La Centrafrique, les prochaines élections et le doute(2011)

 

Nos anciens racontaient que lorsqu’une partie du corps humain était affectée par un mal quelconque, c’était tout le corps qui souffrait.  De la même manière l’on pourrait avancer que lorsqu’un centrafricain souffre de maladie, de la famine, de stress dû à l’insécurité, ou encore si un centrafricain était agressé ou assassiné, c’est tout le pays qui serait en émoi, qui serait en deuil ou qui souffrirait en silence.  Et si nous allions un peu plus loin de ce raisonnement, nous pourrions rappeler à tout le monde ce que François Bozizé, ses militants du KNK, et tous les responsables des partis politiques avaient fondamentalement oublié: se préoccuper de la Centrafrique n’avait rien à  voir avec la personne de François Bozizé.  De même, se préoccuper de la Centrafrique n’avait rien à voir avec les divers candidats aux prochaines élections présidentielles et législatives.

 

La Centrafrique était beaucoup plus importante que chacun et tous les candidats aux élections dans le pays.  Rappelons simplement que ces élections dans le pays n’auraient aucune commune mesure ou aucune similarité avec les élections de Miss Centrafrique, avec les épreuves pour désigner l’homme le plus musclé de Centrafrique ou toute autre compétition du genre.  Et si vous aviez encore des doutes à ce sujet, nous vous demanderons  de jeter un regard en arrière et de nous dire où étaient passés les grands évènements du pays ou encore qu’étaient devenus les fameux grands hommes d’état de ce pays?  Où étaient passés ces hommes, leurs régimes, leurs hommes de main, ou tout simplement ces hommes et ces femmes qui avaient opéré le choix délibéré de faire du tort au peuple centrafricain?   Imaginez alors toutes les grandeurs et tous les honneurs que ceux-ci avaient crû représenter et qui ne figurent dans aucun manuel scolaire ou  programme d’enseignement dans les écoles du pays.  N’est-ce pas là un signe révélateur de la grande illusion que vivent ces politiciens, auteurs de tous les maux du pays et qui prennent abri derrière de grands mots tels démocratie, république, suffrage universel!  Comment pourraient-ils avoir la prétention d’être des héros nationaux si le peuple a vite fait d’oublier les grands éclats de leurs victoires ou de leurs régimes? 

 

Serait-il juste de nous demander si dans une autre cinquantaine d’année, quel pourcentage de la population se souviendrait de qui était François Bozizé et des gains ou des bienfaits que son régime avait apporté au progrès des grands ensembles politiques et du peuple centrafricain?  Mais ne dit-on pas que les grands de ce monde sont ceux dont les noms, les actions glorieuses et les nobles victoires demeurent éternellement dans la mémoire collective?

 

Pour finir, nous voudrons laisser le champ libre à d’autres réflexions et d’autres conclusions possibles sur le passé politique du pays et sur ce que ces prochaines élections apporteront de nouveau aux centrafricains.  Sinon, le soin sera laissé à l’histoire de tirer les conclusions nécessaires.  Nous serons également heureux d’entendre ou de lire les réponses que les candidats aux prochaines élections en Centrafrique feront à la question suivante: pourquoi pensez-vous que votre candidature ne serait pas uniquement pour satisfaire votre rêve de devenir ou de demeurer président ou député et de perpétuer un système politique déjà corrompu et inefficace?

 

Jean-Didier Gaïna

Virginie, Etats-Unis d’Amérique