Les centrafricains, un peuple pacifique !

Le sont-ils encore ?

Par : Léon Kidjimalé Grant

 

L’interaction  entre le politique et le militaire a façonné l’histoire des états. Mais celle entre la politique et la religion elle,  est tout aussi ancienne. Comme un mouvement de balancier, nous redécouvrons à nos portes, par« les islams», la résurgence d’une situation religieuse (avec ses guerres et ses fanatiques), naguère qualifiée de superstition, et dont  la science et la technique, ont contribué à libérer les consciences, des prêt-à-penser qu’elles véhiculent. Cette  résurgence de la dimension irrationnelle de l’homme est le marqueur nouveau de la stratégie. Des religions qui  tiennent

Pas  compte  des cultures autochtones, des traditions, et des aspirations des peuples, mais qui professent un arrière-monde où les fanatiques connaîtront une félicité avec une cinquantaine de jeunes femmes éternellement vierges et soumises, s’agissant du Coran, ou vaguement paradisiaque en compagnie de Archanges et des Séraphins, s’agissant du Christianisme. En  tous les cas, attendant, nous sommes sur cette terre des hommes, avec ses problématiques propres. Nous devons comme d’autres nations, avant nous apprendre et faire face pour faire de notre vie fragile et précieuse, l’instrument épanouissant de notre quotidien. Alors :

Le prêt-à-penser: «les centrafricains, un peuple pacifique.»

Qu'en est-il ? Que signifie-t-il?

Et si c'est là justement notre problème !

« La mondialisation ouvre ainsi, sous nos yeux, une nouvelle période de coexistence, pas nécessairement pacifique, du politique et du religieux, en mettant en tension  ces éléments essentiels de vivre-ensemble. » Régis Debray

« La plupart des groupes terroristes des années 90 étaient, en effet devenus totalement autonomes, liés seulement par l’idéologie commune, mais sans revendiquer de territoires ou de souveraineté politique. Ils adhéraient à une mythologie née d’une interprétation radicale du Coran. » Alain Bauer (criminologue)

« Pourtant, l’histoire, la mise en perspective et la culture sont de nature à beaucoup éclairer les événements en cours et à tenter de comprendre qui est l’ennemi ? » Alain Bauer*.

 « Si c’était à refaire, je commencerais par la culture ». Cette citation attribuée à J MONNET au sujet de la construction Européenne traduit bien le fait qu’il ne peut y avoir de projet politique ambitieux et collectif sans une culture commune.

L’éducation constituera toujours les fondations de tout changement de paradigme. Elle doit être le vecteur des valeurs de la Nation. Bien sûr, ces valeurs doivent être partagées par toute la population et ses élites.

C’est le point clé : il faut dès le plus jeune âge et pour toute la population éveiller une conscience citoyenne, que la paix n'est jamais un acquis définitif. Qu'il est illusoire d'imaginer dormir paisiblement sur ses lauriers.

Le peuple constitue dans bien des cas le premier pilier de la résistance à l’oppression. Mais pour jouer ce rôle, il lui faut cette indispensable culture politique et du libre arbitre. Tout repose sur une éducation qui prépare les citoyens à leur rôle. Évidemment, les élites civiles, militaires et religieuses constituent des piliers encore plus éveillés dès lors qu’ils ont la responsabilité de guider le peuple.

Le cyberespace est une interface où les hybrides de tout poil, postent leurs faits de guerre ou leurs projets de façon explicite ou implicite avant ou après le passage à l’acte. Les conversions des individus aux idéologies extrêmes peuvent s’y sont parfois mentionnées.

Cette situation nouvelle exige des centrafricains, à l'instar des autres nations du monde civilisé, tout un changement de méthode de penser, pour élaborer un modus operandi adapté, sans cesse renouvelé, en adéquation aux mutations, au mouvement des populations traversant le territoire national (migrants, touristes…)

  « Mais comme en fait de religion, les hommes tombent ordinairement dans de grandes erreurs, et que selon la diversité de leur génie ils imaginent bien des chimères (l’expérience ne le prouve que trop…) » Spinoza, (Traité Théologico-Politique Livre CXVI) »

 L’on est donc fondé de penser que « les ennemis, ces temps-ci, en R.C.A., comme ailleurs, sont en grand nombre. Ils transcendent les individus, les « races », le territoire et les cultures.

Où trouver des éléments de solutions, alors ?

« On redécouvre les empires disparus, on subit la vengeance de l’histoire et de la géographie quand l’on feint de ne pas comprendre les conflits contemporains. Les angles droits de la colonisation n’ont pas fait disparaître les identités, les tribus, les obédiences. Ils n’ont fait que les masquer provisoirement. Et dans ce bouillonnement des mondes qu’on croyait renvoyés dans les livres d’histoire, nous voici brutalement, sauvagement parfois, exposés à nos erreurs ou à nos actions. En matière criminelle ou terroriste, mais pas seulement, il en va de même : ce qui semble nouveau est le plus souvent ce qui est oublié. Il s’agit donc aujourd’hui d’essayer de comprendre pourquoi et comment la mondialisation vivant au rythme des réseaux sociaux et de l’internet modifie profondément les interactions pluriséculaires entre le politique et le religieux, et induit des bouleversements stratégiques dans la plupart des pays du globe. » Alain Bauer*.

 Quelle attitude mentale et personnelle doit dorénavant, avoir un homme moderne ?

Celle de penser autrement les rapports entre le politique, le religieux, le militaire et la police en terme stratégique pour gagner le combat contre les terrorismes hybrides qui tue aveuglément..

Chacun est désormais concerné, car l’ennemi est diffus. Et il le serait encore avant pendant et après les élections !

  Je crois que l’attitude mentale c'est d'abord celle d'éveil, faite de vigilance, de curiosité et de sens critique, qu’octroie la culture au sens large , qui utilise tous les moyens modernes ou classiques de diffusion, en vue de former et d’éduquer les citoyens, sans exception.

Il faut trouver des alliés pour y parvenir.

Pour cela, comme l’a rappelé Alain Bauer :

 «  En 2002, Raymond Kelly, alors directeur du New York Police Department, et David Cohen, son adjoint chargé du renseignement, décidèrent de créer un service totalement nouveau, parfaitement adapté à 2001, en mêlant experts civils, analystes et policiers. Ils avaient compris, eux qui étaient tout particulièrement chargés de rassurer une ville meurtrie, qu’on ne fait pas la guerre au terrorisme. On fait la police »

Parvenir à une police citoyenne, prolongement en conscience de la Police nationale. Pas la police des délateurs et des fiches mensongères. Non ! Mais celle dont chaque membre est un citoyen éduqué et conscient que la survie d'un est affaire de tous, musulmans, chrétiens animistes. L'humanité est unique, mais la folie n'est jamais loin. Il est évident que le Premier Magistrat de Pays, en l’occurrence, le Président de la République Centrafricaine élu du Peuple, doit être un citoyen aux qualités exceptionnelles et irréprochables. Sinon, comment montrera-t-il l'exemple ?

Exit donc les « vieilles » peaux drainant des casseroles...Sauf une véritable métamorphose de la conscience. Mais...

Patriotiquement,

Léon Kidjimalé Grant

11/11/2015