L'opposition centrafricaine entre au bureau de l'Assemblée nationale

BANGUI, 7 mars 2003 (AFP) - 11h12 - Les partis d'opposition centrafricains représentés au Parlement ont accepté pour la première fois depuis 1998 d'entrer au bureau de l'Assemblée nationale, dans la perspective du Dialogue national, a annoncé vendredi la radio nationale.

Seul le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) de l'ancien président centrafricain, André Kolingba, condamné à mort par contumace pour la tentative de coup d'Etat du 28 mai 2001, s'est désisté.

Le RDC, premier parti d'opposition, souhaitait obtenir par consensus la 2ème vice-présidence. Mais les députés ayant préférer organiser un scrutin, son candidat, Philippe Woungane, s'est retiré.

La 2ème vice-présidence du Bureau de l'Assemblé échoit au député Brice Rufin Molomadon, du Mouvement pour la démocratie et le développement (MDD), de l'ex-président David Dacko.

Il seconde Guy Ningata du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC, au pouvoir), qui occupe également le poste de 3ème vice-président.

Ont également fait leur entrée au Bureau de l'Assemblée des députés du Front Patriotique pour le progrès (FPP), du Pr Abel Goumba, du groupe parlementaire Forum-Civique (FC), de Timothée Malendoma, du Parti de l'Unité Nationale (PUN), de l'ancien Premier ministre en exil Jean-Paul Ngoupandé, et de l'Union pour la République (UPR), de Sammy Mackfoy.

Joseph Malémindou, du FPP, interrogé par l'AFP, a expliqué ce changement d'attitude par la crise multiforme qui frappe la RCA, théâtre de deux coups d'Etat manqués en mai 2001 et octobre dernier, et toujours confrontée à une rébellion.

"Nous devons contribuer à l'apaisement et à favoriser un climat d'entente à la veille du Dialogue National, en dépit des coups portés par le pouvoir", a-t-il déclaré.

Après les législatives de 1998, où l'opposition avait obtenu une majorité étriquée de 55 députés contre 54, avant que le camp présidentiel ne débauche un de ses députés, l'opposition avait réclamé un Bureau de l'Assemblée de "consensus", avec le poste de 1er vice-président.

Devant le refus de la majorité, elle avait boycotté tous les votes en vue de l'élection des membres du Bureau de l'Assemblée, où seul le MDD de David Dacko avait accepté de siéger à partir de l'année 2000.

Les forces politiques centrafricaines sont invitées à participer au Dialogue National proposée fin 2002 par le président Patassé pour mettre un terme aux crises à répétition que traverse ce pays, à une date et dans un lieu encore non précisés.


Actualité Centrafgrique de sangonet - Dossier 14