La CEMAC demande à la communauté internationale d'aider la RCA
BANGUI, 24 mars 2003 Nations
Unies(IRIN) - Les dirigeants de la Communauté économique
et monétaire des Etats de l'Afrique centrale (CEMAC) ont reconnu
le président auto-proclamé de la République centrafricaine
(RCA), François Bozizé, et l'ont encouragé à poursuivre ses
objectifs pour restaurer la paix dans son pays.
Dans un communiqué final publié à l'issue d'un sommet spécial
qui s'est tenu vendredi à Brazzaville, capitale de la
République du Congo (Congo), les chefs d'Etat de la CEMAC ont
condamné le coup de force qui a porté M. Bozizé au pouvoir
mais ont également noté ses « engagements à restaurer la
paix, la démocratie et la sécurité pour les citoyens et les
biens, et la réconciliation nationale ».
Entendu au micro de Radio Africa No. 1, une station gabonaise
privée, le ministre congolais des affaires étrangères, Rudolph
Adada, a déclaré, « Ils [les chefs d'Etat de la CEMAC]
l'encouragent à poursuivre résolument dans cette direction. »
M. Bozizé n'était pas invité au sommet auquel ont participé
les présidents Denis Sassou-Nguesso du Congo, Omar Bongo du
Gabon et Idriss Deby du Tchad, avec des représentants du
Cameroun et de la Guinée.
Les dirigeants du sommet ont décidé de maintenir la force
d'interposition de la CEMAC dont 303 hommes ont été déployés
en RCA fin décembre 2002 pour protéger le président renversé
Ange-Félix Patassé. M. Adada a indiqué que la question d'une
redéfinition du mandat de la force serait examinée lors du
prochain sommet, dont la date et le lieu n'ont pas encore été
fixés.
Ils ont également lancé un appel urgent à la communauté
internationale pour aider la RCA à reconstruire le pays.
Cependant, rien n'a été dit sur l'intégration des 100 soldats
tchadiens envoyés mercredi à Bangui pour renforcer les troupes
de la CEMAC.
« Ils attendent encore une décision politique avant de
rejoindre la force de la CEMAC, » a déclaré samedi à IRIN le
colonel Augustin Bibaye, porte-parole de la force d'interposition
de la CEMAC.
Les Tchadiens ont érigé des postes de contrôle pour
récupérer les véhicules volés et les rendre à leurs
propriétaires, et désarmer les bandes de jeunes gens qui ont
participé aux innombrables actes de pillage.
Jeudi, 200 soldats tchadiens sont arrivés dans la capitale pour
aider à restaurer la sécurité, à la suite de l'appel lancé
par M. Bozizé pour obtenir un renfort de troupes étrangères,
notamment un contingent du Tchad au sein de la CEMAC.
Le porte-parole de M. Bozizé, Parfait Mbaye, a déclaré que le
retrait attendu de la force de la CEMAC permettrait
l'intégration des 300 Tchadiens actuellement déployés à
Bangui.
« Avec son mandat et son budget initiaux, il manquait à la
force de la CEMAC environ une centaine d'hommes. Lorsque son
mandat et son budget seront redéfinis, la CEMAC pourra intégrer
les [200] soldats tchadiens restants, » a déclaré M.Mbaye
dimanche.