Les chefs d'Etat approuvent le statut de la force multinationale en RCA , mais prudence...


Les chefs d'Etat de la CEMAC prudemment optimiste sur la paix en RCA

BRAZZAVILLE, 16 fév (AFP) - 10h35 - Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) se sont montrés samedi soir à Brazzaville prudemment optimistes sur un retour de la paix en Centrafrique, confrontée à une rébellion à sa frontière avec le Tchad.

La CEMAC a commencé à déployer une force de paix en Centrafrique, qui a notamment pour mission de sécuriser la frontière tchado-centrafricaine, mais tous les Etats membres n'ont pas pas encore fourni leurs contingents.

"Lentement, mais sûrement nous allons vers la paix, la sécurité, la stabilité en Afrique centrale en général et particulièrement en république centrafricaine" (RCA), a jugé le président congolais Denis Sassou Nguesso à l'issue du sommet de Brazzaville.

De son côté, le président tchadien Idriss Déby a effectué samedi une visite d'"amitié et de travail" à Bangui où il s'est entretenu avec son homologue centrafricain Ange-Félix Patassé sur les moyens de rétablir la confiance entre les deux pays qui s'accusent mutuellement de soutenir des rébellions. Le Tchad et la Centrafrique sont membres de la CEMAC.

"Les évènements qui se sont déroulés ce samedi à Bangui et à Brazzaville attestent que nous sommes sur cette voie", a ajouté M. Sassou Nguesso qui assure la présidence en exercice de la CEMAC, en notant: "Nous ne sommes pas encore à l'heure des bilans, mais plutôt à l'heure des actions patientes et discrètes" a-t-il fait remarquer.

La RCA est secouée par une rébellion menée à la frontière tchadienne par l'ancien chef d'état major centrafricain, le général François Bozizé.

Lors de sa visite à Bangui, le président Déby a exclu toute guerre entre son pays et la RCA et a exhorté M. Patassé à "renoncer à l'option militaire, à aller au dialogue, seule voie de capable de trouver une solution durable à la crise centrafricaine".

Dans un communiqué final publié à l'issue du sommet de Brazzaville, les présidents Sassou Nguesso, Omar Bongo (Gabon), Theodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale) et le Premier ministre camerounais Peter Mafany Musongue ont estimé que la visite de M. Déby à Bangui "était un bon signe du départ de la normalisation des relations" entre le Tchad et la Centrafrique.

Les chefs d'Etat et de gouvernement ont demandé aux présidents Déby et Patassé de "poursuivre résolument dans cette voie" et se sont se réjouis de l'initiative proposée par M. Patassé d'organiser un dialogue inter-centrafricain, selon le communiqué.

Le représentant de l'Union Africaine au sommet, Mamadi Diawara, a appelé de son côté à l'organisation d'un "dialogue sans exclusive" en RCA.

Interrogé par l'AFP, M. Diawara a affirmé que l'organisation de ce dialogue se heurtait encore à des "hésitations et blocages sur le lieu et les conditions de participation de toutes les forces vives" y compris celles qui "sont en rébellion contre le pouvoir légal de Bangui".

Le sommet a également approuvé le protocole relatif au mandat et au statut de la force multinationale de la communauté qui sera déployée en RCA.

L'envoi de cette force avait été recommandée lors d'une conférence des chefs d'Etat de la CEMAC à Libreville.

Cette force comptera 350 soldats fournis par le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Cameroun. Le Congo et le Gabon ont déjà envoyé leurs troupes à Bangui.

La force multinationale sera chargée de sécuriser la frontière entre le Tchad et la RCA et les institutions républicaines centrafricaines.

Selon une source diplomatique africaine, le déploiement de cette force à la frontière entre les deux pays ne peut se faire sans l'accord du général Bozizé.


L'Union Africaine appelle à un dialogue "sans exclusive" en RCA

BRAZZAVILLE, 16 fév (AFP) - 7h59 - L'Union Africaine (UA) a appelé samedi soir à Brazzaville à l'organisation d'un dialogue "sans exclusive" en république centrafricaine pour le retour de la paix dans ce pays secoué par une rébellion à la frontière avec le Tchad.

Interrogé par l'AFP à l'issue du sommet extraordinaire des Chefs d'Etat et de gouvernement des pays de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) sur la situation en RCA, auquel il a représenté l'Union Africaine, Mamadi Diawara, ambassadeur (Guinée), conseiller politique principal au bureau de l'UA à Kinshasa a indiqué qu'il existait encore des "hésitations" sur le dialogue en république centrafricaine.

Le président centrafricain, Ange Félix Patassé a proposé l'organisation d'un dialogue pour trouver une issue politique à la crise dans son pays.

"Grâce à la sagesse des Chefs d'Etat de la CEMAC qui sont déterminés à tout mettre en oeuvre pour que la paix et la stabilité reviennent en RCA, je ne vois nulle part un élément qui puisse bloquer ce processus. Il y a des difficultés et des hésitations du côté des parties concernées", a affirmé M. Diawara.

M. Diawara a précisé que les "acteurs" centrafricains n'étaient pas encore tombés d'accord sur le lieu du dialogue et les conditions de participation de tous les "fils du pays y compris ceux qui sont en rébellion contre le régime légal de Bangui".

"D'un côté certains acteurs pensent que le dialogue doit avoir lieu en territoire centrafricain et de l'autre côté, d'autres estiment que pour que ce dialogue réussisse, il faut qu'il se déroule en dehors de la RCA", a dit M. Diawara, ajoutant "il s'agit d'obstacles qui méritent d'être levés...".

Pour lui "il est souhaitable que toutes les forces vives du pays participent sans exclusive à ce dialogue".

Le sommet de Brazzaville a regroupé les présidents Omar Bongo du Gabon, Theodoro Obiang Nguema MBasogo de Guinée équatoriale, Denis Sassou Nguesso du Congo et le premier ministre camerounais, Peter Mafany Musongue.


Les chefs d'Etat approuvent le statut de la force multinationale en RCA

BRAZZAVILLE, 15 fév (AFP) - 21h58 - Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) ont annoncé samedi à Brazzaville avoir approuvé le protocole relatif au mandat et au statut de la force multinationale de la CEMAC en Centrafrique.

"Ayant pris connaissance de l'état de déploiement de la force CEMAC en territoire centrafricain, les chefs d'Etat et de gouvernement ont invité les Etats membres qui n'ont pas encore mobilisé leurs troupes à le faire. Ils ont exhorté la communauté internationale à soutenir ce processus", indique un communiqué publié à l'issue d'un mini-sommet extraordinaire de la CEMAC sur la situation en République centrafricaine (RCA).

Cette force doit compter 350 soldats envoyés par le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Cameroun. Sa mission est d'assurer la sécurité du président centrafricain, Ange-Félix Patassé, et la frontière entre le Tchad et la RCA où opère une rébellion menée par l'ancien chef d'état-major de l'armée centrafricaine, le général François Bozizé.

Seuls le Congo et le Gabon ont déjà envoyé leurs troupes en Centrafrique.

Les chefs d'Etat se sont félicités de la visite effectuée samedi à Bangui par le président tchadien Idriss Déby, estimant qu'elle était un "bon signe du point de départ de la normalisation des relations" entre le Tchad et la Centrafrique.

Les présidents gabonais Omar Bongo, équato-guinéen Theodoro Obiang Nguema Mbasogo, congolais Denis Sassou Nguesso et le Premier ministre camerounais Peter Mafany Musongue ont invité MM. Déby et Patassé à "poursuivre résolument dans cette voie".

Les ministres des Affaires étrangères du Gabon, Jean Ping, et du Congo, Rodolphe Adada, ont fait un aller-retour par avion entre les capitales congolaise et centrafricaine dans la journée pour assister à la visite du président Déby.

Selon une source diplomatique, MM. Ping et Adada auraient été mandatés par les chefs d'Etat et de gouvernement présents au mini-sommet de Brazzaville pour présenter aux présidents Déby et Patassé le mandat et le statut de la force de la CEMAC en RCA, un plan de déploiement de cette force à la frontière entre le Tchad et la RCA suivi de négociations politiques entre le pouvoir centrafricain et son opposition.

Le Tchad et la RCA s'accusent mutuellement de soutenir les mouvements rebelles, le régime de M. Patassé accusant le Tchad de soutenir les rebelles du général Bozizé et N'Djamena reprochant l'appui de Bangui au rebelle Abdoulaye Miskine.

Les chefs d'Etat se sont "félicités de l'initiative prise par le président Patassé d'organiser un dialogue national en vue de trouver une issue pacifique à la crise que connaît son pays", a indiqué le communiqué.

"Les chefs d'Etat demandent à toutes les forces vives centrafricaines de prendre part de façon constructive et sincère à ce dialogue et lancent un appel à la communauté internationale afin qu'elle contribue à sa réussite", a ajouté le texte.

Interrogé par la presse, M. Bongo a annoncé qu'un autre sommet de la CEMAC sur la situation en RCA aurait lieu en marge de la conférence France-Afrique la semaine prochaine à Paris.


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