’est-à-dire qu’il lui manque un siège s’il veut avoir cette majorité. L’ANC perd 33 sièges par rapport à l’Assemblée sortante (entre 2004 et 2009, beaucoup de députés avaient rejoint l’ANC en cours de mandat).

 

Près de 66% pour l’ANC toujours ultra-majoritaire

Un léger recul de 4% donc pour la formation hégémonique issue du combat anti-apartheid de Nelson Mandela si l’on rappelle les scores des précédentes élections : en avril 2004, l’ANC avait obtenu 69,7% (279 sièges) ; en juin 1999, 66,4% (266 sièges) et en avril 1994, 62,7% (252 sièges).

Un score toujours très élevé mais qui ne remet pas en cause la nature honnête, « transparente, loyale, libre et crédible » de ces élections (selon la mission d’observateurs de l’Union africaine) au contraire d’autres États africains.

Concrètement, l’ANC reste confirmé au pouvoir pour la quatrième fois consécutive par une population pourtant de plus en plus réticente à la politique gouvernementale menée par ce parti (qui laisse au bord de la route près de la moitié de la population dans un état de grande pauvreté et d’insécurité) mais qui ne voit aucune autre solution de rechange.

D’ailleurs, l’abstention a été assez élevée puisque seulement 77,3% des inscrits sont allés voter. Cela reste malgré tout des scores très honorables si l’on les regarde avec des yeux français ou américains.

De plus, l’absence très relative de la majorité des deux tiers n’a pas beaucoup de signification politique puisque les dirigeants de l’ANC avaient réaffirmé qu’ils n’avaient aucune intention de modifier la Constitution de 1996 qu’ils avaient eux-mêmes contribué à mettre en place.

 

Résultats des autres formations politiques

Au-delà de l’hégémonique ANC, vingt-cinq autres formations ont participé à ces nouvelles élections générales, parfois uniquement d’origine provinciale.

Le Cope de Mosiuoa Lekota (59 ans) n’obtient que 7,4% alors qu’il tablait sur une quinzaine de pourcents, laissant la place de leade de l’opposition à l’Alliance démocratique (DA), parti d’opposition déjà d’avant la fin de l’apartheid, qui récolte 16,7%, soit plus de 4% supérieur à son score de 2004. Un autre parti, l’IFP, dirigé par Mangosuthu Buthelezi (80 ans), termine avec 4,6% en perdant un tiers de ses voix de 2004 et en constant déclin depuis 1994 où il représentait 10,5% de l’électorat. Tous les autres partis ont obtenu moins de 1% des voix.

 

Le détail des quatre principales formations politiques

ANC : 65,9% (11 650 748 voix) et 264 sièges.

Alliance démocratique : 16,7% (2 945 829 voix) et 67 sièges.

Cope : 7,4% (1 311 027 voix) et 30 sièges.

IFP : 4,6% (804 260) et 18 sièges.

Autres sièges : 21 répartis dans 9 autres partis.

Total suffrages exprimés : 17 680 729.

 

Dans les neuf provinces sud-africaines

Si l’ANC est majoritaire dans huit provinces sur neuf (avec une très bonne performance au Kwazulu-Natal, province natale de Jacob Zuma face à l’alliance AD-IFP), la véritable surprise est la victoire de l’Alliance démocratique dans la province du Cap Ouest où il obtient 51,2%.

 

Un vote utile ?

La dirigeante de l’Alliance démocratique, Helen Zille (58 ans), a donc proposé la constitution d’un front d’opposition réunissant notamment le Cope et l’IFP.

Ces élections ont donc surtout favorisé les trois grandes formations nationales au détriment des petits partis en focalisant l’attention sur l’Alliance démocratique et sur le Cope qui, à eux deux, gagnent presque 12% (le Cope ne partant de rien) par rapport à 2004 alors que l’ANC ne perd qu’un peu moins de 4%.

 

Zuma bientôt couronné

Après l’obstacle judiciaire levé le 12 avril 2009 pour clore les poursuites judiciaires, les élections du 22 avril 2009 ouvrent donc la voie "royale" de la République d’Afrique du Sud au président de l’ANC, Jacob Zuma (67 ans), autodidacte et résistant dès son plus jeune âge à l’apartheid.

Malgré les déclarations très violentes de l’archevêque Desmond Tutu (77 ans), Prix Nobel de la Paix (1984), qui considère que « Zuma n’est pas du tout un modèle à suivre pour notre jeunesse. Il n’a pas les qualités qu’il faut pour diriger notre nation. » mais soutenu par un autre Prix Nobel de la Paix (1993), Nelson Mandela (90 ans), Jacob Zuma ne semble plus inquiéter les puissances financières du pays.

Sa personnalité est très contrastée et reste diversement ressentie par la population : quand certains n’hésitent pas à évoquer sa polygamie, ses affaires de corruption, ses abus sexuels, son inculture, son biographe Jeremy Gordin souligne que « l’homme a du charisme, il est chaleureux, proche du peuple et les gens d’en bas se reconnaissent en lui. » ainsi que ses talents de médiateur dans plusieurs conflits du continent africain (notamment au Burundi).

 

Une Présidence bien difficile pour Zuma

Jacob Zuma, qui va être élu au plus haut niveau de l’Afrique du Sud le 6 mai prochain, aura fort à faire : redresser une situation intérieure très enlisée par la criminalité, le chômage, la pauvreté et le sida, tout en préservant tant la confiance de la population que celle de la communauté internationale et plus particulièrement des investisseurs occidentaux.

Après bien des péripéties, bien des controverses, Jacob Zuma arrive au pouvoir au même âge que De Gaulle en 1958 et pour rassurer, il pourrait reprendre à son compte cette question si gaullienne : « Pourquoi voulez-vous qu’à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? ».

Il va maintenant avoir la capacité de montrer à sa juste mesure ses qualités d’homme d’État. Ou pas.

 

Souhaitons-lui bonne chance.


 

Afrique du Sud: Zuma propulsé vers une présidence à risques

PRETORIA (AFP), samedi 25 avril 2009 - Le tribun zoulou Jacob Zuma, chef du Congrès national africain (ANC) au pouvoir en Afrique du Sud, s'est réjoui samedi de la "splendide victoire" de son parti aux élections générales du 22 avril, qui le propulse vers une présidence à risques.

Tout aussi populaire que controversé, Jacob Zuma, 67 ans, doit être élu à la présidence par le nouveau Parlement lors d'une session extraordinaire le 6 mai, alors que la crise mondiale frappe de plein fouet la première économie du continent.

Le prochain chef de l'Etat disposera d'une très large majorité, avec 65,9% des suffrages, soit 264 députés sur 400. L'ANC a cependant échoué au seuil de la majorité des deux tiers dont il disposait depuis 2004, selon les résultats officiels publiés samedi.

"Nous acceptons avec reconnaissance et humilité le mandat sans appel que nous avons reçu de millions de Sud-Africains", a affirmé le chef de l'ANC, employant le "nous" collectif traditionnel au sein du parti.

"Nous ne prenons pas à la légère la responsabilité qui nous est confiée", a-t-il continué, promettant de travailler à l'amélioration des services publics déficients dans un pays où 43% de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté, quinze ans après la chute de l'apartheid.

Car les attentes sont énormes, à l'échelle des frustrations dans la Nation arc-en-ciel de Nelson Mandela: le chômage frôle les 40%, hôpitaux, écoles et police manquent cruellement de ressources, des millions de personnes vivent toujours dans des bidonvilles, la criminalité bat des records et la pandémie de sida est la pire au monde.

La tâche paraît dantesque: le président va devoir concilier politique sociale et impératifs budgétaires à un moment où l'Afrique du Sud s'apprête à entrer en récession, pour la première fois depuis 17 ans.

Zuma a d'ailleurs exprimé son "inquiétude" face aux conséquences de la crise mondiale sur l'emploi. Des dizaines de milliers de postes ont été supprimé depuis la fin 2008 et 300.000 autres devraient l'être en 2009, notamment dans les mines et l'automobile.

Les analystes ne prévoient pas pour autant de changements importants de politique économique à court terme, d'autant que le budget 2009 prévoit déjà une augmentation de 4 milliards de dollars des dépenses sociales.

La large victoire de l'ANC conforte l'aile gauche de la formation qui, emmenée par Zuma, avait évincé en décembre 2007 le chef de l'Etat d'alors, Thabo Mbeki, de la direction du parti. Neuf mois plus tard, ce dernier était forcé à démissionner de la présidence de la République.

Mais la victoire du tout puissant ANC n'est pas totale et le Zoulou va devoir convaincre une élite rendue sceptique par ses déboires judiciaires. Des poursuites pour corruption à son encontre ont été abandonnées juste avant le scrutin.

Le parti, ultramajoritaire au Parlement depuis les premières élections multiraciales en 1994, "doit maintenant réaliser qu'il a atteint un plafond et que, s'il ne tient pas ses promesses, il va perdre ses électeurs", relève Roland Henwood, de l'Université de Pretoria.

Un danger d'autant plus réel que l'opposition a amorcé une recomposition: l'Alliance démocratique (DA) s'est nettement renforcée à 16,68% des voix contre 12,8% (67 députés contre 50), suivie du Congrès du peuple (Cope), formé en décembre par des dissidents de l'ANC, avec 7,42% (30 sièges).

En outre, au scrutin provincial, l'ANC a perdu le Western Cape (sud-ouest) au profit de la DA qui décroche 51,4% des suffrages.

Héritière de l'ancien mouvement d'opposition blanche sous l'apartheid, la DA est la première formation à obtenir la majorité absolue dans cette province où les métis, et non les Noirs, constituent le principal groupe démographique.


 

L'ANC célèbre une importante avance aux élections en Afrique du Sud

JOHANNESBURG, 23 avril 2009 (Xinhua) -- Le Congrès national  africain (ANC) d'Afrique du Sud a conservé une énorme avance alors que le premier jour de dépouillement des résultats des quatrièmes  élections démocratiques en Afrique du Sud s'achève, ouvrant la  voie à l'élection de Jacob Zuma comme président.  

Sur pratiquement un tiers des résultats dépouillés, le parti a  déjà obtenu 66,56% -- près de l'objectif déclaré de conservation  de la majorité des deux-tiers qui lui permettrait de changer la  constitution.  

La porte-parole de l'ANC, Jessie Duarte, tout comme plusieurs  militants du parti, a confié aux journalistes que "Nous sommes  heureux de la façon dont les choses se déroulent."  

De nombreux militants se sont rassemblés au quartier général du parti pour célébrer la victoire.  

 

L'Alliance démocratique (DA), principal parti d'opposition, a  ses propres raisons de jubilation.  

Elle remonte en flêche au dessus de son meilleur score de 12%  et conforte son statut de principal parti d'opposition avec 16% de voix en début de soirée.  

La dirigeante de la DA, Helen Zille, a indiqué que son parti  avait démontré aux analystes qu'ils s'étaient trompés en prédisant largement que "nous aurons environ 10% et être au coude-à-coude"  avec le Congrès du peuple (COPE).  

Jeudi, le jeune parti semblait obtenir seulement la moitié des  voix de l'Alliance démocratique. 

Helen Zille pourrait toutefois rester optimistes quant à ses  chances de prendre la tête au Cap occidental.  

La DA avait jusqu'ici obtenu 48.66% de voix dans la province  fortement disputée, alors que l'ANC venait en seconde position  avec 31,2%.  

Le COPE, créé il y a quatre mois, engrange jusqu'ici 9,27% des  voix suivi par les Démocrates indépendants avec 6,31%.  

Sur le plan national, le COPE vient en troisième position avec, seulement 630.000 voix soit 7,91%.  

Le candidat du COPE pour la présidence, Mvume Dandala, a  plaisanté en déclarant:  

 

"Nous sommes satisfaits et nous sentons vraiment encouragés que comme jeune parti, nous puissions conquerir 600.000 voix et plus."  

Quoique le parti dissident n'ai pas pu être à la hauteur de ses promesses de se présenter comme un sérieux challenger de l'ANC,  Dandala a estimé que le COPE a obtenu un bon score étant donné que depuis 1994 aucun nouveau parti n'a pu franchir la barre de 6%.  

Ces élections semblent confirmer la regression de l'Inkatha,  autrefois puissant, qui n'a pu obtenir jusqu'ici que 3,20% des  voix.  

Les Démocrates indépendants et le Mouvement démocratique uni se sitaient à 1,19% à 17h00 heure locale (15h00 temps universel). Le  Parti chrétien africain quant à lui n'enregistre que 0,75% pendant que le Front liberté Plus affiche 0,89%.  

Avec les décomptes des votes à l'étranger la semaine dernière,  l'Alliance démocratique a de quoi parler fort, car elle obtient 7. 581 voix sur les 9.857 comptabilisées, venant en tête devant le  COPE (918) et l'ANC (673).  

Le Front de la liberté plus et le Parti-A, qui ont mené le  combat pour le vote des Sud-Africains de la diaspora, ont des  raisons de se sentir déçus par leurs piètres scores à l'étranger.

JOHANNESBURG, 22 avril (Xinhua) -- Environ 23 millions  d'électeurs inscrits sud-afrcains sont appelés mercredi à se  rendre aux urnes pour élire leurs députés nationaux et provinciaux, lors des 4e élections générales organisées depuis la fin de  l'apartheid en 1994.  

 


W Cape ANC leaders face the axe

By Siyabonga Mkhwanazi and Caiphus Kgosana

The ANC's performance in KwaZulu-Natal has won it 51 of the 80 seats in the provincial legislature, while the DA's victory in the Western Cape has seen its representation in the provincial parliament increase to 22 members.

The IFP took a beating in Kwa-Zulu-Natal, with the number of its seats slashed from 30 to 18.

COPE did best in the Eastern Cape, where it will have nine members in the provincial legislature.

The ANC's strong performance in the provinces means it will have a total of 292 members of provincial legislatures (MPLs), followed by the DA and then COPE.

But the ruling party's loss of the Western Cape means that several prominent provincial politicians may have to look for employment elsewhere.

The biggest casualty in the province is former agriculture MEC Cobus Dowry, at number 29 on the ANC's list for the provincial legislature.

Dowry is out as the ANC's poor showing in the province means it has been allocated only 14 seats in the legislature.

SACP provincial secretary Khaya Magaxa, at number 19, will also want to retain his position in the communist party, as he too has failed to make the provincial legislature.

Former local government MEC Richard Dyantyi, whose political fortunes began declining when he was removed from the position by Lynne Brown when she took over from Ebrahim Rasool as premier in August, seems now to have hit rock bottom as he failed to make the provincial legislature list and the regional list of those going to national parliament.

With COPE winning only three seats in the Western Cape legislature, former deputy mayor of Cape Town Simon Grindrod, at number four on COPE's list, will also not make it to the provincial legislature.

Others on their way out are members of the party's interim leadership corps in the Western Cape. They include Mogamat Majiet, Vuyisile Schoeman, Clifford Sitonga and Onel De Beer.

COPE seats in the provincial legislature will go to Alan Boesak, Mbulelo Ncedana and Tozama Bevu.

In the Eastern Cape, former ANC provincial secretary Siphato Handi will not be in the provincial legislature, along with the party's provincial spokesperson, Nkosifikile Gqomo.

In Mpumalanga, Local Government MEC Candith Mashego and controversial former Health MEC Sibongile Manana are out.

Free State Local Government MEC Joel Mafereka has not made it to to the provincial legislature.

In Gauteng, MPL Reverend Motlalepula Chabaku is one of 25 who will not be going to the provincial legislature. Others include former unionist Moses Mayekiso and central national committee members Nzipho Kalipa and Julie Kilian.

This article was originally published on page 5 of The Cape Argus on April 27, 2009
http://www.capeargus.co.za/?fSectionId=3571&fArticleId=vn20090427112534389C149103

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