Le président Patassé "appelle à la paix" dans son pays

PARIS, 19 fév 2003 (AFP) - 17h23 - Le chef de l'Etat centrafricain, Ange Félix Patassé, a appelé mercredi "à la paix" dans son pays en proie à une rébellion venue du nord, et annoncé la reprise par les troupes loyalistes de la ville de Bossangoa.

Bossangoa, à 305 kilomètres au nord de Bangui, était "occupée" depuis le mois de novembre par les partisans du général François Bozize, ancien chef d'état-major de l'armée.

Dans une conférence de presse tenue à Paris, à la veille de l'ouverture du 22ème sommet France-Afrique, M. Patassé a estimé que "les changements en train d'intervenir en république centrafricaine, vers la paix, c'est aussi l'action de la France".

"Grâce à la France, les relations entre le Tchad et la République centrafricaine se sont beaucoup améliorées. La France était derrière pour aider à cette réconciliation", a-t-il dit en témoignant "sa reconnaissance" au pays hôte du sommet et à son président, Jacques Chirac.

"Ce matin, Bossangoa est tombée, c'est un combat de libération du pays et des zones attaquées", a-t-il dit.

Il a "saisi l'opportunité" de sa rencontre avec les journalistes pour remercier le président Chirac "pour avoir mobilisé les énergies nécessaires pour qu'il y ait des perspectives de paix dans mon pays".

Il a estimé que la rébellion d'une partie de son armée, venait de ce qu'il avait voulu "faire de l'armée une armée pluriethnique et républicaine" et a dit que sa confiance avait été "trahie" par les généraux André Kolingba (ancien chef de l'Etat) et Bozize. De ce fait, l'insécurité "perdure" dans son pays, a-t-il ajouté.

M. Patassé s'est félicité de la visite effectuée samedi à Bangui par son "frère", le chef de l'Etat tchadien Idriss Déby, et a annoncé que la commission mixte tchado-centrafricaine se réunirait le 27 février.

M. Patassé s'est refusé à commenter la situation en Côte d'Ivoire, où une rébellion comparable à celle que connaît son pays est en cours. "La crise ivoirienne a des paramètres qui ne sont pas les mêmes", a-t-il ajouté. C'est un pays "que nous avons beaucoup admiré, tout Africain doit se sentir concerné" par la crise ivoirienne a-t-il poursuivi.

"Je suis un démocrate, mon pays est un pays libre" a-t-il répété, déclarant ne pas être informé autrement que "par la voie des ondes" d'une éventuelle plainte de la fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) à son encontre.

"Ma popularité reste intacte, les travailleurs, les paysans, les jeunes me suivent", a-t-il également affirmé.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 14