République Centrafricaine

                                                                            Unité-Dignité-Travail

                                                                           

UNION NATIONALE POUR LA

DEMOCRATIE ET LE PROGRES

 

Unir, bâtir, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud,

Nous sommes tous Frères et Sœurs

 

 

Le Président-Fondateur de l´Union pour la Démocratie et le Progrès de la République Centrafricaine (UNDP-RCA), le frère Amine Michel, répond aux préoccupations des populations centrafricaines sur les « promesses de campagne » au plan des investissements au pays.

 

Chers amis

Chers compatriotes Centrafricains,

Chères sœurs et frères,

 

Au cours des campagnes 2015 en RCA, nous à l´UNDP, vous annoncions les bases du nouveau développement de notre pays, et nous pesions nos mots. Deux années ont passé et certains d´entre vous ne cessent de nous écrire pour nous demander à quand la mise en pratique de nos plans énoncés pour la relève d´une Centrafrique tombée si bas ; à quand le lancement des investissements qui donneraient du travail à notre jeunesse qui a été, en quelque sorte, « gavés » de « bonnes paroles » et qui continue d´attendre en vain la mise en œuvre des promesses faites. Etait-ce tout simplement des promesses de campagne comme on le vit si souvent en période électorale ?

 

Ces questions, à mon sens, sont de grandes portées pour notre élan politique, elles gardent toute leur importance et sont justes d´être posées. Vu l´urgence dans laquelle nous avions alors inscrit nos programmes de relance économique pour ce pays, et compte tenu des appels insistants et parfois silencieux de notre peuple, je me résous maintenant à vous répondre, de façon collective, à travers la présente lettre, qui vous situe dans le contexte d´un pays fortement insécurisé qui ne donne lieu à aucun élan de travail.

 

Vous êtes sans ignorer, et c´est avec grande peine que nous l´entendons dire, que la Centrafrique est classée parmi les cinq pays les plus pauvres au monde. La misère a fait son lit dans notre pays, et, de la façon dont elle se manifeste, dans certains cas, nous n´avons que nos yeux pour pleurer. Ceci a pourtant quelque chose de positif : Si l´entreprise de développement devenait sérieuse, notre pays sera l´un des pays au monde qui aurait suffisamment du travail pour le relever et le hisser au niveau des nations se situant en dehors de la zone de pauvreté. Pour tout dire, notre chance d´être pays pauvre aujourd´hui résiderait dans notre capacité à nous mettre résolument au travail, car, alors, dans un pays fortement démuni, mais à fortes potentialités naturelles disponibles, tout étant à faire, le travail ne manquerait pour personne. Le développement, la création des richesses, se ferait aisément chez nous.

 

Malheureusement, la situation qui prévaut en ce moment dans notre pays n´est pas de nature à encourager les investissements nationaux comme internationaux. La situation sécuritaire est des plus inquiétantes. Je pense que le gouvernement en place en a conscience et peut montrer une volonté qui va dans le sens de la maîtrise de la situation. Néanmoins, nous savons que sur 16 préfectures que compte notre pays, seuls deux semblent être sous le contrôle effectif du gouvernement en place. Ceci est un signe que la situation sécuritaire de notre pays est à prendre très au sérieux et exige une action de grande portée. Sans la maîtrise de l´ensemble de l´environnement sécuritaire qui donnerait droit à l´attirance des investisseurs, rien n´y pourrait être fait. C´est le sens de mon appel pour la paix urgente en Centrafrique, sans laquelle aucune œuvre de développement digne ne pourra être entreprise.

 

Je suis conscient que la Centrafrique peut se développer. La Centrafrique peut être la plaque tournante de l´économie africaine et peut en devenir le grenier. Mais pour y arriver, il y a du chemin à faire. C´est le sens de ma lettre ouverte adressée au Chef de l´Exécutif actuel de notre pays, pour que conscience soit prise sur l´état de la nation, sur ses besoins urgents et sur la nécessité d´agir maintenant et avec toutes les forces vives de la nation.

 

Nous n´ignorons pas que la sécurité d´un pays relève du pouvoir de l´Etat, incarnée par ceux qui détiennent ce pouvoir. Il est de leur responsabilité d´assurer la sécurité des Centrafricains et de ramener la paix sur l´ensemble du territoire, condition sine qua none de tout engagement au développement et l´attirance d´investisseurs qui n´attendent que l´occasion pour venir nous appuyer dans notre volonté de progrès. La responsabilité du gouvernement de Mr Touadéra est ici fortement engagée et et je suis conscient qu´il le sait et fera ce qui est de son devoir pour y arriver. Le temps nous le dira.

 

Notre volonté de nous investir au développement de notre pays est claire. L´énoncé de notre plan de développement aussi. Mais nous savons qu´un parti politique, quelque que soit son engagement, ses moyens et sa volonté intrinsèque de travailler pour l´avancement de la nation, ne saurait créer sa propre protection, il ne revient qu´au pouvoir en place de créer les conditions nécessaires à ce déploiement d´investissement. Et une des conditions importantes reste donc la sécurité dans le pays. Il est impossible, et même inacceptable dans le cas concret de notre pays, qu´un parti politique se constitue une milice pour protéger ses investissements dans le pays. Ceci est avant tout du ressort du gouvernement qui a le sacré devoir de protéger ses citoyens.

 

Notre pays a des possibilités énormes de produire pour s´en sortir. Le droit au travail comme le droit au salaire sont une réalité que personne ne peut nier. Ceci est aussi valable pour nos retraités, car comme nous dit la Bible, l´ouvrier mérite son salaire (Luc 10, 7b, I Tim. 5, 18b) et c´est aussi une question d´équité selon le Coran (16/ 90). Le gouvernement est appelé à lutter contre les lourdeurs dans les prises de décision pour éviter toutes décisions faibles que personne ne respecterait. La corruption qui gangrène notre pays n´est pas de nature à nous aider dans notre volonté de nous développer. Il faut la combattre avec la dernière énergie. Le faible niveau scolaire de nos populations, l´incapacité de nos écoles à former des cadres dignes de nos projets de développement, la magistrature sous tutelle, la corruption dans la police et une administration non clairement réglementée en matière de droits et de taxations, sont autant de freins à notre développement qu´il faudra écarter pour faire champ à la confiance des investisseurs. Nous n´oublions pas les infrastructures négligées qu´il faut réparer, des locaux fortement délabrés où logent pourtant des institutions importantes de notre pays qu´il faut refaire. Les freins actuels au développement de notre pays sont légions. Seul un gouvernement fort et visionnaire est capable d´ouvrir la voie au développement et permettre des investissements de haut niveau qui pourraient nous sortir définitivement du sous-développement, et c´est cela, nul ne l´ignore. Des amis de notre nation en France, en Allemagne, en Chine, en Corée, au Canada, au Brésil (pour ne citer que ces quelques pays) n´attendent que l´occasion d´une paix durable pour venir nous appuyer dans notre volonté de nous développer. Je suis personnellement en relation avec un nombre d´entre eux, étant moi-même prêt, dans des conditions idéales, d´investir pour notre jeunesse et pour notre nation. C´est pour cela que je fais confiance en l´avenir.

 

Vos nombreuses questions induisent celles suivantes : Le gouvernement en place dans notre pays développe-t-il de la vision pour notre sécurité ? Montre-t-il des signes qui augurent des lendemains meilleurs pour ces Centrafricains qui se battent chaque jour pour joindre les deux bouts ? Sans oublier ceux de l´étranger qui aspirent retourner au pays apporter leur pierre à la reconstruction de notre nation ? Il revient au gouvernement d´apporter des réponses concrètes à ces interrogations. Il est important de savoir que le manque de contrôle sur l´ensemble du territoire national peut constituer déjà à lui seul un frein sérieux à notre volonté d´investir. Les conditions doivent être réunies pour sécuriser et mettre fin au pillage, au grand banditisme, aux groupes armés qui violent et tuent, aux milices qui détruisent et empêchent le pays d´évoluer dans le bon sens.

 

Nous avons, en Centrafrique, de fortes chances de nous développer. Notre pays est une mine de richesses immenses dont rêveraient de nombreuses nations du monde. Ce n´est pas pour rien qu´elle se trouve être au cœur de l´Afrique, à la partie du milieu, à partir de laquelle on accèderait au Nord et au Sud, à l´Est et à l´Ouest de tout le continent africain. Ceci est vrai même lorsqu´elle n´aurait pas accès à la mer. Mais notre pays peut devenir le lieu d´échange pour le déplacement en Afrique, terre d´accueil et de facilitation pour une économie africaine émergente. Tout le monde peut en tirer profit, sans considération ni de religion, ni de tribut. Nous, à l´UNDP-RCA, rêvons d´un pays attrayant que nous voulons aider à construire. Les moyens ne manquent pas, puisque nous pouvons nous en donner.

 

En adressant ma récente lettre ouverte au Président de la République, mon but avait été de réitérer mon engagement à contribuer au développement de notre nation. Elle reste une main tendue qui doit être saisie. Et non seulement la nôtre, mais aussi celle de nombreuses intelligences centrafricaines qui sont disponibles pour développer des visions claires et pratiques pour notre nation et pour la constitution d´une armée de défense territoriale de haut niveau. Le pays peut être sécurisé si la volonté politique y est. C´est seulement dans ces conditions que le développement de notre pays peut prendre résolument son envol, au plus grand bénéfice des hommes, femmes et enfants de notre nation qui attendent et qui espèrent.

 

Vive la République Centrafricaine

Que Dieu bénisse notre peuple et nous vienne en aide.

 

Votre frère dans le service,

Amine Michel,

Président Fondateur de l´UNDP-RCA

A Marseille, le 20 octobre 2017