L'ex-parti au pouvoir derrière les pillages des administrations (presse)

BANGUI, 26 mars 2003 (AFP) - 18h57 - Les deux principaux quotidiens centrafricains indépendants mettent en cause mercredi la responsabilité de l'ancien parti au pouvoir dans les pillages des édifices publics commis dans la foulée du coup d'Etat du 15 mars.

"Sabotages politiques des inconditionnels de l'ancien régime", titre Le Citoyen, "les caciques du MLPC (Mouvement de libération du peuple centrafricain, du président déchu Ange-Félix Patassé) sont pour beaucoup dans les pillages des édifices publics", écrit Le Confident.

"De sources concordantes, écrit Le Confident, les ministères, départements administratifs et société para-étatiques ont été pillés sur instruction de certains dignitaires du MLPC".

Certains "voulaient par cet acte brouiller les pistes de leurs détournements" et "d'autres, entendaient par là effacer les traces de certaines pièces à conviction qui pourraient servir de preuves contre eux si jamais ils étaient poursuivis en justice", poursuit le Confident.

"Avant la chute de ce régime honni et vomi par le peuple centrafricain, des personnalités politiques bien connues allant du président Patassé lui-même, au président de l'Assemblée nationale (Luc-Appollinaire Dondon Konamabaye), en passant par le Premier ministre Martin Ziguélé, s'étaient employées avec un art perfide à entretenir l'idée d'une résistance politique" (à la rébellion du général Bozizé), écrit encore le journal.

"On en voudrait pour preuve la dissémination et la distribution d'armes de guerre aux militants extrémistes et à la population civile constituée de milices privées surarmées", soutient le quotidien.

"Or justement, assure Le Citoyen, à défaut de réplique, les inconditionnels du MLPC, surpris par la célérité d'une opération chirurgicale de sauvetage de la RCA, n'avaient pour dernier retranchement que des actes désespérés de destruction et de sabotage dont certains caciques du MLPC moribond sont les cerveaux".

Lors de sa rencontre avec la classe politique dimanche dernier, le général Bozizé avait émis le doute que de simples citoyens soient à l'origine des pillages dans les ministères ou à la Primature. Il avait invité le MLPC à rappeler ses militants à l'ordre et à contribuer au rétablissement de la sécurité à Bangui.

Pendant les pillages, certains rebelles dont des Tchadiens de la rébellion de François Bozizé ont participé aux côtés de la population à la mise à sac du centre de Bangui, selon des témoins.

Ces jeunes gens étaient des éléments mal contrôlés de la rébellion. Ils ont été désarmés vendredi par les militaires gouvernementaux tchadiens et cantonnés dans un lieu de la capitale, a-t-on indiqué de bonne source.