Des hommes armés non identifiés ont été signalés dans la périphérie de Bangui, volant des véhicules et d'autres biens à des habitants sous la menace de leurs armes. François Bozizé, qui s'est autoproclamé chef de l'Etat dimanche au lendemain de son coup de force éclair à Bangui, a affirmé que ses hommes n'étaient pas impliqués dans ces pillages.
L'ancien chef d'état-major centrafricain a demandé à la force de sécurité de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) stationnée dans le pays de l'aider à rétablir l'ordre. Cette force de 300 hommes avait été demandée par le président élu Ange-Félix Patassé, après une première tentative de coup d'Etat du général Bozizé en octobre dernier.
Par ailleurs, François Bozizé a rencontré mardi les ministres des Affaires étrangères du Congo-Brazzaville et du Gabon, qui contribuent à cette force, pour leur demander de maintenir leurs soldats dans le pays, a rapporté la radio publique. Il se serait également entretenu avec un chef de l'opposition, Abel Goumba.
Le général Bozizé s'est installé dans le palais présidentiel, qui lui-même a été pillé, à Bangui, ont annoncé ses services. De son côté, Ange-Félix Patassé était toujours réfugié mardi à Yaoundé au Cameroun.
Près d'une cinquantaine de personnes ont été tuées depuis que les rebelles ont lancé leur offensive samedi, selon le directeur du principal hôpital de Bangui, Michel Poukara. Une centaine d'autres ont été blessées, dont une soixantaine grièvement.
La France avait exprimé lundi «sa condamnation de toute prise de pouvoir par la force». «Nous exprimons à nouveau notre conviction que seule une solution politique respectueuse des principes démocratiques pourra résoudre durablement la crise en Centrafrique», avait souligné le porte-parole du Quai d'Orsay François Rivasseau.
«Les (150) militaires français arrivés depuis hier à Bangui à la demande des chefs d'Etat de la CEMAC ont pour mission de venir en appui à la force de la CEMAC, présente sur place, qui contribue en particulier au regroupement ordonné des ressortissants souhaitant quitter Bangui», avait-il précisé.