Des centaines de Centrafricains, dont des hommes armés, réfugiés au Cameroun

YAOUNDE, 20 mars 2003 AFP) - 19h29 - Plusieurs centaines de Centrafricains, dont environ 150 hommes en armes, ont trouvé refuge dans des villes frontalières de la province de l'Est du Cameroun, depuis le coup d'Etat de samedi dernier à Bangui, selon divers témoignages recueillis jeudi par un journaliste de l'AFP.

En début de semaine, près de 150 hommes en armes, qui n'ont pas été clairement identifiés, et quelques civils ont été accueillis par la gendarmerie de Bertoua (300 km à l'est de Yaoundé), demandant asile au Cameroun face à "la situation préoccupante" dans leur pays.

"Tous ces gens sont internés pour l'instant au camp militaire de Bertoua", a révélé à l'AFP un témoin qui a requis l'anonymat.

Une source militaire camerounaise a par ailleurs fait état de l'arrivée dans ce pays d'un groupe d'une dizaine de personnes comprenant notamment le ministre des Finances et du Budget du régime centrafricain déchu ainsi que l'une des filles du président Ange-Félix Patassé, renversé samedi.

Dans ce groupe figuraient également trois Français, se présentant comme deux lieutenants et un capitaine, et un Italien appartenant vraisemblablement à la garde rapprochée du président Patassé. Celle-ci était jusqu'au coup d'Etat assurée par des éléments de la société de sécurité de l'ex-gendarme français Paul Barril.

Ce groupe "a été escorté par les forces de l'ordre jusqu'à Yaoundé où ils ont probablement rejoint M. Patassé et ses autres proches", a déclaré à l'AFP la même source militaire.

Selon l'entourage du président déchu, le départ de ce dernier pour le Togo, envisagé pour jeudi, a finalement été légèrement retardé.

Enfin, l'antenne locale du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a fait état de près de 2.000 Centrafricains stationnés depuis quelques semaines dans des localités camerounaises proches de la frontière avec la Centrafrique.


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