Réchauffement climatique, impact : le GIEC se réunit à Bruxelles

 

Le Giec va présenter les impacts du réchauffement climatique

OSLO (Reuters), dimanche 1 avril 2007, 19h03  - Le réchauffement climatique devrait, entre autres, provoquer davantage de famines en Afrique et entraîner la fonte de l'essentiel des glaciers de l'Himalaya à l'horizon 2030, à en croire un nouveau rapport de l'Onu, qui montre que les plus pauvres souffriront le plus de ce phénomène imputable aux activités humaines.

Le deuxième des trois groupes de travail thématiques du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) se réunit toute la semaine à Bruxelles pour valider les conclusions de son quatrième rapport sur "les conséquences, l'adaptation et la vulnérabilité" au réchauffement de la planète.

A Paris il y a deux mois, les experts du premier groupe de travail du Giec avaient rendu un rapport alarmant sur les bases scientifiques du changement climatique, qui établissait avec un degré de certitude jamais atteint auparavant que les activités humaines sont responsables du changement climatique.

Le Giec qui, avec 2.500 chercheurs venus de 130 pays, fait autorité pour les questions d'évolution du climat, avait alors présenté une fourchette moyenne d'élévation des températures au XXIe siècle de 1,8 à 4 degrés.

 

"POTENTIELLEMENT CATASTROPHIQUE"

Le rapport du deuxième groupe de travail du Giec, qui doit être rendu public vendredi, présentera pour la première fois depuis 2001 la liste des impacts à attendre pour l'environnement de ce dérèglement des températures.

 

"Nous parlons ici de conséquences potentiellement catastrophiques", a estimé Achim Steiner, directeur exécutif du Programme des nations unies pour

l'environnement (Pnue).

 

La hausse des températures, provoquée par l'augmentation de la concentration dans l'atmosphère de gaz à effet de serre (GES), issue principalement de la combustion des énergies fossiles, entraînera notamment une élévation du niveau des océans.

"Même 50 cm d'élévation de ce niveau aura un impact catastrophique au Bangladesh et dans certaines îles", a-t-il souligné.

Une des conséquences les plus graves du réchauffement climatique sera la fonte des glaciers de l'Himalaya.

"Si le réchauffement se maintient à son rythme actuel, les glaciers de l'Himalaya pourraient reculer à une vitesse très élevée, et passer de 500.000 km2, comme c'est le cas actuellement, à 100.000 km2 en 2030", à en croire un brouillon du "résumé aux décideurs" de 21 pages que les experts doivent valider au cours de leur semaine bruxelloise.

Les perturbations se feront les plus cruellement sentir dans les pays pauvres d'Afrique et d'Asie, où des millions de personnes souffriront de la pénurie d'eau et du recul des terres arables.

 

FAIRE PRESSION SUR LES DECIDEURS

Le rapport signale toutefois que certains pays pourraient profiter un temps de l'élévation des températures. En effet, le potentiel agricole de la planète augmentera dans un premier temps, avant de s'effondrer. Les experts expliquent que les cultures seront plus propices dans certains pays comme ceux de la Scandinavie, le Canada, la Russie ou la Nouvelle-Zélande.

Mais les pays riches auront à subir autrement les conséquences du réchauffement de la planète.

Le bassin méditerranéen pourrait devenir aride. Aux Etats-Unis, l'élévation du niveau des océans et la multiplication des tempêtes devrait "gravement perturber les transports dans le golfe du Mexique, sur les côtes atlantiques et dans le Nord", selon le rapport.

Le troisième groupe de travail du Giec rendra en mai à Bangkok un rapport sur les mesures à prendre pour atténuer le réchauffement global.

Ces trois contributions constitueront ensemble le quatrième rapport d'évaluation du Giec, organe créé en 1988.

Les Nations espèrent que ce rapport d'évaluation - le dernier date de 2001 - augmentera la pression sur les gouvernements en vue d'une mobilisation contre le réchauffement planétaire.

"La question n'est plus de savoir si le réchauffement climatique a lieu, mais ce qu'il faut faire pour y remédier", a estimé Steiner, en précisant que les gouvernements et les entreprises étaient dans l'ensemble convaincus de la réalité du phénomène et ne percevaient plus le changement climatique comme une théorie scientifique contestable.

Pour autant, les négociations pour étendre au-delà de 2012 le protocole de Kyoto sur les réductions de GES sont au point mort. Les plus gros émetteurs de GES - les Etats-Unis, la Chine et l'Inde - ne sont actuellement pas obligés par le protocole de réduire leurs émissions.

 

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Climat: Les experts se penchent sur les conséquences du réchauffement

LCI - le 02/04/2007 - 11h22

 

. Selon les spécialistes, le réchauffement de la planète aura des conséquences dramatiques pour les régions les plus exposées, en Afrique, en Asie ou dans l'Arctique.

. Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), créé par l'ONU publie cette année son qutrième rapport.

. Les spécialistes mondiaux du climat se retrouvent à partir de lundi à Bruxelles. Objectif : prévenir que le réchauffement probable de la planète, de 2 à 4° au moins d'ici la fin du siècle, aura des conséquences dramatiques pour les régions les plus exposées, en Afrique, en Asie ou dans l'Arctique. Les conclusions du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), qui seront publiées vendredi après une semaine de travaux à huis clos, insisteront sur les vagues de chaleur, sécheresses, phénomènes extrêmes et inondations qui affecteront les rendements agricoles et piscicoles et la disponibilité des ressources en eau.

Ces effets du réchauffement, déjà perceptibles dans de nombreuses régions, seront accentués dès que le thermomètre mondial dépassera les deux degrés supplémentaires de moyenne mondiale, avec des hausses beaucoup plus marquées aux pôles, sur les continents et dans les latitudes basses, insistent les experts. Leur rapport devrait aussi souligner de grandes disparités selon les continents, les régions nord pouvant retirer certains bénéfices d'un réchauffement jusqu'à +2°C de moyenne globale, alors que l'Afrique, les régions arctiques et les grands deltas en Asie devraient cumuler les impacts les plus négatifs comme des pénuries d'eau et de nourriture accrues et des inondations catastrophiques.

 

En février à Paris, le Giec, créé en 1988 par l'Onu et qui publie cette année son quatrième rapport, avait conclu sur les aspects scientifiques du changement climatique, qu'il juge désormais "sans équivoque", déjà en marche et inévitable, notant que son ampleur, jusqu'à 6,4°C en 2100 dans la pire des hypothèses, sera fonction des quantités de gaz à effet de serre qui continueront d'être envoyées dans l'atmosphère par les activités humaines. Chaque chapitre du rapport final, élaboré depuis cinq ans par plus d'un millier d'experts, fait l'objet d'un "résumé à l'intention des décideurs" négocié à huis-clos et adopté par consensus par quelque 400 délégués, comme ce sera le cas cette semaine à Bruxelles.

 

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