Ligue des droits de l'homme et avocats saluent le départ de Patassé
BANGUI, 31 mars 2003 (AFP) - 18h13 - La Ligue centrafricaine des droits de l'Homme (LCDH) et le barreau des avocats de Centrafrique ont pris acte lundi du coup d'Etat du 15 mars et salué le renversement du président élu, Ange-Félix Patassé, dans des communiqués publiés par le quotidien Le Confident
"La Ligue centrafricaine des droits de l'Homme, tout en rappelant son indéfectible attachement aux principes démocratiques et aux modes d'accession non violente au pouvoir, prend acte du changement intervenu à la tête de l'Etat", a écrit le président de la LCDH, l'avocat Nicolas Tiangaye.
"Face aux souffrances indicibles du peuple centrafricain et aux graves violations des droits de l'Homme dont est justiciable Ange-Félix Patassé devant la Cour pénale internationale, le renversement de ce dernier était inéluctable et obéissait à une exigence incontournable de survie nationale", est-il ajouté.
Selon la LCDH, M. Patassé, "démagogue démocratiquement élu en 1993, autocrate frauduleusement réélu en 1999, criminel de guerre depuis octobre 2002, n'avait plus aucune légitimité politique pour conduire le destin du peuple centrafricain".
L'Ordre des avocats de Centrafrique a salué dans le même registre le coup de force du général François Bozizé, qui "a mis un terme aux souffrances indescriptibles du peuple centrafricain".
Les avocats centrafricains, comme la LCDH, ont toutefois dénoncé les violences et pillages qui ont accompagné la coup d'Etat du 15 mars et ont "altéré la joie de la population et porté un coup grave à l'économie".
L'Ordre des avocats salue "les efforts" des nouvelles autorités pour "ramener la sécurité dans le pays, stimuler les opérateurs économiques, les partenaires sociaux et approuve le choix du Premier ministre", Abel Goumba.
De son côté, la LCDH "exhorte" le régime Bozizé, a "respecter rigoureusement les droits de l'Homme, assurer la sécurité des biens et des personnes, et rétablir dans des délais raisonnables la légalité constitutionnelle".
Elle demande de "mettre immédiatement un terme aux nombreux détournements impunis des deniers publics et engager des poursuites contre leurs auteurs", de "gérer dans la transparence et avec une extrême rigueur le patrimoine national, notamment le bois et le diamant", et d'"accorder une priorité absolue" au paiement des salaires, bourses et pensions.