La Banque mondiale dévoile ses indicateurs de gouvernance dans le monde pour 1996-2006

New York, Nations Unies, 11 juillet 2007 – Un rapport publié hier par l'Institut de la Banque mondiale et la Vice-présidence de la Banque mondiale en charge de l'économie du développement, montre qu'en moyenne, la qualité de la gouvernance dans le monde entier ne s'est pas véritablement améliorée au cours de la dernière décennie, en dépit des avancées observées au niveau des pays.

« L'amélioration de la gouvernance est essentielle pour assurer l'efficacité de l'aide et une croissance à long terme », a rappelé Daniel Kaufmann, coauteur du rapport "Governance Matters, 2007: Worldwide Governance Indicators 1996-2006" (Les problèmes de gouvernance, 2007: Indicateurs de gouvernance dans le monde pour la période 1996-2006) et Directeur du programme Gouvernance mondiale à l'Institut de la Banque mondiale, dans un communiqué publié à Washington.

« La corruption à l'échelle internationale est estimée à environ mille milliards de dollars, et le fardeau de la corruption pèse énormément sur le milliard de personnes au bas de l'échelle qui vit dans une extrême pauvreté », a-t-il précisé.

Si certains pays ont enregistré de bons résultats, d'autres, en nombre égal, ont vu leurs performances se dégrader sur plusieurs aspects, à l'instar du Zimbabwe, de la Côte d'Ivoire, du Belarus et du Venezuela. D'autres, plus nombreux encore, n'ont montré aucun changement significatif de la qualité de leur gouvernance.

Toutefois, « on note avec intérêt qu'un nombre important de pays, y compris en Afrique, montre qu'il est possible de faire des progrès significatifs en matière de gouvernance en un laps de temps relativement court », a ajouté Daniel Kaufmann.

Entre 1998 et 2006, le Kenya, le Niger et la Sierra Leone ont ainsi montré des améliorations notables sur la dimension Voix citoyenne et responsabilité, alors que l'Algérie et le Libéria renforçaient leur Etat de droit.

Des pays tels que l'Algérie, l'Angola, la Libye, le Rwanda et la Sierra Leone ont enregistré des avancées en matière de stabilité politique et la Tanzanie a amélioré ses performances dans le domaine de la lutte contre la corruption.

Toutefois, d'autres pays africains continuent de faire face à d'énormes problèmes de gouvernance et de développement.

Le rapport montre aussi que des économies émergentes soutiennent la concurrence avec les pays riches sur des aspects clés de gouvernance. Plus d'une dizaine de pays en développement dont la Slovénie, le Chili, le Botswana, l'Estonie, l'Uruguay, la République tchèque, la Lettonie, la Lituanie et le Costa Rica, ont enregistré des notes plus élevées dans des aspects clés de la gouvernance que des pays industrialisés tels que la Grèce ou l'Italie.

Améliorer la gouvernance aide à combattre la pauvreté et à relever les conditions de vie. Dix années de recherche ont montré que l'amélioration des conditions de vie résulte en grande partie d'une meilleure gouvernance, et non l'inverse.

L'amélioration de la gouvernance par un écart type entraîne une baisse de deux tiers de la mortalité infantile et une augmentation à long terme du revenu d'environ 300%.

Une telle amélioration est possible puisqu'il s'agit juste d'une petite différence entre les meilleurs et les plus mauvais élèves. Par exemple, concernant l'Etat de droit, un écart type est tout ce qui sépare la très mauvaise note de la Somalie de celle de la Côte d'Ivoire, ou cette dernière de celle d'El Salvador, ou El Salvador de l'Italie ou du Botswana, et le Botswana du Royaume uni.

Là où des réformes sont engagées, la gouvernance peut être améliorée assez rapidement. Bien que cela ne soit pas la norme, depuis 2002, un certain nombre de pays ont fait des progrès considérables en un très bref laps de temps de cinq ans, à l'instar de l'Ukraine, du Kenya et du Libéria dans la composante Voix citoyenne et responsabilité; et de l'Angola et l'Algérie en matière de stabilité politique.

Le rapport se base sur des recherches menées au cours de la dernière décennie sur l'importance de la gouvernance et son impact sur le développement. La bonne gouvernance est également importante pour d'autres aspects du développement humain tels que la mortalité infantile, l'analphabétisme et les inégalités.

On a aussi constaté qu'elle accroît considérablement l'efficacité de l'aide au développement en général, et des projets financés par la Banque mondiale en particulier.

Le rapport de cette année est l'aboutissement d'une longue décennie de travail des chercheurs à l'effet d'élaborer et de mettre à jour le jeu le plus complet d'indicateurs de gouvernance pour tous les pays actuellement à la disposition du public.

Cet ensemble d'indicateurs, ainsi que leurs sources de données, sont disponibles sur un site web récemment restructuré, www.govindicators.org.

Ces indicateurs couvrent 212 pays et territoires et sont basés sur 33 sources de données différentes pour saisir les points de vue de dizaines de milliers de personnes interrogées dans le monde entier au cours de l'enquête, et de milliers d'experts des secteurs privé, public et des organisations non gouvernementales (ONG).

 

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Les problèmes de gouvernance, 2007: Indicateurs de gouvernance dans le monde pour la période 1996-2006

 

 

 

 

Disponible en: English, Arabic, Spanish, Russian, Chinese

 

Contacts:

A Washington : Sunetra Puri, 202-473-2049, spuri1@worldbank.org

Michael Jones, 202-473-7660; mjones2@worldbank.org

 

Washington, 10 juillet 2007 — Le rapport "Governance Matters, 2007: Worldwide Governance Indicators 1996-2006" (Les problèmes de gouvernance, 2007: Indicateurs de gouvernance dans le monde pour la période 1996-2006) publié aujourd’hui par l’Institut de la Banque mondiale et la Vice-présidence de la Banque mondiale en charge de l’économie du développement, montre qu’un certain nombre de pays – y compris en Afrique – font des progrès en matière d’amélioration de la gouvernance et de lutte contre la corruption. Ce constat est encourageant car la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption sont essentielles pour une croissance durable et la réduction de la pauvreté.

 

Selon Daniel Kaufmann, coauteur du rapport et Directeur du programme Gouvernance mondiale à l’Institut de la Banque mondiale, « on note avec intérêt qu’un nombre important de pays, y compris en Afrique, montre qu’il est possible de faire des progrès significatifs en matière de gouvernance en un laps de temps relativement court. Cette amélioration de la gouvernance est essentielle pour assurer l’efficacité de l’aide et une croissance à long terme. […] La corruption à l’échelle internationale est estimée à environ mille milliards de dollars EU, et le fardeau de la corruption pèse énormément sur le milliard de personnes au bas de l’échelle qui vit dans une extrême pauvreté. »

 

Ce rapport, qui a pour auteurs Daniel Kaufmann, Aart Kraay et Massimo Mastruzzi de la Banque mondiale, se base sur des recherches menées au cours de la dernière décennie sur l’importance de la gouvernance et son impact sur le développement. La bonne gouvernance est également importante pour d’autres aspects du développement humain tels que la mortalité infantile, l’analphabétisme et les inégalités. L’on a aussi constaté qu’elle accroît considérablement l’efficacité de l’aide au développement en général, et des projets financés par la Banque mondiale en particulier.

 

Il est donc important pour le programme de gouvernance de mesurer les performances des pays en la matière, et leur amélioration au fil du temps. Or, cela représente aussi un défi complexe, étant donné que la gouvernance comporte plusieurs dimensions, dont chacune présente des difficultés d’évaluation. Le projet d’indicateurs de gouvernance dans le monde montre qu’il est possible de relever ce défi.

 

D’après John Githongo, ancien Secrétaire permanent pour la Gouvernance et l’Ethique au Cabinet du Président du Kenya, « les indicateurs de gouvernance mettent fin à la thèse éculée selon laquelle ces problèmes ne peuvent être mesurés de manière approfondie et les leçons que l’on pourrait en tirer ne peuvent être utilisées à bon escient par les gouvernements, la communauté des partenaires au développement, la société civile et les médias. »

 

Le rapport de cette année est l’aboutissement d’une longue décennie de travail des chercheurs à l’effet d’élaborer et de mettre à jour le jeu le plus complet d’indicateurs de gouvernance pour tous les pays actuellement à la disposition du public. Cet ensemble d’indicateurs, ainsi que leurs sources de données, sont disponibles sur un site web récemment restructuré, www.govindicators.org (a). Ces indicateurs couvrent 212 pays et territoires et sont basés sur 33 sources de données différentes pour saisir les points de vue de dizaines de milliers de personnes interrogées dans le monde entire au cours de l’enquête, et de milliers d’experts des secteurs privé, public et des ONG.

 

« Jusqu’au milieu des années quatre-vingt dix, je ne pensais pas que la gouvernance pouvait être mesurée. Les indicateurs de gouvernance dans le monde m’ont convaincu du contraire », déclare Shlomo Yitzhaki, Directeur du Bureau central de statistiques d’Israël et Professeur d’économie à Hebrew University. « Ce rapport représente le nec plus ultra en matière d’élaboration d’indicateurs périodiques de gouvernance qui peuvent aider considérablement les analystes politiques et les décideurs dans l’évaluation des performances de leurs pays. Exceptionnellement, il rend publiques les données agrégées et désagrégées, ainsi que les marges d’erreur estimatives pour chaque pays. Incontestablement, il établit des normes pour la transparence des données. »

 

Le rapport montre que :

  • Certains pays africains font des progrès considérables sur la voie de la bonne gouvernance. Entre 1998 et 2006, le Kenya, le Niger et la Sierra Leone ont montré des améliorations notables sur la dimension Voix citoyenne et responsabilité, alors que l’Algérie et le Libéria renforçaient leur Etat de droit. Des pays tels que l’Algérie, l’Angola, la Libye, le Rwanda et la Sierra Leone ont enregistré des avancées en matière de stabilité politique et la Tanzanie a amélioré ses performances dans le domaine de la lutte contre la corruption. Toutefois, le rapport montre aussi que d’autres pays africains continuent de faire face à d’énormes problèmes de gouvernance et de développement.
  • Des économies émergentes soutiennent la concurrence avec les pays riches sur des aspects clés de gouvernance. Plus d’une dizaine de pays en développement dont la Slovénie, le Chili, le Botswana, l’Estonie, l’Uruguay, la République tchèque, la Lettonie, la Lituanie et le Costa Rica, ont enregistré des notes plus élevées dans des aspects clés de la gouvernance que des pays industrialisés tels que la Grèce ou l’Italie.
  • Améliorer la gouvernance aide à combattre la pauvreté et à relever les conditions de vie. Dix années de recherche ont montré que l’amélioration des conditions de vie résulte en grande partie d’une meilleure gouvernance, et non l’inverse. L’amélioration de la gouvernance par un écart type entraîne une baisse de deux tiers de la mortalité infantile et une augmentation à long terme du revenu d’environ 300%. Une telle amélioration est possible puisqu’il s’agit juste d’une petite différence entre les meilleurs et les plus mauvais élèves. Par exemple, concernant l’Etat de droit, un écart type est tout ce qui sépare la très mauvaise note de la Somalie de celle de la Côte d’Ivoire, ou cette dernière de celle d’El Salvador, ou El Salvador de l’Italie ou du Botswana, et le Botswana du Royaume uni.
  • Là où des réformes sont engagées, la gouvernance peut être améliorée assez rapidement. Bien que cela ne soit pas la norme, depuis 2002, un certain nombre de pays ont fait des progrès considérables en un très bref laps de temps de cinq ans, à l’instar de l’Ukraine, du Kenya et du Libéria dans la composante Voix citoyenne et responsabilité; et de l’Angola et l’Algérie en matière de stabilité politique.
  • En moyenne, la qualité de la gouvernance dans le monde entier ne s’est pas véritablement améliorée au cours de la dernière décennie, en dépit des avancées observées au niveau des pays. Si certains pays ont enregistré de bons résultats, d'autres, en nombre égal, ont vu leurs performances se dégrader sur plusieurs aspects, à l’instar du Zimbabwe, de la Côte d’Ivoire, du Belarus et du Venezuela. D'autres, plus nombreux encore, n'ont montré aucun changement significatif de la qualité de leur gouvernance.

 

 

Informations complémentaires :

 

Ce rapport contient la sixième mise à jour des Indicateurs de gouvernance dans le monde et est l’aboutissement du travail effectué au cours de la dernière décennie pour élaborer des mesures fondées sur des données probantes en vue d’aider les acteurs du développement à contrôler la qualité des institutions, soutenir le renforcement des capacités, améliorer la gouvernance et combattre la corruption.

 

Les indicateurs de gouvernance dans le monde mesurent les six composantes suivantes de la bonne gouvernance :

  1. Voix citoyenne et responsabilité – mesure la manière dont les citoyens d’un pays participent à la sélection de leurs gouvernants, ainsi que la liberté d’expression, d’association et de presse.
  2. Stabilité politique et absence de violence – mesure la perception de la probabilité d’une déstabilisation ou d’un renversement de gouvernement par des moyens inconstitutionnels ou violents, y compris le terrorisme
  3. Efficacité des pouvoirs publics - mesure la qualité des services publics, les performances de la fonction publique et son niveau d’indépendance vis-à-vis des pressions politiques, la qualité de l’élaboration et de l’application des politiques, et la crédibilité de l’engagement des pouvoirs publics à l’égard de ces politiques
  4. Qualité de la réglementation – mesure la capacité des pouvoirs publics à élaborer et appliquer de bonnes politiques et réglementations favorables au développement du secteur privé

 

  1. Etat de droit – mesure le degré de confiance qu’ont les citoyens dans les règles conçues par la société et la manière dont ils s’y conforment et, en particulier, le respect des contrats, les compétences de la police et des tribunaux, ainsi que la perception de la criminalité et de la violence
  2. Maîtrise de la corruption - mesure l'utilisation des pouvoirs publics à des fins d’enrichissement personnel, y compris la grande et la petite corruption, ainsi que « la prise en otage » de l’Etat par les élites et les intérêts privés.

 

D’après Aart Kraay, économiste principal du Groupe de recherche pour le développement de la Banque mondiale et coauteur du rapport, « mesurer la gouvernance présente des défis singuliers. La gouvernance est complexe et comporte de nombreux aspects distincts, et un seul indicateur ne peut permettre d’apprécier pleinement les performances d’un pays en la matière. […] D’où la nécessité d’utiliser la grande variété de sources de données disponibles actuellement sur la gouvernance. Les Indicateurs de gouvernance dans le monde sont une manière de collecter et synthétiser cette mine d’informations, sur la base des expériences et des contributions d’acteurs du monde entier. »

 

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La version intégrale du rapport, la synthèse des principaux résultats et l’ensemble des données sur les nouveaux indicateurs seront publiés le 10 juillet à l’adresse : http://www.govindicators.org (a)

 

Vous pourrez y accéder également sur le site général sur la gouvernance et la corruption.

 

Les indicateurs de gouvernance dans le monde ne reflètent pas la position officielle de la Banque mondiale, son Conseil d’administration, ou les pays qu’ils représentent. Ces indicateurs ne sont pas utilisés par le Groupe de la Banque mondiale pour l’allocation des fonds ou pour toute autre raison officielle.


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