CPI : arrestation de Jean-Pierre Bemba en Belgique pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à la suite de viols, tortures et pillages présumés perpétrés par les forces de son Mouvement de libération du Congo en Centrafrique en 2002 et 2003


 

La CPI annonce l'arrestation de l'ex-chef rebelle Jean-Pierre Bemba en Belgique

LA HAYE; AP - Dimanche 25 mai 2008  - Jean-Pierre Bemba, ex-chef rebelle et ancien vice-président du Congo-Kinshasa, a été arrêté samedi dans la banlieue de Bruxelles dans le cadre d'un mandat d'arrêt délivré par la Cour pénale internationale. Il est accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité à la suite de viols, tortures et pillages présumés perpétrés par les forces de son Mouvement de libération du Congo en Centrafrique en 2002 et 2003.

Le mandat d'arrêt délivré vendredi est resté sous scellés jusqu'à son arrestation, précise le communiqué diffusé samedi soir par la cour de La Haye.

Jean-Pierre Bemba, qui s'était enfui en Europe l'an dernier, a été interpellé à son domicile dans la banlieue de la capitale belge samedi soir, au lendemain de l'émission du mandat d'arrêt, a précisé la porte-parole de la CPI Sonia Robla. Il devait être rapidement présenté à un juge belge, première étape de la procédure pour le conduire à La Haye, qui devrait prendre environ une semaine.

Candidat malheureux à la présidentielle congolaise en octobre 2006, l'ex-chef de guerre avait fui au Portugal en 2007 après des affrontements entre sa milice et les forces régulières. Il est la cible d'un mandat d'arrêt de la justice congolaise.

L'ancien vice-président de République démocratique du Congo, qui est âgé d'environ 45 ans, est accusé de quatre chefs de crimes de guerre et de deux chefs de crimes contre l'humanité en tant que chef du Mouvement de libération du Congo (MLC) pour des atrocités présumées perpétrées par ses forces lors du conflit en République centrafricaine entre le 25 octobre 2002 et le 15 mars 2003.

L'accusation estime qu'il existe "des motifs raisonnables" de croire que les forces du MLC (Mouvement de libération du Congo) "ont mené une attaque systématique ou généralisée contre la population civile et ont commis des viols, des actes de torture des atteintes à la dignité de la personne et des pillages, notamment dans la localité dénommée PK 12 et dans les villes de Bossangoa et Mongoumba".

L'accusation estime également "qu'il existe des motifs raisonnables de croire que Jean-Pierre Bemba Gombo, en sa qualité de président et de commandant en chef du MLC, était investi d'une autorité de jure et de facto par les membres de ce mouvement pour prendre toutes les décisions tant sur le plan politique que militaire".

"L'arrestation de M. Bemba est un avertissement sérieux à tous ceux qui commettent, encouragent ou tolèrent les crimes sexuels. Il y a une nouvelle loi, le Statut de Rome. En vertu de cette loi, ils seront poursuivis", a déclaré le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo dans un communiqué.

"Il n'y a pas d'excuses pour des centaines de viols, il n'y a pas d'excuses pour le viol d'une petite fille sous les yeux de ses parents, il n'y a pas d'excuses pour un chef qui ordonne, autorise ou tolère que ses troupes commettent des viols et des pillages. Nous avons la preuve que M. Bemba a commis des crimes", a-t-il ajouté.

Jean-Pierre Bemba est la première personne à faire l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI dans le cadre de l'enquête sur la République centrafricaine, précise le premier tribunal international permanent chargé de jugé les crimes de guerre, instauré en 2002.

La République centrafricaine avait demandé à la CPI en 2004 d'examiner les allégations de viols collectifs et autres crimes présumés perpétrés lors du conflit. Le bureau du procureur de la CPI a décidé d'ouvrir une enquête en Centrafrique en mai 2007.

Plusieurs forces combattantes, dont le MLC de Jean-Pierre Memba, se trouvaient dans le pays quand l'actuel président François Bozizé s'est emparé de la capitale et pris le pouvoir en mars 2003 lors d'un coup d'Etat contre le président Ange-Félix Patassé en voyage à l'étranger. AP

 

 

 

 

La Centrafrique "prend acte"

http://www.7sur7.be/  25 mai 2008

Le gouvernement centrafricain "prend acte" de l'arrestation en Belgique de l'ex-vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba, et veut "laisser la procédure suivre son cours", a indiqué dimanche son porte-parole.

"Le gouvernement prend acte du travail que la CPI (Cour pénale internationale) est en train de faire. Cependant, nous souhaitons laisser le travail être mené jusqu'à son aboutissement. Il faut laisser la procédure suivre son cours", a déclaré à l'AFP Cyriaque Gonda, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.

"Le gouvernement donnera son avis quand le besoin se fera sentir. Il n'y aura pas de réaction du gouvernement à cette arrestation, du moins pour l'instant", a-t-il ajouté.

"C'est une affaire qui met la Centrafrique sur le devant de la scène. Mais il s'agit d'une procédure qui s'effectue sous le sceau de la confidentialité".

En 2004, la Centrafrique, incapable de juger les graves crimes commis sur son territoire, avait transmis le dossier à la CPI

Leader du Mouvement de libération du Congo (MLC), M. Bemba, 45 ans, a été arrêté samedi près de Bruxelles à la demande du procureur de la CPI qui le poursuit pour deux chefs de crimes contre l'humanité, et quatre chefs de crimes de guerre, entre octobre 2002 et mars 2003.

M. Bemba est le premier suspect entre les mains de la CPI dans l'enquête sur les crimes commis à grande échelle en République centrafricaine.

Le MLC est un groupe politico-militaire qui est intervenu en Centrafrique à l'appel du président Ange-Félix Patassé pour mater la rébellion du général François Bozizé. Les "Congolais" avaient ensuite fait régner la terreur, tuant, pillant et violant.(afp/7sur7).

 

 

 

 

La justice belge maintient Bemba en détention, avant son extradition

BRUXELLES (AFP), AFP - Dimanche 25 mai 2008  - La justice belge a décidé dimanche de maintenir en détention l'ancien vice-président de la République démocratique du Con,go (RDC) Jean-Pierre Bemba, arrêté samedi à Bruxelles à la demande de la Cour pénale internationale (CPI), a-t-on appris auprès du parquet fédéral.

Au lendemain de son arrestation, M. Bemba a été présenté dimanche après-midi à un juge d'instruction qui l'a placé formellement "sous mandat d'arrêt", ce qui signifie en droit belge le maintenir en prison, a indiqué à l'AFP la porte-parole du parquet fédéral Lieve Pellens.

La chambre du conseil devra examiner dans les cinq jours cette décision du juge, pour vérifier que la procédure est conforme. M. Bemba pourra ensuite faire appel de la décision de le maintenir en détention avant son extradition vers La Haye.

Pour que ce transfèrement soit possible, la CPI devra "dans les trois mois transmettre le mandat d'arrêt définitif en vue de remise, au lieu du simple mandat d'arrêt provisoire" nécessaire pour son arrestation, a-t-elle ajouté.

A ce moment là, il faudra une nouvelle décision de la justice belge pour autoriser son extradition, qui pourrait ainsi ne pas avoir lieu avant "un à deux mois", selon la porte-parole.

Jean-Pierre Bemba, arrêté samedi à Bruxelles, est poursuivi par le procureur de la CPI pour deux chefs de crimes contre l'humanité et quatre chefs de crimes de guerre, dans le cadre de l'enquête sur les crimes commis à grande échelle en Centrafrique.

"Les (membres du) Mouvement de Libération du Congo (MLC) menés par Jean-Pierre Bemba ont commis, dans le cadre d'une attaque systématique généralisée contre la population civile, des viols, des actes de torture, des atteintes à la dignité de la personne, des traitements dégradants et des pillages" entre octobre 2002 et mars 2003, selon le procureur.

 

 

 

 

L'arrestation de Jean-Pierre Bemba, espoir de justice pour les victimes de Centrafrique

EuroNews euronews - Dimanche 25 mai 2008

Il est le premier suspect entre les mains de la Cour pénale internationale (CPI), dans l'enquête sur les crimes commis en Centrafrique en 2002 et 2003. A l'époque, Jean-Pierre Bemba et sa milice étaient intervenus à l'appel du président centrafricain pour mater un coup d'Etat. Ensuite, ses troupes avaient fait régner la terreur, tuant, pillant et surtout violant, comme le souligne cette représentante de la Cour internationale. Selon elle, les preuves que Bemba était le chef de ses opérations ne manquent pas.

Les ONG ont comptabilisé 1045 victimes, dont 480 femmes et fillettes violées. Le mouvement de Jean- Pierre Bemba a détruit en profondeur les structures de la société, estiment les analystes, les femmes sont rejetées par leurs familles, par leurs villages, et elles rejettent elles mêmes leurs enfants nés des viols.

La Belgique, qui détient actuellement Jean-Pierre Bemba, devrait livrer l'ancien chef de guerre à la Cour pénale internationale, installée à la Haye, aux pays-bas, d'ici un ou deux mois.

 

 

 

 

RDC : le parti de Bemba déplore la politisation de la procédure de son arrestation en Belgique

KINSHASA, 25 mai 2008 (Xinhua)  - Le Mouvement de libération du Congo (MLC), parti de l'opposant Jean-Pierre Bemba, déplore la politisation par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de la procédure d'arrestation de ce dernier samedi soir à Bruxelles en Belgique, par la justice belge.

Le secrétaire général du MLC, François Mwamba, l'a déclaré dimanche à l'issue de la réunion du bureau politique de son parti, convoquée à cet effet à Kinshasa, tout en affirmant que le MLC soutient son président, le sénateur Bemba, "dans cette dure et injuste épreuve".

François Mwamba a également souligné, dans la même déclaration, que la MLC croit en son innocence et juge arbitraire son arrestation qui survient au moment où "l'on s'apprête à le désigner comme porte-parole de l'opposition".

Il a aussi qualifié de politique son arrestation du fait que l'ancien président centrafricain Ange-Félix Patassé qu'il avait secouru ne soit ni entendu ni fait l'objet d'un mandat d'arrêt international.

Entre octobre 2002 et mars 2003, le MLC était allé appuyer le régime de Patassé pour écraser une tentative de coup d'Etat du général François Bozizé, qui parviendrait plus tard à s'emparer du pouvoir.

Le MLC demande à la justice belge de considérer cette arrestation qui frise l'arbitraire et de relaxer le sénateur Bemba, a encore relevé François Mwamba, avant d'attirer l'attention de la communauté nationale et internationale sur des conséquences néfastes que cette arrestation pourrait avoir sur les affaires politiques de la RDCongo.

En séjour en Europe depuis avril 2007, Bemba a été arrêté samedi à Bruxelles par la justice belge à la demande du procureur de la CPI qui l'accuse d'être responsable des crimes de guerre et crimes contre l'humanité commises en République Centrafricaine entre octobre 2002 et mars 2003 .

Bemba est la première personne à être arrêtée pour les crimes ( tueries, viols, pillages..) commises en RCA pendant cette période.

 

 

 

 

Les partisans de Jean-Pierre Bemba manifestent à Bruxelles

http://www.afrik.com/article14369.html - lundi 26 mai 2008

L’ancien vice-président congolais a été arrêté pour son implication présumée dans des crimes de guerre

Les partisans de Jean-pierre Bemba, ancien vice-président de la République démocratique du Congo, ont manifesté dimanche devant le Palais de justice de Bruxelles. Ils protestent contre l’arrestation du leader du Mouvement de libération du Congo (MLC), contre qui le Tribunal pénal international (TPI) a lancé un mandat d’arrêt international.

La Police a dû intervenir pour disperser les manifestants, très agités et bruyants, qui tentaient d’arrêter la voiture dans laquelle se trouvait l’ancien vice-président congolais qui a été conduit dans une prison belge en attendant son transfert à La Haye aux Pays-Bas, au siège du TPI où aura lieu le procès.

Interrogé par la presse, Jean-Jacques Mbungani, représentant du MLC en Belgique, a déclaré que cette arrestation est illégale parce que Jean-Pierre Bemba, sénateur élu, jouit de l’immunité judiciaire. Un autre manifestant a allégué que le leader du MLC n’a jamais séjourné en Centrafrique et qu’il n’a pas commis les crimes qu’on lui reproche.

L’ancien vice-président congolais est acccusé par le TPI de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, commis en territoire centrafricain en 2003. Alors qu’il était à la tete du MLC, à l’époque groupe rebelle contrôlant la province congolaise de l’Equateur, frontalière de la Centrafrique, il avait envoyé ses troupes en RCA pour prêter main forte au président Ange-Felix Patassé dont les forces se battaient contre celles du général François Bozize, devenu président de la République après la victoire de ses troupes.

Au cours de cette guerre, les combattants rebelles du MLC avaient commis des massacres des populations civiles, pratiqué des viols de femmes à grande et échelle et des actes de cannibalisme.

Jean-Pierre Bemba a été arrêté dans la nuit de samedi à dimanche dans sa résidence de Rhodes St. Genèse, dans la banlieue de Bruxelles, le TPI ayant demandé la coopération judiciaire de la Belgique, après avoir lancé un mandat d’arrêt international contre l’ancien chef rebelle congolais.

Actualité internationale et africaine de sangonet