BANGUI, 23 mars 2003 (AFP) - 13h29 - Environ 400 militaires tchadiens sont arrivés cette semaine dans la capitale centrafricaine à la demande du nouveau régime du général François Bozizé, a-t-on indiqué dimanche de source militaire tchadienne à Bangui.
"Nous sommes 400. Notre mission est d'assurer la sécurité de Bangui et des étrangers, ainsi que de restituer les biens volés" pendant les pillages, a déclaré à l'AFP le colonel Abakar Abdelkarim, commandant de la garde présidentielle du chef de l'Etat tchadien, Idriss Deby.
Les informations disponibles jusqu'à présent à Bangui faisaient état de la présence d'environ 200 militaires tchadiens, venus renforcer la force de paix de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cémac) déployée en décembre dernier, avant le renversement du président Ange-Félix Patassé.
La force de la Cémac était jusqu'à présent composée de 310 soldats. La majorité du contingent était de nationalité gabonaise, les autres éléments se partageant entre Congolais (Brazzaville) et Equato-guinéens.
Le Tchad, alors à couteaux tirés avec le régime centrafricain déchu, n'était pas représenté dans cette force dont il constitue désormais la principale composante.
Les troupes tchadiennes présentes dans la capitale centrafricaine sont composées d'éléments du Groupement de sécurité présidentielle (GSP), de l'Armée de terre, de la Gendarmerie et de la Garde nationale nomade, a précisé le colonel tchadien.
Ces troupes, équipées de camions, de blindés légers et de pick-ups lourdement armés, sont déployées depuis mardi à Bangui où elles ont fortement contribué à sécuriser la ville en un temps record, a constaté l'AFP.
Le colonel Abakar Abbdelkarim a confirmé qu'au cours des derniers jours, les soldats gouvernementaux tchadiens avaient désarmé des ex-partisans du général Bozizé, dont certains profitaient de leur statut de "libérateurs" pour se livrer à des pillages et des agressions en toute impunité.
Ces anciens rebelles, parmi lesquels figurent des mercenaires tchadiens, "ont été cantonnés dans les casernes" de Bangui, a souligné l'officier tchadien.
Le colonel Abakar Abdelkarim a indiqué avoir lui-même dirigé à la frontière des deux pays une opération destinée à empêcher que les biens volés en Centrafrique ne soient acheminés vers le Tchad pour y être vendus.
"Dès que Bangui est tombée, nous avons reçu ordre du président Deby de nous déployer tout le long de la frontière pour ne rien laisser passer et rendre à la Centrafrique ce qui lui appartient", a-t-il dit.
Les éléments tchadiens déployés à la frontière sont ensuite descendus vers Bangui par la route, ramenant, grâce à des chauffeurs civils recrutés au Tchad pour l'occasion, les véhicules volés trouvés sur leur route.
Une centaine de voitures, ainsi qu'un camion et un pick-up chargé de motos, de moteurs et d'ordinateurs, étaient entreposés dimanche au camp Roux, une caserne de Bangui où les militaires tchadiens ont établi leur état-major.