LE PRESIDENT FRANCOIS BOZIZE S'EST ADRESSE A LA NATION (BANGUI - 16 MARS 2003 - 22H15)
 
En Sango et en Français, dans son adresse très attendue à la Nation, le nouveau chef de l'Etat centrafricain, le général de division François Bozizé, a annoncé une première série de mesures institutionnelles et politiques.
 
Outre la suspension de la Constitution de janvier 1995, le président Bozizé a limogé le gouvernement et dissout l'Assemblée nationale.
 
Il a par ailleurs annoncé la mise en place, d'ici quelques jours, de deux nouvelles institutions: un Gouvernement et un Conseil National de Transition. Des institutions composées de militaires, de partis politiques et des Forces Vives de la Nation et (même) d'anciens chefs d'Etat, en tant que membres d'honneur, à l'exception de son prédécesseur Ange-Félix Patassé.
 
L'objectif de cette transition annoncée est la préparation de futures élections législatives et présidentielle qui permettront à la République centrafricaine de poursuivre, sans heurt, son processus démocratique mis à mal ces six dernières années par la gestion prédatrice du dictateur sanguinaire Ange-Félix Patassé.

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Le général Bozizé dissout l'Assemblée nationale et limoge le gouvernement

BANGUI, 16 mars 2003 (AFP) - 21h41 - Le général centrafricain François Bozizé a annoncé dimanche soir à Bangui à la radio nationale la suspension de la Constitution, la dissolution de l'Assemblée nationale et du gouvernement centrafricains, ainsi qu'une période transitoire de "redressement national".

"Nous suspendons d'ores et déjà la Constitution et annonçons la dissolution de l'Assemblée nationale et du gouvernement", a déclaré le général Bozizé, dans une allocution à la Nation, en évoquant une période de "transition".

"Toutefois, je recevrai le plus rapidement possible les partis politiques ainsi que les forces vives de la Nation, afin de nous accorder autour d'un programme consensuel pour la transition", a ajouté l'ancien chef d'état-major des armées centrafricaines, qui s'est emparé du pouvoir samedi en Centrafrique à la faveur d'un coup d'Etat éclair.

La période de cette transition sera "définie ultérieurement", a souligné le chef de la rébellion centrafricaine, annonçant la formation prochaine d'une "gouvernement national de transition" pour mener "un programme d'urgence de redressement de la nation".

L'un des "principaux axes" de ce programme d'urgence mené "par étapes" sera "la préparation et la tenue dans la transparence des différentes échéances électorales à venir", a-t-il dit.

Le gouvernement de transition sera épaulé par un "Conseil national de transition regroupant les forces vives de la nation", au sein duquel siègeront "les anciens chefs d'Etat" en qualité de "membres d'honneur".

"Notre mission est celle de la paix et de la réconciliation nationale", a scandé le général Bozizé, appelant à "la cohésion" de "tous les vaillants fils et filles de ce pays".

Dans ce "contexte spécifique d'interruption temporaire du processus démocratique", le gouvernement de transition sera chargé de poursuivre les discussions avec les institutions de Bretton Woods, "afin de parvenir aux programmes de post-conflit".

Parmi les autres axes de son plan de redressement, le général Bozizé a cité "la réunification et la restructuration" de l'armée, un "vaste programme de désarmement de toutes les régions du pays", la "restructuration et la redynamisation de notre administration", "l'assainissement des régies financières", "l'accentuation de la lutte contre le VIH-sida".

Le général Bozizé a débuté son allocution par une attaque en règle contre "le régime défunt" du président élu Ange-Félix Patassé, réfugié samedi au Cameroun, qui "n'avait de démocratique que l'onction légalitaire au nom de laquelle tous les travers étaient permis", a-t-il estimé.

"Le peuple était méprisé. Notre vaillante armée, qui a été divisée par une politique d'exclusion et de tribalisation exacerbée, n'était plus que l'ombre d'elle même. Notre administration naguère performante, est désormais devenue un dépotoir pour les parents, épouses ou enfants", des dirigeants du régime, a lancé M. Bozizé.

"Malgré ses énormes potentialités, la Centrafrique n'arrive pas à faire face au strict minimum en matière de dépenses de souveraineté. Nos hôpitaux sont devenus de véritables mouroirs. Nos écoles, dont l'élite faisait naguère la fierté de tout un peuple, sont la honte d'une Nation", a-t-il poursuivi.

Le "président" auto-proclamé a égale


Le général Bozizé appelle l'armée à regagner les casernes

BANGUI, 16 mars 2003 (AFP) - 10h33 - Le général centrafricain François Bozizé, chef de la rébellion centrafricaine, a appelé dimanche les forces armées et de sécurité à regagner leurs casernes à Bangui, dans un premier communiqué officiel lu à la radio nationale par son porte-parole Parfait Mbaye.

Il s'agit de la première intervention officielle de l'ancien chef d'état-major centrafricain depuis que ses partisans armés se sont assurés du contrôle de la capitale centrafricaine, lors d'un coup d'Etat éclair déclenché samedi.

"Il est demandé à tous les militaires, gendarmes, et gardes de l'armée nationale de rejoindre dans les plus brefs délais leurs casernes", a déclaré le capitaine Parfait M'Baye, qui avait indiqué plus tôt dans la matinée sur Radio France Internationale (RFI) que la prise du pouvoir par la rébellion était "un fait accompli".

Dans un communiqué distinct, diffusé uniquement en langue nationale sango, le porte-parole rebelle, s'exprimant au nom du général Bozizé, "président de la république", a invité la population de Bangui "à cesser les pillages", et "à demeurer chez elle".

"Le président de la République "vous remercie pour l'accueil chaleureux qui lui a été réservé", a poursuivi Parfait Mbaye.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 15