Centrafrique : Demain, l'avenir n'est pas radieux.

 

Dans une formulation qui ne respecte pas la langue de Molière, le ministre centrafricain de la sécurité publique, le général Henry Wanguet Linguissara a interdit le meeting du 15 juin 2019, programmé par les mouvements, associations et partis politiques regroupés au sein de la plate-forme « E Zingo Biani » ou Front uni pour la défense de la nation.

Le représentant de l’État est allé plus loin ; il a cadenassé l'accès au stade Ucatex, le lieu du regroupement, par une multitude de forces de l'ordre, lesquelles sont généralement invisibles et introuvables lorsqu'il s'agit d'assurer la protection des populations civiles de Fatima, Alindao, Bocaranga, Bangassou, Bambari, etc.

Aux dernières nouvelles, les participants à cette manifestation pacifique ont été repoussés sous le feu conjugué des « Requins de Centrafrique », des forces de l’ordre et de la Minusca (1).

 

La moralité de cette histoire est un pouvoir qui a peur d'une manifestation pacifique (2). Il est aux abois. En effet, une autorité politique qui a peur de ses corps intermédiaires est un État failli. Une République qui s'effraie de la volonté de peuple n'est pas une démocratie.

Entre Néron et Caligula, le président Faustin Archange Touadéra n'est pas le digne successeur de Barthélemy Boganda que tout le monde espérait. C'est un ectoplasme (3) !

 

Cependant, ses adversaires politiques ont tort de penser que l'avenir sera radieux (4) ; réflexion à la mode bolchevique ou maoïste, c'est selon, qui ne prend pas en compte la réalité.

Demain, le peuple centrafricain n’aura qu’une alternative, soit l'esclavage islamiste si c'est Touadéra qui l'emporte, soit la guerre civile si quelqu'un d'autre s'impose face au représentant des groupes terroristes désormais au pouvoir.

En la circonstance présente, le général Wanguet Linguissara est leur estafette.

 

Paris, le 15 juin 2019 ;

 

Prosper INDO

Économiste,

Consultant international.

 

 

(1) – Les organisateurs de cette manifestation seraient blessés ou arrêtés. Quant aux éléments de maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique, qui ont prêté la main à cette répression, incapables jusqu’à présent de protéger les populations civiles comme l’exige leur mandat, ils peuvent être accusés d’enrichissement illicite alors qu’ils ne remplissent pas les missions pour lesquelles ils perçoivent des indemnités exorbitantes.

(2) – Le ministre de la sécurité publique motive sa décision d'interdiction par la disposition « d’informations faisant état de ce que des terroristes procéderaient aux tueries de la population civile tendant à déstabiliser le régime en place ». A notre connaissance, il doit s'agir des éléments du groupuscule « Les Requins de Centrafrique », affidés du pouvoir en place. Ils interdisent la libre circulation des citoyens dans le 8ème arrondissement de Bangui, participant ainsi à la partition de la capitale. Qu'à cela ne tienne, le ministre n'a qu'à prononcer la dissolution de ces escadrons de la mort.

(3) – Le président centrafricain, après avoir participé à un forum au Pays-Bas, serait actuellement hospitalisé dans un hôpital de Bruxelles, sa nouvelle résidence de prédilection !

(4) – La présente formule optimiste a été prononcée par Abdou Karim Méckassoua au cours de l’émission « Bienvenu chez Priss ».