Des représentants de la société civile demandent une loi d'amnistie

BANGUI, 24 déc (AFP) - 14h54 - Le comité de pilotage de la société civile centrafricaine a demandé au président Ange-Félix Patassé de faire adopter une loi d'amnistie pour permettre un dialogue politique le plus large possible, a-t-on appris mardi.

Ce comité est une structure qui coordonne les activités de toutes les organisations de la société civile qui luttent pour la paix en Centrafrique.

Dans une lettre remise au président centrafricain dont une copie a été remise à l'AFP à Bangui, le comité "pense que le président, en tant que père de la Nation, a le pouvoir de demander au Parlement une amnistie pour tous les fils et filles du pays qui sont poursuivis ou condamnés pour des causes politiques, putschs ou coups d'Etat, atteintes à la sûreté intérieure et extérieure de l'Etat".

Parmi les personnes qui devraient bénéficier de cette amnistie, le comité cite notamment, outre "leurs partisans", l'ancien chef d'état-major François Bozizé, qui a revendiqué la dernière tentative de coup d'Etat fin octobre et parraine depuis une rébellion dans le nord du pays, ainsi que l'ancien président André Kolingba, à qui est attribué la tentative de putsch de mai

"La société civile pense que, pour une résolution durable des crises qui rongent notre pays, il faudrait que le dialogue soit sans exclusif", affirme la lettre, signée par le pasteur Josué Binoua, président du comité de pilotage mis sur pied après l'offre de dialogue national faite fin novembre par le président Patassé.

"Cette amnistie que souhaite la société civile n'est ni une faiblesse, ni une promotion de l'impunité", poursuit la lettre. "Elle constitue simplement une mesure digne de tout enfant (...) qui partage indubitablement les valeurs libératrices et illimitées du pardon".

La lettre demande par ailleurs au président Patassé "de faire partir les troupes de Jean-Pierre Bemba qui constituent une épine dans les pieds des Centrafricains et aussi de votre régime".

Lors de la dernière tentative de coup d'Etat, le président Patassé a appelé à l'aide les rebelles du Mouvement de libération du Congo (MLC) qui se sont rendus coupables de multiples exactions et sont honnis par la population qui réclame en vain leur départ.

Enfin, la société civile "encourage l'effort de la CEMAC (Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale) dont les troupes sont en train de s'installer pour permettre aux Libyens de rentrer".

Un contingent libyen assure la sécurité du président Patassé depuis la tentative de coup d'Etat de mai 2001. Son retrait devrait théoriquement s'effectuer prochainement, parallèlement au déploiement sur le terrain de la force de la CEMAC, actuellement en cours.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 13