Conflits
armés au Tchad : rébellion et tensions transfrontalières (agences de
presse)
Le Tchad maintient la présidentielle
du 3 mai, Paris refuse de recevoir l'opposition armée
N'DJAMENA (AFP), mercredi 19 avril
2006, 14h47 - Le régime tchadien a réitéré son intention
d'organiser coûte que coûte l'élection présidentielle du 3 mai, malgré la
rébellion repoussée la semaine dernière devant N'Djamena, tandis que Paris
refuse de recevoir l'opposition armée .
Comme il l'avait déjà promis le 13
avril le fracas de la bataille de N'Djamena à peine calmé, le
président-candidat Idriss Deby Itno a répété que le
premier tour du scrutin présidentiel serait maintenu le 3 mai et que ses
troupes avaient repris le contrôle de l'ensemble du territoire.
"Nous n'avons aucune raison de
ne pas organiser l'élection à la date constitutionnelle prévue (...) le 3 mai
2006", a déclaré mardi le chef de l'Etat tchadien lors d'une conférence de
presse. "Il n'y a aucune autre force qui puisse empêcher la tenue des
élections", a-t-il insisté.
Dans un entretien accordé mercredi
au quotidien français Le Figaro, Idriss Deby a justifié son insistance par la
nécessité d'éviter "un vide constitutionnel". "C'est un risque
très grave", a-t-il estimé.
De son côté, le ministre français
des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy n'a "pas prévu" de
recevoir des représentants de mouvements armés tchadiens cherchant "à
prendre le pouvoir par la force" et qui lui avaient demandé une audience,
a déclaré mercredi le porte-parole du ministère.
La "résistance unie",
réunissant le Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT) et le
Front uni pour le changement (FUC), avait annoncé dimanche sa décision de
"saisir" M. Douste-Blazy. Elle précisait, dans un communiqué, que le
but de l'audience serait de "connaître le rôle exact de l'armée française
à N'Djamena", d'"obtenir des explications sur les tirs dont ont été
la cible, jeudi dernier, nos colonnes, de la part de Mirage F1 français"
et de "prendre des mesures conjointes pour éviter le risque d'une
confrontation entre la résistance populaire et les troupes françaises".
"Nous ne pouvons que déplorer
une telle prise de position", a déclaré le représentant du FUC en France, Laona Gong, après l'annonce du refus français. "N'eut
été l'intervention française, nous serions en position d'être au pouvoir",
a-t-il ajouté, en affirmant que le FUC était "une réalité
incontournable".
Idriss Deby a confirmé mardi que
l'Armée nationale tchadienne (ANT) avait totalement démantelé les colonnes
rebelles du Front uni pour le changement (Fuc) qui
avaient attaqué la capitale.
"La situation est sous contrôle
sur l'ensemble du territoire (...) le calme et la stabilité vont revenir dans
le pays", a-t-il assuré.
Au pouvoir depuis 1990, le président
Deby, qui a modifié
Les partis d'opposition ont préféré
boycotter l'élection, qu'ils jugent pipée et jouée d'avance, et appelé les
forces politiques du pays à un "dialogue national". Un scénario,
encouragé par certains bailleurs de fonds, que le pouvoir a jusque-là écarté
d'un revers de main.
Même si le front militaire semblait
toujours calme mercredi, les autorités s'inquiètent d'une
possible reprise des opérations de la rébellion à l'approche du scrutin. Un
porte-parole du Fuc, Albissaty
Saleh Allazam, n'a d'ailleurs pas fait mystère de ses
intentions de "tout faire pour empêcher l'élection".
"La stratégie des rebelles va
consister à essayer de prendre un maximum de villes hors de N'Djamena pour y
empêcher l'élection", a confirmé sous couvert de l'anonymat un responsable
militaire tchadien.
En accusant à plusieurs reprises ces
derniers jours le Soudan de réarmer les rebelles en vue d'une nouvelle
offensive, les autorités n'ont pas caché qu'elles se préparaient à de nouveaux
combats.
Des sources militaires tchadiennes
ont indiqué que l'armée avait récemment commandé dans un pays d'Europe de l'Est
six hélicoptères de combat Mi-17, dont deux viennent d'être livrés à N'Djamena.
Confirmant certains soupçons, le
président Deby a reconnu dans les colonnes du Figaro qu'il comptait bien
"acheter des armes" avec ses revenus pétroliers. "Quel est le
pays au monde qui, ayant des ressources, n'achèterait par d'armes pour se
défendre ?", a-t-il demandé.
Enfin, le Tchad a menacé de fermer
son robinet de brut à la fin du mois s'il ne récupérait pas d'ici là quelque
100 millions de ses pétrodollars bloqués en raison d'un conflit qui l'oppose à
Le Tchad va "acheter des
armes", annonce Idriss Déby
PARIS (AP), mercredi 19 avril 2006,
11h38 - Le
président tchadien Idriss Déby affirme que son pays
va "acheter des armes" pour "se défendre", après la récente
offensive rebelle sur la capitale N'Djamena. Il remercie également
"Quel pays au monde qui, ayant
des ressources, n'achèterait pas d'armes pour se défendre?",
s'interroge-t-il dans un entretien publié mercredi par "Le Figaro".
"Nous allons acheter des armes" qui arriveront au Tchad "d'ici à
deux jours", précise-t-il.
Idriss Déby
marque aussi sa satisfaction face à la réaction de Paris. "
L'antenne médicale du dispositif
militaire français Epervier "nous a permis de faire soigner gratuitement
des blessés et d'en évacuer une quinzaine à Paris", détaille Idriss Déby. "Quand la colonne de mercenaires est arrivée
jeudi à l'aube dans N'Djamena, elle était attendue. Nos forces étaient
là", dit-il.
"En revanche, dire que l'armée
française a tiré sur des colonnes de mercenaires, c'est un mensonge
grossier", poursuit-il.
Jeudi dernier, l'armée française
avait reconnu avoir procédé mercredi à un tir de semonce contre une colonne
rebelle qui progressait vers N'Djamena. AP
Tchad: Paris refuse
de recevoir l'opposition armée
PARIS (AFP), mercredi
19 avril 2006, 13h59 - Le ministre des affaires étrangères Philippe
Douste-Blazy n'a "pas prévu" de recevoir des représentants de
mouvements armés tchadiens cherchant "à prendre le pouvoir par la
force" et qui lui avaient demandé une audience, a déclaré mercredi le
porte-parole du ministère.
"Il n'est pas prévu
que le ministre rencontre des représentants de mouvements cherchant à prendre
le pouvoir par la force", a déclaré à la presse le porte-parole, Jean-Baptiste
Mattéi.
La "résistance
unie", réunissant le Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad
(MDJT) et le Front uni pour le changement (FUC), avait annoncé dimanche sa
décision de "saisir" M. Douste-Blazy. Elle précisait, dans un
communiqué, que le but de l'audience serait de "connaître le rôle exact de
l'armée française à N'Djamena", d'"obtenir des explications sur les
tirs dont ont été la cible, jeudi dernier, nos colonnes, de la part de Mirage
F1 français" et de "prendre des mesures conjointes pour éviter le
risque d'une confrontation entre la résistance populaire et les troupes
françaises".
"Nous ne pouvons
que déplorer une telle prise de position", a déclaré le représentant du
FUC en France, Laona Gong, après l'annonce du refus
français. "N'eut été l'intervention française, nous serions en position
d'être au pouvoir", a-t-il ajouté, en affirmant que le FUC était "une
réalité incontournable".
Une réponse favorable de
L'armée française a tiré un coup de semonce jeudi près d'une colonne
rebelle, a transporté des soldats tchadiens et leurs armes, et fournit du
renseignement militaire --vital dans le conflit en cours-- aux autorités
tchadiennes. Le président tchadien s'est félicité mercredi du soutien apporté
par l'armée française, et confirmé son intention de réarmer rapidement son
pays, dans un entretien au quotidien Le Figaro.
Tchad : pas de report
des élections présidentielles
Par EuroNews - mercredi 19 avril 2006, 9h31 –
Pas question pour le
chef de l'Etat tchadien de reporter les élections présidentielles
Malgré les attaques des rebelles la semaine dernière et la décision de
l'opposition de boycotter le scrutin, le président Idriss Deby tient à ces
élections. La constitution a d'ailleurs été modifiée pour qu'il brigue un
troisième mandat. Le scrutin se déroulera le 3 mai. Mais à partir du 27 avril,
les nomades pourront commencer à voter. Ils auront le choix entre Idriss Deby
qui prévoit déjà d'être élu au premier tour et des candidats qui lui sont
proches. Les principaux partis de l'opposition, eux, dénoncent déjà
l'organisation d'élections frauduleuses. Pour l'heure, ce sont les rebelles et
le Soudan que fustige surtout Idriss Deby. Les rebelles du Fuc
qui à N'Djamena et à Adré la semaine dernière se sont
confrontés aux forces gouvernementales. Les combats ont fait plus de 70 morts
parmi les civils et 40 parmi les militaires, d'après Deby. Le président
tchadien a continué hier à accuser le Soudan de réarmer la rébellion du Fuc, le Front uni pour le changement. Il a également estimé
que l'Union africaine pratiquait une "politique de l'autruche".
Le Conseil de sécurité devrait
appeler le Tchad et le Soudan à ne pas se déstabiliser, selon l'ambassadeur de
France à l'ONU
NATIONS UNIES (AP), mercredi 19
avril 2006, 8h41 -
Le Conseil de sécurité va probablement réagir à la récente offensive rebelle
sur la capitale du Tchad, N'Djamena, en demandant aux dirigeants du Tchad et du
Soudan voisin de respecter l'engagement qu'ils ont pris en février dernier de
ne se déstabiliser l'un l'autre, a déclaré l'ambassadeur de France aux Nations
unies.
Jean-Marc de
"Les choses ont changé", a
souligné M. de
Le secrétaire général des Nations
unies Kofi Annan qui a qualifié de "très inquiétant" la tentative de
coup d'Etat au Tchad, a informé le Conseil de sécurité mardi soir des derniers
développements et de la dernière attaque. Il a invité le Conseil à se pencher
sur les mesures à prendre, selon l'ambassadeur du Japon Kenzo Oshima.
Mardi, lors d'une réunion à huis
clos, les membres du Conseil de sécurité ont été informés du fait que 125
nouveaux véhicules transportant des combattants bien armés et portant des
uniformes neufs se trouvaient à la frontière soudano-tchadienne à un millier de
kilomètres de N'Djamena. Les membres du Conseil veulent à présent savoir qui a
fourni les véhicules, les armes et les uniformes, ont précisé des diplomates
qui ont requis l'anonymat.
Le Tchad continue à accuser le
Soudan et critique l'Union africaine
N'DJAMENA (AFP, mardi 18 avril 2006, 18h13 - Le Tchad a poursuivi mardi son
réquisitoire contre "l'agresseur" soudanais, l'accusant de réarmer la
rébellion du Front uni pour le changement (Fuc) en
vue de nouvelles attaques, et a mis en cause la retenue de l'Union africaine
(UA) à l'endroit du régime de Khartoum.
Après le chef de la diplomatie
tchadienne lundi, le chef de l'Etat Idriss Deby Itno
est lui-même monté au créneau pour dénoncer le réarmement et la reconstitution
des forces rebelles engagées selon lui par le Soudan, avec lequel il a rompu
ses relations diplomatiques vendredi.
"Au moment où je vous parle, le
régime de Khartoum est en train de rafler des jeunes du Darfour (...) pour les
enrôler de force et les diriger contre le Tchad", a affirmé M. Deby lors
d'une conférence de presse.
Lundi, le ministre des Affaires
étrangères Ali Ahmat Allami
avait pour sa part accusé, dans un entretien accordé à l'AFP, les Soudanais
"de reconstituer une nouvelle armée", après la défaite subie jeudi
par les rebelles aux portes de N'Djamena, et "de préparer une nouvelle
boucherie".
Le Tchad accuse depuis des mois le
Soudan d'être derrière les raids menés sur son territoire par les rebelles du Fuc. Les autorités de Khartoum comme les rebelles du Fuc ont toujours catégoriquement démenti.
Toutefois, l'implication du Soudan
dans une tentative de "déstabilisation" du Tchad ne fait plus guère
de doutes dans de nombreuses capitales.
Pour la première fois, bien qu'en
termes très diplomatiques, les Etats-Unis ont averti lundi soir Khartoum que
tout appui aux rebelles tchadiens serait désormais considéré comme
"inacceptable".
Le porte-parole du département
d'Etat Sean McCormack a déclaré que Washington n'avait "pas abouti à des
conclusions définitives" sur l'implication du Soudan, mais un diplomate
s'exprimant sous couvert de l'anonymat n'a pas fait mystère que Khartoum y
était probablement mêlé.
Dans ce climat d'extrême tension
entre son pays et le Soudan, le président Deby a dénoncé mardi la
"politique de l'autruche" de l'Union africaine (UA), lui reprochant
de ne pas condamner assez fermement Khartoum.
"Je regrette que l'UA fasse une
politique de l'autruche qui ménage la chèvre et le chou", a-t-il déclaré
lors de sa conférence de presse. "L'UA doit condamner l'agression du
régime de Khartoum (...) de la manière la plus ferme, la plus claire et la plus
dynamique possible", a-t-il ajouté.
Le chef de l'Etat tchadien s'est
entretenu mardi avec un émissaire du président de
"Notre espoir est grand de
résoudre le problème", a déclaré mardi à la radio soudanaise le ministre
libyen pour les Affaires africaines Omdurman Ali Abdel Salam Triki après avoir rencontré lundi les présidents des deux
pays.
La médiation de l'UA et de
Le sous-secrétaire d'Etat américain
chargé des Affaires africaines, Donald Yamamoto, est également attendu avant la
fin du mois au Tchad, cette fois pour tenter de dénouer le conflit qui oppose
ce pays à
Sur le front militaire, la situation
semblait toujours calme mardi, après les accrochages rapportés ce week-end dans
la région de Sahr (sud). "La situation est sous
contrôle sur l'ensemble du territoire", a répété Idriss Deby mardi,
"le calme et la stabilité vont revenir dans le pays".
Toutefois, les autorités tchadiennes
redoutent en coulisse une reprise des combats à l'approche de l'élection
présidentielle du 3 mai, que le président-candidat Deby a décidé de maintenir
coûte que coûte.
Un porte-parole du Fuc, Albissaty Saleh Allazam, a d'ailleurs confirmé à l'AFP que les rebelles
allaient "tout faire pour empêcher l'élection".
Tchad: Washington a adressé un
avertissement à Khartoum
WASHINGTON (AFP), mardi 18 avril
2006, 9h19 - Les Etats-Unis ont adressé un
avertissement au gouvernement soudanais pour le prévenir que tout appui aux
rebelles tchadiens serait "inacceptable", a révélé lundi le
département d'Etat en n'écartant pas une implication de Khartoum dans les
troubles au Tchad.
Le porte-parole du département
d'Etat Sean McCormack a déclaré que Washington n'avait "pas abouti à des
conclusions définitives" sur un rôle du Soudan dans l'offensive ratée
montée la semaine dernière par les rebelles du Front uni pour le changement (Fuc) tchadien contre N'Djamena. Mais il indiqué qu'ils n'en
écartaient pas la possibilité.
"Nous avons clairement fait
savoir au gouvernement du Soudan que ce genre de conduite serait à l'avenir
inacceptable", a-t-il dit. Il a ajouté qu'outre les Etats-Unis, l'Union
européenne et l'Union africaine avaient aussi contacté des gouvernements
africains pour leur rappeler les principes de non ingérence dans les affaires
d'autrui. Le Soudan a rejeté les accusations de soutien au Fuc
réitérées par le Tchad à nouveau lundi, qui a affirmé que Khartoum était en
train de réarmer les rebelles du Front uni pour le changement.
Un responsable du département d'Etat
qui a requis l'anonymat a confié à des journalistes que le gouvernement du
président soudanais Omar el-Béchir avait probablement trempé
dans l'offensive lancée la semaine dernière contre le président tchadien Idriss
Deby Itno. Khartoum lui reproche de soutenir les
rebelles du Darfour, une province de l'ouest du Soudan en proie depuis trois
ans à une guerre civile sanglante.
Le Tchad a de nouveau mis en cause
lundi le Soudan, l'accusant de reconstituer la rébellion en vue d'une nouvelle
attaque contre N'Djamena, mais a assoupli sa position sur le contentieux
pétrolier avec
"Les Soudanais sont en train de
reconstituer une nouvelle armée" de l'autre côté de la frontière et
"de préparer une nouvelle boucherie", a affirmé le chef de la diplomatie
tchadienne Ahmat Allami.
Des sources militaires tchadiennes et la rébellion ont aussi annoncé lundi que
plusieurs officiers supérieurs ont déserté depuis jeudi les rangs de l'armée
pour rejoindre le Fuc. Ces officiers sont "au
moins une dizaine" selon le porte-parole du Fuc Albissaty Saleh Allazam. Ce sont
des "Arabes qui avaient des responsabilités au sein de l'armée". Ils
ont rejoint les rebelles après l'échec de l'attaque "de peur d'être
arrêtés", a expliqué de son côté l'une des sources militaires tchadiennes.
Autre signe de la tension entre les
deux voisins, le Tchad a retiré dimanche sa délégation des négociations de paix
sur le Darfour à Abuja (Nigeria) entre le gouvernement de Khartoum et les
rébellions de la province soudanaise. La crise du Darfour est considérée par le
régime tchadien comme la principale source de déstabilisation de son pays
depuis 3 ans, et les camps qui accueillent 200.000 réfugiés soudanais dans
l'est de son territoire comme l'un des "réservoirs" du Fuc.
Le Tchad a toutefois baissé d'un ton
au sujet de ces réfugiés qu'il avait menacé vendredi d'expulser avant la fin
juin. Le Haut-commissaire pour les réfugiés, Antonio Guterres
a annoncé que M. Deby "a réaffirmé que les réfugiés ne seraient pas
refoulés et que le Tchad respecterait les principes internationaux"
concernant leur accueil.
Le Tchad a aussi mis un bémol à ses
exigences dans le conflit qui l'oppose à
Des avions français
ont bombardé des villes de l'est du Tchad
PARIS (AFP), jeudi
13 avril 2006, 14h11
- Des avions militaires français ont bombardé jeudi des villes de l'est du
Tchad aux mains des rebelles, faisant un nombre indéterminé de victimes
civiles, a affirmé le représentant en France de la rebellion
du Front uni pour le changement (Fuc), Laona Gong.
Le ministère de
Le ministère avait
toutefois indiqué plus tôt qu'un avion Mirage français avait tiré "un coup
de semonce mercredi matin à l'est de N'Djamena dans la zone où une colonne de
rebelles tchadiens faisait route vers la capitale".
"Nous venons
d'apprendre que depuis ce matin, dans l'est du Tchad, l'armée française
intervient militairement avec des avions. Et nous déplorons dans les villes d'Adré et de Moudeïna (près de la
frontière avec le Soudan) de nombreuses victimes civiles des bombardements
français", a pour sa part affirmé jeudi M. Gong en ajoutant "n'avoir
pas de chiffres exacts" sur les victimes.
En même temps que
s'engageait la bataille pour N'Djamena, d'autres combats se sont déroulés jeudi
à l'aube à Adré, selon des sources humanitaires.
Par ailleurs, M. Gong a
indiqué n'avoir pas d'information sur une éventuelle intervention
d'hélicoptères français contre les rebelles autour de la capitale, comme l'ont
affirmé des habitants.
M. Gong a dénoncé
"cet aveuglement de
Mais "la situation
pourrait dégénérer si le gouvernement français persiste dans sa volonté de nous
réduire à tout prix", a prévenu M. Gong.
"Nous déplorons le
fait que
Cet ancien ministre
tchadien des Affaires étrangères a regretté que Paris "n'ait pas donné
suite favorable à nos démarches pour jouer un véritable rôle de médiation et
éviter au Tchad une nouvelle guerre".
Il a affirmé que les
rebelles du Fuc étaient entrés à l'aube dans les
faubourgs de la capitale N'Djamena.
"Les prochaines
heures seront décisives", a-t-il dit en soulignant que le Fuc souhaitait réunir les "principaux responsables
politiques et de la société civiles, ainsi que les chefs de tribu, pour
organiser la transition démocratique dès que le régime de Deby sera
tombé".
Le président Deby a lui
affirmé jeudi que la situation était sous contrôle de l'armée nationale.
En vertu des accords de
coopération avec le Tchad,
BANGUI (Reuters), vendredi
14 avril 2006, 18h16 -
Le chef de la diplomatie
centrafricaine, Jean-Paul Ngoupande, a précisé que
son pays n'allait pas jusqu'à rompre ses relations diplomatiques avec le
Soudan, comme l'a fait vendredi le Tchad.
Le Tchad a ouvertement
accusé Khartoum d'avoir armé les rebelles qui ont attaqué jeudi N'Djamena.
Ngoupande a justifié cette décision en
expliquant que le Soudan n'avait pas respecté l'accord signé avec le Tchad lors
du sommet de Tripoli en février dernier, qui enjoignait les deux pays
d'empêcher l'établissement sur leur territoire de bases pour des insurgés.
Déby affirme avoir maté la rébellion
dans N'Djamena
N'DJAMENA (AP), jeudi 13 avril 2006,
23h24 - Des combats ont opposé jeudi les rebelles
aux forces gouvernementales à N'Djamena, la capitale du Tchad mais le président
Idriss Déby a affirmé que les assaillants avaient été
écrasés et qu'il avait ainsi déjoué la deuxième tentative visant à le renverser
en un mois.
"La situation est sous
contrôle", a déclaré Idriss Déby sur la radio
publique après trois heures d'affrontements ayant impliqué des hélicoptères et
des chars. Il a affirmé que l'armée avait maté une colonne rebelle qui tentait
d'entrer dans la capitale peu avant l'aube. Seuls quelques tirs sporadiques
pouvaient être entendus à N'Djamena après son allocution.
Le président Déby
a également réaffirmé que la rébellion du Front uni pour le changement (FUC)
était composée de mercenaires recrutés par le Soudan pour le renverser,
accusation formellement démentie par Khartoum. "Dans les heures qui
viennent, nous allons rassembler toutes les preuves que le gouvernement
soudanais est derrière les rebelles", a-t-il dit.
Dans la soirée, il a présenté aux
médias plus de 285 prisonniers. Plusieurs ont déclaré que des gradés avaient
collaboré avec les rebelles et leur avaient affirmé qu'ils ne rencontreraient
aucune résistance en entrant dans la capitale.
Les habitants des faubourgs est de
N'Djamena ont été réveillés peu avant l'aube jeudi par des tirs nourris,
provoquant l'affolement dans toute la ville. La veille, des informations
faisaient état d'une avancée des forces rebelles sur la capitale.
Dans l'après-midi, des journalistes
de l'agence Associated Press
(AP) ont vu une dizaine de corps dans les rues de la ville mais des habitants
ont parlé de davantage de cadavres. Le général Mahamet
Ali Abdullah, s'exprimant à la radio publique, a affirmé que les forces
gouvernementales avaient tué plusieurs centaines de rebelles et il a appelé les
habitants de la capitale à fêter la victoire. Mais N'Djamena restait calme, la
plupart des magasins étant fermés. A l'Assemblée nationale, les soldats
détenaient une vingtaine de rebelles.
A quelques semaines de l'élection
présidentielle, les affrontements avaient éclaté mardi dans le centre du pays.
C'est la première fois que la rébellion mène une attaque au coeur
du pays, après plusieurs incidents près des frontières soudanaises et
centrafricaines. Des dizaines de déserteurs de l'armée tchadienne ont rejoint
les mouvements rebelles depuis octobre pour tenter de renverser le chef de
l'Etat.
Le ministère français de
Il a toutefois reconnu que l'armée
française avait procédé mercredi à un tir de semonce contre une colonne rebelle
qui progressait vers la capitale. Des avions de chasse français ont effectué
jeudi pour la deuxième journée consécutive des missions de reconnaissance pour
évaluer la menace.
Pour sa part, le porte-parole du
Quai d'Orsay, Jean-Baptiste Mattéi, a souligné que
"la situation au Tchad restait très préoccupante et évolutive. Des
consignes de grande prudence sont maintenues pour la communauté française. Le
lycée français est fermé jusqu'à nouvel ordre." Le chef de la diplomatie
Philippe Douste-Blazy a fait savoir par communiqué dans la soirée qu'il restait
"en contact avec toutes les parties concernées pour mettre un terme aux
troubles actuels".
Jacques Chirac a eu à plusieurs
reprises le président Déby au téléphone, ainsi que le
président de l'Union africaine Denis Sassou Nguesso et plusieurs chefs d'Etat africains, a-t-on appris
dans l'entourage du président français. "Le président a suggéré au
président Déby de saisir le Conseil de sécurité des
Nations unies (...), "ce qui a été fait". Le sujet devait être évoqué
jeudi à New York. M. Chirac a réaffirmé la "condamnation de toute
tentative de prise du pouvoir par la force", précisait-on de même source.
Pour sa part, le Haut commissaire
des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres,
a exprimé ses craintes concernant ces violences et leurs possibles conséquences
sur la sécurité et le bien-être des 200.000 réfugiés originaires de la région
du Darfour qui vivent dans des camps à l'est du pays.
Le secrétaire général de l'ONU, Kofi
Annan, a condamné toute tentative de coup d'Etat et appelé les parties à
résoudre leurs divergences pacifiquement, selon son porte-parole Stéphane Dujarric. L'Union africaine a elle aussi condamné la
tentative de prise de pourvoir et appelé au dialogue pour le retour au calme.
AP
Le président tchadien
assure que la situation est "totalement sous contrôle"
PARIS (AP), jeudi
13 avril 2006, 11h48 - Le président tchadien, Idriss Déby, a assuré jeudi sur RFI que "la situation dans la
ville de N'Djaména était totalement sous
contrôle", et que les assaillants qui ont mené une attaque contre la ville
d'Adré, dans l'est du pays, avaient été
"totalement détruits".
Il a précisé que trois
véhicules avaient "été détruits sur place" à proximité de l'Assemblée
nationale à N'Djaména et que les autres assaillants
n'étaient que "des fuyards à pied". "Il n'y a pas eu de tir
d'arme lourde", a-t-il affirmé, interrogé par téléphone par Radio France
Internationale.
Par ailleurs, "la colonne
qui a attaqué ce matin à Adré a été totalement
détruite", a-t-il rapporté. "Nous allons réunir tous les prisonniers
et tous les armements que le Soudan a donné à ces rebelles" pour "les
montrer à la presse comme preuve de l'ingérence du Soudan dans les affaires
intérieures du Tchad".
Des tirs ont été
entendus jeudi matin dans les faubourgs est de N'Djaména.
La ville a été réveillée peu avant l'aube par le fracas des armes, provoquant
la panique dans toute la ville au lendemain des informations selon lesquelles
les forces rebelles marchaient sur la capitale du Tchad. AP
Tchad: combats à l'arme lourde aux
portes de la capitale
N'DJAMENA (AFP), jeudi 13 avril
2006, 8h13 - D'intenses combats à l'arme lourde ont
débuté jeudi aux premières heures du jour aux portes de N'Djamena entre l'armée
tchadienne et les rebelles du Front uni pour le changement (Fuc),
a-t-on appris de source militaire tchadienne.
Ces affrontements ont démarré vers
05H30 locales (04H30 GMT) à l'initiative de l'armée fidèle au président Idriss
Deby Itno, qui a attaqué des positions rebelles à
quelques kilomètres seulement des faubourgs de la capitale, a-t-on précisé de
même source.
Des échanges intenses de tirs
d'armes lourdes étaient entendus jeudi matin autour de N'Djamena.
Les rues du centre et du nord de
N'Djamena étaient toutefois parfaitement calmes jeudi matin.
Des affrontements à l'arme lourde
ont également eu lieu jeudi à l'aube dans la ville d'Adré
(est), à plus de
Les rebelles du Rassemblement pour
la démocratie et la liberté (RDL), qui constituent l'essentiel des troupes du Fuc, avaient déjà attaqué la ville d'Adré
le 18 décembre mais avaient été repoussés par l'armée tchadienne à l'issue de
violents combats.
Selon une source militaire
tchadienne, l'avant-garde des rebelles du Fuc a
atteint les portes de N'Djamena dès mercredi en fin d'après-midi.
Signalés mardi dans la région de
Mongo, à moins de
Des sources militaires tchadiennes
avaient confirmé mercredi en soirée que des combats à l'arme lourde avaient
opposé quelques heures plus tôt des troupes tchadiennes aux combattants du Fuc autour de la localité de Dourbali,
à une centaine de kilomètres au sud-est de N'Djamena.
Pour sa part, le représentant du Fuc en France, l'ancien ministre tchadien des Affaires
étrangères Laona Gong, avait affirmé mercredi soir
sur une chaîne de télévision française que les rebelles se trouvaient
pratiquement aux portes de N'Djamena et qu'ils contrôlaient "plus de
80%" du Tchad.
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