CAHIER POLITIQUE CENTRAFRICAIN      

l'événementiel

présidentielle 2011

 

ON NE GAGNE PAS CONTRE LE MUR

 

A tout seigneur tout honneur : affaire BINGUIMALE

             Je ne veux pas causer du désagrément au Collectif de la Force du changement. Seulement  l'éviction vainement obtenue du révérend Pasteur à la tête de l'organe en charge du processus électoral, va se limiter à la forme. Se battre sur un remède tant qu'on n'a pas diagnostiqué précisément le mal, n'apporte aucune guérison. Le scrutin qui se déroule déjà n'est pas spécifique à notre pays; le processus électoral en Afrique tourne de la même manière. La démocratie africaine s'incarne dans des institutions apparentes pour s'arroger au fond, des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, avec un pays sclérosé par des tensions tribales, confessionnelles, et revanchardes. L'effet ici et là sur le continent même, se résume par le fait de se définir par ce qu'on n’est pas, qui exclut l'autre.

             D'entrée de jeu, le pouvoir a fait monter les enchères à l'annonce de la Présidentielle, faisant allusion au fichier électoral qui constitue la lame de fond du processus. Il ne lui appartient pas à contrario d'indexer cette pièce maitresse au lieu et place de l'adversaire, le CFC avait devant lui un an et demi. Bref on ne va pas chercher un trésor en trainant la jambe, pour avaler des couleuvres après. Lorsqu'on fait bloc autour d'une valeur (..), ou c'est ça ou rien quitte à perdre la partie avec dignité  ''alea jecta est '' les dés sont jetés. Mieux aurait valu ne point se présenter, et jouer sur un autre tableau, les législatives par exemple.

             En effet, lorsqu'il est donné un émissaire nommé BINGUIMALE chargé d'une mission aussi périlleuse que celle là, le révérend Pasteur sujet au ''néophysme'', ne pouvait contourner le piège du dysfonctionnement déjà posé, pour verser dans un dérapage dont je n'en demeure guère indifférent. Mais victime de tout un acharnement allant jusqu'à jeter sa famille en pâture et le traiter d'incestueux, pures allégations montées de toutes pièces; ou qu'il n'a aucun niveau d'instruction qui l'autorise à s'engager dans cette voie, ou encore BINGUIMALE vrai faux pasteur, terme relatif à un pasteur escroc, c'est scandaleux, malsain et dégueulasse. Le but ? Ébranler le moral des troupes. Ça n'est pas bien. Tout de même, le révérend Pasteur BINGUIMALE draine au culte de centaines de fidèles parmi lesquels diplômés et intellectuels venus de tous les horizons.

             Signe particulier, il aura marqué le grand coup le 29 mars dernier commémorant la disparition du président fondateur de la République Barthélemy BOGANDA par la présence de prêtres, imams et pasteurs, histoire de rappeler l'amour de son prochain en dépit des  différences des hommes. Bref depuis une trentaine d'années, diplômés, caciques et intellectuels ont toujours entouré nos dirigeants successifs. Le pays a toujours piétiné. BINGUIMALE non instruit, reconnaissons qu'on soit au fond ou à la surface de l'eau, on se noie de la même manière. Repensons ensemble notre Centrafrique. Pour l'opposition, le général BOZIZE aura franchi le Rubicon, cela promet un post électoral houleux, et peut aller loin...

             le président François BOZIZE doit jouer l'apaisement, tout le long de son quinquennat. Certes il aura été le seul dirigeant pendant les trente dernières années à esquisser le volontarisme politique, pour avoir remis la rétribution des fonctionnaires foulée par les pieds, acte odieux de ses deux prédécesseurs. Même si le salaire ne développe un pays, le semblant de retour aux mobilités sociales symboliques, permet à la proximité de subsister. Aujourd'hui il y a de réels projets en piste de réalisation sous sa gouvernance. Je pense au pétrole, au ciment, voire déjà l'uranium dont son gouvernement a fustigé sévèrement l'exploiteur, réaction saluée par les états voisins, car Bangui enclavé souffre, et son peuple avec. (le candidat Martin ZIGUELE pourrait faire jeu égal avec BOZIZE mais je veux croire par la scission du grand MLPC que PATASSE et ZIGUELE auront fait le lit du Général).

             Mon Général (je préfère vous appeler ainsi parce qu'il incarne la discipline), je ne ferais que vous réitérer mon regard sur le dysfonctionnement de notre système socio-politique, qui engendre insurrections, dérives et rébellions sans oublier la révolution démocratique capable de sortir un régime.

            Le critère clan n'est pas la compétence, c'est le clan. On ne punit pas le membre du clan. Au niveau du cénacle c'est tout un rite de conseillers dominants qui cherchent fortunes et profits dans le carcan duquel s'enferme le chef de l'état. Ce qui au contraire expose ce dernier. Le nom aux consonances dans les gens qui tiennent les rênes de l'administration: pure politique d'exclusion, histoire de tensions tribales.

Prenez de la hauteur avec un discours de promesse solennelle suivie de faits. Le premier gendarme de la nation nomme un premier ministre sans complaisance qui forme son gouvernement, naturellement, deux départements régaliens lui reviennent. Placement sans distinction de quelque bord qu'il soit de technocrates à des postes de travail. Punitions sévères et exemplaires, et être à l'écoute de la presse et des débats intellectuels. Avec tous mes respects mon Général.

                                                                                          Nestor Adoum issa