L'opposant Charles Massi annonce son retour à Bangui le week-end prochain

BANGUI, 27 mars 2003 (AFP) - 10h14 - Le président du Forum pour la démocratie et la modernité (Fodem), Charles Massi, en exil en France et condamné à mort par contumace, a annoncé mercredi soir à l'AFP son retour à Bangui le week-end prochain.

"Maintenant que (le président déchu Ange-Félix) Patassé n'est plus au pouvoir à Bangui, je n'ai aucune raison de rester ici. Je dois rentrer dans mon pays pour apporter ma contribution aux nouvelles autorités en vue de la reconstruction de la Centrafrique", a déclaré M. Massi, dans un entretien téléphonique depuis Bangui.

"Je ne suis plus député. Je vais me préparer à l'être dès que le processus démocratique sera rétabli et c'est de cela que nous devons discuter", a affirmé M. Massi.

Ancien ministre et proche de l'ex-président Patassé, passé dans l'opposition dans des conditions tumultueuses avec la création du Fodem fin 1997, Charles Massi avait réussi à se faire élire député à Baboua (plus de 4OO km à l'ouest de Bangui), un siège convoité par le parti présidentiel, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC).

Evacué en France pour des raisons de santé peu avant le coup d'Etat de mai 2OO1, revendiqué par l'ancien président André Kolingba, M. Massi sera néanmoins cité parmi les cerveaux du putsch et condamné à mort par contumace par la cour criminelle de Bangui en octobre 2OO2.

En mai 2OO2, il avait été accusé "d'atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l'Etat", cassé de son grade de commandant de l'armée centrafricaine et rayé du contrôle des forces armées.

Pharmacien des armées, Charles Massi fut ministre des Mines et de l'Energie dans le premier gouvernement de M. Patassé en 1993 avant d'entrer en dissidence.

Le Fodem avait obtenu un siège pendant la première législature (1993-1998), et deux lors de la seconde législature (1993-2OO3), interrompue par le coup d'Etat du 15 mars.

Le Fodem est l'un des 12 partis de la Concertation des partis politiques d'opposition (CPPO), présidée par le nouveau Premier ministre Abel Goumba.

Plusieurs membres de l'opposition politique centrafricaine, en exil à l'étranger, ont annoncé mercredi leur retour en Centrafrique dans les prochains jours à la suite du changement de régime.