BANGUI, 21 mars 2003 (AFP) - 18h54 - Le président centrafricain autoproclamé, François Bozizé, a été acclamé vendredi dans les rues de la capitale centrafricaine, Bangui, alors qu'il se rendait dans une mosquée de la ville, a constaté un photographe de l'AFP.
"Libérateurs! Libérateurs! Libérateurs!", scandait spontanément la foule au passage inopiné du cortège officiel, composé d'un grand nombre de véhicules militaires chargés de soldats en treillis et de civils armés.
Le général Bozizé, vêtu de son habituel treillis portant aux épaulettes ses trois étoiles de général de division, saluait de la main la foule à travers la vitre de son véhicule 4X4.
Le nouvel homme fort de la Centrafrique s'est rendu à la mosquée à l'occasion du premier vendredi (ndlr: jour de prière pour les musulmans) depuis son coup d'Etat victorieux contre le président déchu Ange-Félix Patassé, samedi dernier.
Il a demandé à cette occasion aux fidèles de prier pour la paix en Centrafrique, a rapporté la radio d'Etat, soulignant qu'il devait rencontrer samedi les représentants de toutes les confessions religieuses.
Lorsqu'il se trouvait à l'intérieur de la mosquée, la foule se massait aux alentours et tout le long de la route. Quelques femmes étalaient leurs pagnes au sol en signe d'adoration.
Le général Bozizé, à nouveau très acclamé à sa sortie, s'est ensuite rendu au domicile d'un ancien président centrafricain, David Dacko. La foule tentait de poursuivre son cortège en continuant de crier "Libérateurs".
L'ancien chef de la rébellion centrafricaine est lui-même un chrétien fervent, pasteur d'une église protestante. Mais beaucoup de combattants de sa rébellion sont des Tchadiens, ou des Tchado-centrafricains de confession musulmane.