PATASSE, LA MAREE NOIRE - test et coup brutal

 

Le président centrafricain, Félix Patassé, n'a jamais fonctionné autrement en politique intérieure que par test et à coup brutal. Il occupe l'espace rapidement comme une marée noire lorsqu'il ne rencontre aucune résistance et s'installe pour longtemps au détriment de tout ou alors, il recule, change de tactique, essaye de louvoyer, d'endormir l'adversaire lorsqu'il rencontre une opposition ferme.

Ce qui se passe ces derniers temps en R.C.A., avec les bataillons de l'armée tchadienne de retour de guerre en République Démocratique du Congo, installées à l'insu de tous à la sortie nord de Bangui, illustre très bien notre propos et le caractère de cet homme ombrageux qui ne vit que pour le pouvoir et par le pouvoir.

En effet en décidant de faire stationner les militaires tchadiens en Centrafrique. M Patassé prend une assurance sur les élections présidentielles qui s'annoncent pour le mois de septembre 1999. On n'est jamais trop prudent n'est ce pas ?

La communauté internationale et le Secrétaire Général des Nations Unies ont convenu d'accompagner le processus de réconciliation amorcé par des patriotes centrafricains qui refusèrent au plus fort de la dernière mutinerie militaire et des interventions étrangères, la guerre et la ruine de leur pays.

La MINURCA, bras armé des Nations Unies participe à Bangui et dans les quartiers périphériques de la capitale centrafricaine à décourager les va-t-en guerre. Son mandat s'achève au lendemain des élections présidentielles.

La tentative de M. Patassé de faire place nette à une troupe étrangère à priori acquise à sa cause personnelle est source de tension supplémentaire dans cette partie de l'Afrique centrale soumise à des soubresauts en tout genre. Quelques chefs de partis politiques centrafricains se sont élevés contre ce qu'ils considèrent comme un coup de force du président . Il est fort à parier que si les forces du progrès, la classe politique dans son ensemble et l'opinion publique ne font pas front à ce qu'il faut bien reconnaître comme un coup de force pour ne pas dire plus, la marée noire patassiste occupera inexorablement l'espace centrafricain au grand dame de la démocratie, de la réconciliation et de la cohésion nationale.

On peut alors considérer que les élections présidentielles de septembre 1999 sont perdues par les démocrates faute d'élections libres, démocratiques, transparentes et que la voie est désormais grande ouverte à toute sorte d'aventure.

Paris, le 3 Juin 1999

Jean Bosco


 

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