BANGUI, 17 mars 2003 (AFP) - 17h03 - Une dizaine de corps de pillards abattus par les rebelles selon des témoins, gisaient lundi dans les rues de Bangui, théâtre de deux jours de pillages pendant le coup d'Etat du général François Bozizé, a constaté un journaliste de l'AFP
D'autres cadavres étaient encore ensevelis sous les gravats de bâtiments saccagés par des habitants de la capitale centrafricaine, à la faveur de la confusion qui régnait ce week-end à Bangui.
Ces nouvelles victimes vont alourdir le bilan des victimes qui s'élevait lundi matin à 13 morts et des dizaines de blessés par balles, selon des sources hospitalières.
Alors que la plupart des commerces et des bâtiments administratifs ont été pillés, les Banguissois qui se rendaient dans leurs bureaux saccagés découvraient dans certaines rues les corps des pillards tués par balles.
Selon des témoins interrogés par l'AFP, les rebelles ont demandé aux pillards de quitter les lieux et tiré sur ceux qui refusaient d'obtempérer.
Au niveau de l'avenue Boganda, l'une des principales artères de Bangui, au moins trois corps en état de putréfaction gisaient par terre, a constaté l'AFP. D'autres corps se trouvaient encore dans les enceintes de certaines entreprises ou ministères aux vitres cassées et murs effondrés, ont indiqué des témoins.
Dans la plupart des cas, les familles ont emmené leurs proches décédés chez eux ou bien à l'hôpital.
Mais le personnel de l'hôpital Communautaire de Bangui, le plus important de la capitale centrafricaine, a évacué les corps de la morgue faute de place.
Les familles des victimes sont rapidement venues chercher sept proches lundi matin pour les enterrer ou bien les conduire à la morgue de l'hôpital de l'Amitié, le temps d'organiser leurs funérailles.
Trois soldats congolais de la force de paix de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cemac) déployée à Bangui depuis décembre ont également été tués samedi.
Leurs corps devaient être rapatriés dans la journée par un avion Transall de l'armée française, selon une source diplomatique à Libreville.