Centrafrique: Bozizé conditionne des élections au retour de la sécurité
BANGUI (AFP), mardi 18 mars 2003, 16h43 - Le président autoproclamé de Centrafrique, le général François Bozizé, a conditionné mardi à Bangui la tenue d'élections en Centrafrique au retour de la sécurité qu'il a souhaité "le plus rapide possible", lors d'une brève conférence de presse.
Le général Bozizé, auteur samedi d'un coup d'Etat, a également affirmé que les pillages déplorés dans la capitale centrafricaine étaient "l'oeuvre des inconditionnels de (le président déchu Ange-Félix) Patassé" et des mercenaires qu'il avait engagés.
Il s'exprimait après un entretien avec les ministres des Affaires étrangères du Congo-Brazzaville et du Gabon, auxquels il a réitéré son souhait de voir demeurer en Centrafrique la force de paix de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cémac).
"Le maintien de la Cémac peut nous aider à résoudre les problèmes de pillage et à remettre à niveau les Forces armées centrafricaines", afin que "nous soyons en mesure d'organiser le plus rapidement possible des élections présidentielles, et législatives s'il le faut", a-t-il déclaré.
La Cémac a déployé en décembre un contingent de 300 militaires chargés notamment d'assurer la sécurité du président Patassé.
Compte tenu du changement de donne politique à Bangui, il appartiendra aux chefs d'Etats de cette organisation de se prononcer lors d'un sommet dans les prochains jours, ont indiqué les deux ministres reçus par M. Bozizé.
Le général Bozizé a également de nouveau plaidé pour le maintien à Bangui des 300 parachutistes français venus rapatrier les ressortissants étrangers qui le souhaitent, afin de former ses militaires.
"Si nos forces armées ne sont pas au top niveau, nous ne serons pas en mesure d'organiser des élections", a-t-il dit, soulignant que la sécurité en Centrafrique à l'heure actuelle n'était "pas une mince affaire".
"Si nous allions aux élections de façon précipitée, ce serait pour revenir en arrière", a ajouté le général Bozizé.
Le nouvel homme fort de la Centrafrique a promis dimanche soir, dans sa première allocution à la Nation, une période de transition consensuelle, sans préciser de calendrier, avant l'organisation et la tenue dans la transparence d'élections démocratiques.
Le général Bozizé a encore expliqué qu'il aurait déjà dû former son gouvernement de transition, mais que sa nomination avait été "court-circuitée" par les pillages qui mobilisent pour le moment toute son attention.
![]() |
mardi 18 mars 2003, 16h43
Le président autoproclamé de Centrafrique, le général François Bozizé, a
conditionné mardi à Bangui la tenue d'élections en Centrafrique au retour de
la sécurité qu'il a souhaité "le plus rapide possible", lors d'une brève
conférence de presse. |
Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 15