Le responsable de l'ONU, Anders Kompass, qui a révélé les accusations de viols d’enfants en Centrafrique par des soldats est blanchi

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Anders KOMPASS


Accusations de viols par des militaires en Centrafrique: le responsable de l'ONU blanchi

Agence Belga, publié le

(Belga) Anders Kompass, le responsable de l'ONU qui avait été suspendu après avoir remis aux autorités françaises un rapport d'enquête sur des accusations de viols commis par des militaires français sur des mineurs en Centrafrique, au mépris des procédures de l'organisation, a été blanchi à la suite d'un enquête interne, rapporte The Guardian lundi.

Anders Kompass avait transmis aux autorités françaises le rapport intitulé "Abus sexuels sur des enfants par les forces armées internationales", face à l'inaction de l'ONU. L'homme avait aussitôt été suspendu et une enquête interne à son encontre avait été lancée. Celle-ci aura duré neuf mois et est à présent terminée. M. Kompass a été blanchi et ne risque plus de perdre son emploi. Dans un rapport, un panel indépendant a souligné que "l'inaction de l'ONU face à ces accusations d'abus sexuels" représentait un "gros échec institutionnel", puisqu'au lieu "de prendre des mesures, l'organisation se préoccupait du fait qu'Anders Kompass avait transgressé le protocole". Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a déploré que ces enfants "aient été trahis par des personnes qui devraient les protéger". Une enquête a été ouverte à l'encontre de quatorze individus, dont quatre soldats français. M. Kompass a été informé par une lettre de l'issue de l'enquête interne. (Belga)

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Centrafrique : l’ONU blanchit Anders Kompass, l’homme qui a révélé les accusations de viols d’enfants par des soldats

 

Soulagé, mais triste. Anders Kompass, le haut responsable des Nations unies qui était accusé d’avoir transmis à l’été 2014 aux autorités françaises un document confidentiel révélant des accusations de viols d’enfants par des soldats français en République centrafricaine, a été blanchi par l’ONU. Le directeur des opérations de terrain au Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits humains faisait l’objet d’une enquête interne depuis avril 2015, l’organisation l’accusant d’avoir divulgué ce document sans avoir pris la précaution d’enlever les noms des victimes présumées et en ne respectant pas la chaîne hiérarchique.

Anders Kompass avait dit, au contraire, avoir été poussé à faire fuiter ces informations en raison de l’inaction des Nations unies. Le document qu’il a transmis à Paris révélait qu’une dizaine de soldats français de « Sangaris » étaient soupçonnés d’avoir abusé sexuellement d’enfants entre décembre 2013, mai et juin 2014. Cinq soldats tchadiens et équato-guinéens de la Minusca sont également impliqués. L’affaire a été révélée par The Guardian le 29 avril 2015.

Lundi 18 janvier, le quotidien britannique indique qu’Anders Kompass a reçu « il y a quelques jours » une lettre l’informant que l’enquête interne l’avait exonéré de toutes les charges qui pesaient contre lui.

« Je me sens soulagé et un peu triste. Pourquoi la plupart des dirigeants de l’ONU ont-ils décidé de me faire ça alors qu’ils savaient très bien à quel point l’ONU gérait mal ce genre d’affaires ? Cela reste, pour moi, un mystère. »

En novembre, un groupe d’experts indépendants a dénoncé un « échec flagrant » de l’ONU dans la gestion des soupçons d’abus sexuels. Les accusations de viols d’enfants se multiplient contre les soldats étrangers en Centrafrique : une nouvelle enquête a été ouverte au début du mois de janvier à propos d’une affaire impliquant des casques bleus.

Source : Le Monde.fr du 18.01.2016