Le gouvernement soudanais s'engage pour un cessez-le-feu.  Hostilité d'un chef rebelle pour la force à 100% africaine.


Le gouvernement soudanais réaffirme son engagement pour un cessez-le-feu au Darfour

KHARTOUM, 7 août 2007 (XINHUA) -- Le gouvernement soudanais a réaffirmé mardi son engagement pour un cessez-le-feu au Darfour, appelant la communauté internationale à exercer davantage de pression sur les rebelles de cette région déchirée par le conflit.

Mutrif Siddiq, sous-secrétaire du ministère soudanais des Affaires étrangères, a fait cette promesse suite à une réunion avec l'envoyé spécial des Nations Unis au Darfour en visite Jan Eliasson, arrivé lundi à Khartoum après une réunion avec les groupes rebelles du Darfour à Arusha, en Tanzanie.

Siddiq a dit à la presse que son gouvernement continuerait de soutenir la cessation des hostilités au Darfour aussi longtemps que les autres parties impliquées dans le conflit la soutiendraient aussi.

L'officiel soudanais a par ailleurs accusé une faction rebelle du Darfour, sans en préciser le nom, d'avoir utilisé cet engagement du gouvernement pour attaquer la ville d'Adilla au Darfour la semaine dernière et tuer et blesser des civils.

"Le gouvernement garde son droit de réponse en cas de manque d'engagement des autres parties", a-t-il averti.

Siddiq a incité la communauté internationale à envoyer des messages aux mouvements rebelles pour qu'ils rendent les armes et se concentrent sur les négociations.

Saluant avec prudence l'issue de la réunion d'Arusha, l'officiel soudanais l'a qualifiée d'"acceptable".

Eliasson a de son côté dit à la presse que Khartoum n'était pas enthousiaste au sujet de certains éléments d'une plate-forme conjointe présentée par les rebelles du Darfour lors de la réunion d'Arusha.

 

Un chef rebelle hostile à une force 100% africaine au Darfour

Par Opheera McDoom Reuters

KHARTOUM (Reuters), Mercredi 15 août, 17h03 - Un influent chef rebelle du Darfour a déclaré que la force de l'Onu et de l'Union africaine qui va y être déployée devra, pour être viable, comprendre des soldats non-africains, et il a renoncé aux préconditions qu'il avait posées à sa participation à des pourparlers de paix.

Le président de la commission de l'Union africaine, Alpha Oumar Konaré, avait déclaré dimanche à Khartoum qu'il ne serait pas nécessaire d'incorporer dans la force "hybride" des soldats autres qu'africains, le continent noir ayant promis de mettre à disposition suffisamment de militaires.

Ces propos on1t mécontenté des chefs rebelles au Darfour, selon qui la force de l'UA déjà présente sur place avec quelque 7.000 hommes s'est montrée incapable d'enrayer les violences.

Des experts internationaux estiment que 200.000 personnes ont été tuées et 2,5 millions chassées de chez elles par ce conflit qui fait rage depuis quatre ans.

"Si l'on se met à parler d'un seul continent (pour la force), c'est du racisme, et nous nous y opposons fermement", a déclaré mardi soir à Reuters le président et fondateur du Mouvement de libération du Soudan, Abdel Wahed Mohamed el Nur.

"J'aimerais que Konaré se comporte comme le dirigeant du peuple africain."

NUR RENONCE À SES PRÉCONDITIONS

Nur a estimé que des soldats "de toutes les couleurs" et venus du monde entier devraient participer à cette force de 26.000 hommes qui va absorber la force de l'UA déjà en place.

Un haut responsable des opérations de maintien de la paix à l'Onu avait déclaré ce mois-ci que les pays africains avaient mis à disposition des soldats d'infanterie mais qu'il manquait encore des moyens logistiques et aériens.

Nur, qui ne dispose pas de beaucoup de combattants au Darfour mais jouit en revanche d'une forte popularité, a refusé ce mois-ci de se rendre à une réunion des groupes rebelles de la région organisée par l'UA et l'Onu en Tanzanie.

Il avait fixé comme conditions à sa participation la création d'une zone d'interdiction de survol et la mise en place d'un programme du type "pétrole contre nourriture" pour le Darfour.

Mais entretemps Nur a renoncé à ces préconditions, et ne réclame plus qu'un dispositif de sécurité comportant des soldats de l'Onu, le désarmement des miliciens et l'évacuation des personnes qui se sont installées sur des terres appartenant à des habitants du Darfour ayant fui les violences.

"S'ils arrêtent le massacre de mon peuple cela créera un meilleur climat pour les négociations de paix", a-t-il dit.

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