Des milliers de Tchadiens et Centrafricains fuient la RCA vers le Tchad

GENEVE, 21 fév (AFP) - 15h05 - Quelque 500 Centrafricains et Tchadiens fuient chaque jour la République centrafricaine (RCA) à la suite d'une offensive gouvernementale contre les rebelles dans le nord de ce pays, trouvant refuge au sud-ouest du Tchad, a annoncé vendredi le Haut Commissariat de l'Onu pour les réfugiés (HCR) à Genève.

Une équipe du HCR a découvert cette semaine plus de six mille Centrafricains et Tchadiens qui avaient déjà fui la RCA, et cet afflux, aujourd'hui majoritairement de Tchadiens, continue au rythme de 500 par jour, a expliqué au cours d'un briefing le porte-parole de l'agence de l'Onu Ron Redmond.

"L'équipe du HCR a estimé qu'il pourrait y avoir beaucoup plus de réfugiés et de rapatriés dans d'autres zones frontalières qu'elle n'a pas visitées", a-t-il dit.

Les personnes localisées par le HCR survivent dans des conditions misérables, souvent sans nourriture et abri, dans les villages frontaliers, a précisé M. Redmond.

Au total 3.520 réfugiés centrafricains, qui ont été retrouvés à Koumba, venaient pour beaucoup d'une petite ville située de l'autre côté de la frontière, Makourda. Ils ont expliqué qu'ils avaient dû fuir, parfois depuis janvier, quand les rebelles avaient pris le contrôle de plusieurs régions, tuant des habitants et pillant leurs biens.

Dans trois autres sites, 2.800 Tchadiens ont été dénombrés par le HCR. Ils se sont plaints d'avoir été des cibles d'attaques, lors des derniers développements du conflit dans le nord de la RCA.

Le gouvernement centrafricain s'est élevé vendredi contre les accusations d'exactions contre des civils, en particulier tchadiens, dans les zones regagnées ces derniers jours par les forces loyalistes aux rebelles du général François Bozizé.

Le président tchadien Idriss Deby a accusé jeudi Bangui de "chasse à l'homme" et de "plan d'extermination des Tchadiens" lors de la reprise, ces derniers jours par les forces centrafricaines, de villes occupées par les rebelles depuis novembre.

Beaucoup des Tchadiens contraints de retourner dans leur pays vivaient depuis des décennies dans des localités du nord de la Centrafrique, faisant du commerce et exploitant des lopins de terre. Certains ne savent plus où aller, ayant perdu tout contact depuis longtemps avec leur pays.

Le HCR étudie avec les autorités tchadiennes l'ouverture d'un nouveau site qui pourrait accueillir les Centrafricains, à 35 km de la frontière. Le gouvernement tchadien étudie aussi avec les agences de l'Onu le transport des rapatriés vers leurs régions d'origine.


16.000 réfugiés de RCA sont arrivés au sud du Tchad

N'DJAMENA, 21 fév (AFP) - 19h24 - Environ 16.000 personnes fuyant les combats en Centrafrique se sont réfugiées au sud du Tchad, a indiqué vendredi à N'Djamena le Comité national d'accueil et de réinsertion des réfugiés (Conar) du Tchad.

"Nous pouvons estimer en ce moment le chiffre global des Tchadiens et des Centrafricains qui ont quitté la RCA à environ 16.000 personnes, parmi lesquelles nous avons dénombré 3.800 Centrafricains", a déclaré à l'AFP le secrétaire permanent du Conar, Mahamat Nour Abdoulaye.

"Nous avons 150 enfants non-accompagnés, des veuves, des handicapés, des femmes enceintes. Les couches vulnérables sont importantes", a-t-il ajouté, à son retour d'une visite à la frontière des deux pays.

Le secrétaire permanent du Conar a déploré les conditions de vie très "précaires" de ces réfugiés, soulignant qu'"il se pose un problème alimentaire".

Concernant l'aide à ces déplacés, "après l'assistance du gouvernement chiffrée à 2.000 tonnes de céréales et à une aide financière, nous sommes en train de discuter avec les partenaires pour une aide d'urgence en faveur de ces personnes déplacées", a-t-il indiqué.

Les forces soutenant le régime de Bangui ont repris depuis une semaine plusieurs villes occupées depuis novembre dernier par les rebelles du général centrafricain, François Bozizé, lors d'une vaste contre-offensive.

Ces nouveaux combats, qui selon des témoins seraient accompagnés d'exactions contre des civils, notamment Tchadiens, suspects de complicité avec les rebelles de Bozizé, provoquent d'importants mouvements de populations à l'intérieur de la Centrafrique.

Quelque 500 Centrafricains et Tchadiens fuient chaque jour la RCA, trouvant refuge au sud-ouest du Tchad, a annoncé vendredi le Haut Commissariat de l'Onu pour les réfugiés (HCR) à Genève.

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Bangui dément les exactions dans les zones reprises à la rébellion

BANGUI, 21 fév (AFP) - 12h50 - Le gouvernement centrafricain s'est élevé vendredi contre les accusations d'exactions contre des civils, en particulier tchadiens, dans les zones reprises ces derniers jours par les forces loyalistes aux rebelles du général François Bozizé.

"Le gouvernement s'élève contre de telles affirmations (...) entretenues par les rebelles dans leur désarroi", a déclaré à la radio nationale le porte-parole du gouvernement, Gabriel Jean-Edouard Koyambounou.

Le ministre d'Etat, dans une allusion aux rebelles, a exclu que "les populations libérées soient confondues avec de nombreux jeunes et enfants, recrutés, drogués, et formés à la hâte pour piller, violer et tuer".

Il a tenu à rassurer les Etats voisins et la communauté internationale sur le fait "que la reprise des zones occupées par la rébellion ne constitue pas des attaques dirigées contre une colonie ou un Etat", sans citer nommément le Tchad.

Le président tchadien Idriss Deby a accusé jeudi à Paris le régime de Bangui de "chasse à l'homme" et de "plan d'extermination des Tchadiens" lors de la reprise, ces derniers jours par les forces loyalistes centrafricaines, de villes occupées par les rebelles depuis novembre dernier

Le ministre centrafricain de l'Intérieur, Jacquesson Mazette, a de son côté réitéré l'appel lancé aux rebelles par le président Ange-Félix Patassé au lendemain de la tentative de coup d'Etat du 25 octobre dernier pour qu'ils déposent les armes.

S'exprimant en langue nationale sango à la radio publique, M. Mazette a invité les partisans du général Bozizé à déposer les armes et munitions de guerre en leur possession et à se faire enregistrer auprès des autorités aministratives des provinces où ils trouvent.

L'Etat s'engage à garantir leur sécurité, a-t-il dit en substance.


Actualité Centrafrique de sangonet- Dossier 14