Condamnation générale du coup d'Etat en Centrafrique

BANGUI (AP), 17 février 2003 20:53 -- Le coup de force en Centrafrique de ce week-end provoquait la réprobation générale lundi. L'Union africaine a vigoureusement condamné le coup d'Etat du général François Bozizé et a annoncé la réunion «dans les plus brefs délais» de l'organisme chargé en son sein de la prévention et de la résolution des conflits «afin de faire le point de la situation et des mesures à prendre».

L'Union africaine a remplacé l'Organisation de l'unité africaine (OUA) en juillet dernier avec l'objectif de parvenir à un institution plus efficace.

Le général Bozizé a pris la capitale, Bangui, en fin de semaine, suspendu la Constitution et dissous l'Assemblée nationale. Le nouvel homme fort a expliqué que ses forces s'étaient emparées du pouvoir en raison de la «mauvaise gestion du pays» et de «l'incapacité (de l'Etat) à assumer ses responsabilités» sur le plan intérieur. «Notre gouvernement est celui de la paix et de la réconciliation nationale», a-t-il assuré.

Les rebelles ont profité de l'absence du président Ange-Félix Patassé, qui se trouvait au Niger pour le renverser. Il s'est réfugié au Cameroun après que son avion eut essuyé des tirs à son retour à l'aéroport de Bangui.

En dehors de l'Union africaine, des organisations internationales telles que l'Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) ou la Fédération des ligues des droits de l'homme (FIDH) ont condamné le putsch.

L'APF «exige que soit mis un terme au plus vite aux exactions et pillages et que soit assurée la sécurité de tous», y compris des représentants du pouvoir du président Patassé.

Quant à la FIDH, elle rappelle qu'elle a saisi la Cour pénale internationale (CPI) le 13 février dernier suite aux «crimes de guerre perpétrés dans le contexte de la précédente tentative de coup d'Etat du général Bozizé à l'automne 2002.

Les Nations unies estiment que plus de 100.000 personnes ont été déplacées des suites des troubles depuis octobre dans les zones gouvernementales et environ le même nombre dans les zones rebelles.

Le Centrafrique, pays de 3,6 millions d'habitants riche en matières premières telles que l'or, le diamant et l'uranium, est secoué par des troubles récurrents depuis plusieurs années.

Dans ce contexte, la France a précisé qu'elle avait envoyé à Bangui des moyens militaires pour soutenir la force de la CEMAC (Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale) et permettre l'avacuation des étrangers qui le souhaitent.

«On a depuis dimanche un détachement d'environ 300 hommes, qui est basé notamment sur l'aéroport de Bangui», précisait-on lundi au ministère de la Défense à Paris. «Ils sont en mesure d'évacuer les ressortissants étrangers, notamment francais», ce qui a déjà été le cas pour 130 d'entre eux. AP