Centrafrique : Le bal des curés

 

Fabiana Álvarez

 

Monseigneur Dieudonné Nzapalainga (Centrafrique)

Heureusement que la Centrafrique est un pays laïc, car à en suivre l’actualité depuis deux mois, on en douterait…

Le Catholicisme en RCA se réveille, se met en ordre de marche pour le combat.

Inconnu médiatiquement avant l’ouragan Séléka, Monseigneur Dieudonné Nzapalainga, car il faut bien dire ‘Monseigneur’ est devenu une sorte de vedette des médias.

C’est devenu une figure de proue du laver plus blanc.

Chacune de ses paroles est bue en Europe comme l’eau sacrée du calice, et cas de le dire, gobée comme paroles d’Evangiles. 

C’est le nouveau saint oint de la Centrafrique.

Et il ne s’en tient pas là le bougre. 

Le voilà dorénavant dans la politique. 

Exigeant d’être comme le qualifiait Sandra Martin-White, d’être dans le “fourre tout” CNT.

 

Un organe politique devant intégrer des curés dans un pays se disant laïc, on aura tout vu.

 

Et dans la foulée, voici les François Xavier Yombandje et les Nestor Nongo Aziagbia, tous des ‘Monseigneurs’ pour lui emboîter le pas.

Car il faut combler le vide abyssal laissé par la si mauvaise communication de la Séléka depuis sa prise de pouvoir. 

Et surtout, en profiter pour reprendre en mains ces centrafricains que en 100 ans d’évangélisation à coups de goupillon et de fusils coloniaux , étaient devenus des catholiques à peu près acceptables et bien dociles; mais, qui depuis, dérive de la concurrence, prêtaient de plus en plus l’oreille au Protestantisme tant haï, à l’Islam et autres religions exotiques (Foi Ba’haï etc…).

Et ne voilà t’il pas pour couronner le tout, les ‘Dons’ centrafricains du Vatican pour prendre le relais en Europe !

Un groupe des curés centrafricains pour la défense de…bla bla bla…au Vatican vient de se créer.

Et pourquoi pas un syndicat aussi pendant qu’on y est ?

Les prêtres centrafricains réclament réparations matérielles au gouvernement.

La belle affaire !

N’eut-il pas été plus cohérent de la part de gens ayant voués leurs vies à la pauvreté d’exiger, non pas la défense de leurs privilèges, mais celle des pauvres centrafricains, pillés, violés, et dépouillés de tout par la Séléka ?

En Centrafrique, comme dans pratiquement 99% des pays pauvres, les religions s’y taillent des parts de lion.

Toute occasion y est prétexte de référence religieuse.

A manque de tout, on compense par des citations religieuses.

L’opium qui endort les souffrances pour parodier Marx.

Au moins la colonisation aura réussi cela.

Ce qui ferait aujourd’hui rire Stephen Biko disant de son vivant :

« L’arme la plus puissante entre les mains de l’oppresseur est l’esprit de l’opprimé. »

Car là, les curés centrafricains sont partis en croisade pour éradiquer enfin, de façon définitive les 10% de musulmans du pays.

Cohabitation osent-ils dire ?

Les musulmans centrafricains ont toujours été mis de côté, isolés, ostracisés par les bien pensants, cantonnés dans des quartiers bien déterminés et des régions repoussées, le haut Nord du pays. Pas toujours reconnus comme des vrais centrafricains.

Bozizé ne les traitait-ils pas d’étrangers au fait ?

Et nous revoilà dans la peur artificielle de l’islamisme en Centrafrique.

Crainte méthodiquement entretenue par ces pontifes catholiques.

Les protestants au milieu comptent les points, se demandant bien ce qui se passe. Les musulmans aussi.

Un document soit disant signé de la main de Michel Djotodia sort opportunément.

Il y écrirait en français en 2006, à un organe islamiste en Arabie Saoudite pour dire sa volonté de faire de la RCA une république islamiste.

Recoupement fait. Ce document est un faux grossier. Création des services secrets français.

Il y a bien une chose que les saoudiens n’auraient pas acceptés, c’eut été un courrier écrit en français et non en arabe.

CQFD

 

Mais qui excite les archevêques centrafricains de la sorte ?

 

C’est au Vatican en Italie qu’il faut aller chercher la réponse.

Depuis 2009, un étrange cardinal ghanéen du nom de Peter Turkson intoxique les têtes avec sa «La nouvelle évangélisation».

Il voit des islamistes partout, c’est son obsession.

Et sa plus grande peur, qu’il sait très bien faire partager aux cardinaux africains à coups de conférences, c’est l’anéantissement du catholicisme en Afrique avec la montée de l’Islam.

L’écho en RCA fut aisée avec la poussée Séléka, plus la confusion qui en a suivie.

Et nous voilà avec les papistes, porteurs de cornes de bouc de battre le pavé.

Enfin, plus terre à terre, plus trivial, il y a aussi, à côté de la guerre idéologique, une affaire toute bête d’argent.

Moins de brebis bien dociles à la messe, c’est autant d’argent en moins.

Et avec un gouvernement clairement islamisé en RCA, c’est autant aussi pour donner des cauchemars aux nuits avant bien dorées des curés centrafricains.

 

Pourtant, le risque de voir la Centrafrique virer islamiste est NUL !

 

Bonne feuille pour ce 11 mai 2013 envoyée par demangho sylvain