Une quarantaine d'opposants tchadiens en Centrafrique rejoignent le Tchad

LIBREVILLE, 25 avril 2003 (AFP) - 14h31 - Une quarantaine d'opposants politico-militaires tchadiens réfugiés en Centrafrique ont regagné, dans la nuit de samedi à dimanche derniers, le Tchad par avion militaire tchadien, a-t-on appris de sources concordantes à Bangui et à N'Djamena.

Le ministre tchadien de la Communication, porte-parole du gouvernement, Moctar Wawa Dahab, a indiqué vendredi à l'AFP qu'il s'agissait de membres en exil de l'Alliance nationale de la résistance (ANR), un mouvement rebelle implanté dans l'est et le sud-est du Tchad.

"Ce sont des gens de l'ANR qui se trouvaient à Bangui et qui ont manifesté le souhait de rentrer au pays", a déclaré le ministre tchadien.

"Ils étaient 37, a-t-il dit, et sont rentrés à N'Djamena à bord d'un avion de l'armée tchadienne qui était venu ravitailler en nourriture les soldats tchadiens" présents en Centrafrique depuis le lendemain du renversement du président centrafricain Ange-Félix Patassé par le général François Bozizé, le 15 mars dernier.

Contrairement à l'habitude, les medias tchadiens n'ont pas fait état de ces retours.

Les autorités tchadiennes et l'ANR ont signé un accord de paix le 9 janvier. Le gouvernement tchadien a adopté vendredi un projet de loi d'amnistie général et total pour les membres de ce mouvement.

Une source militaire à Bangui avait précédemment indiqué à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, que 38 opposants tchadiens au régime du président Idriss Deby avaient été expulsés de Centrafrique samedi dernier vers N'Djamena.

Selon cette source, il s'agissait de proches de l'opposant en exil Adoum Yacoub, ancien directeur de cabinet de l'ex-président tchadien Goukouni Weddeye et officier de l'armée tchadienne sous le régime d'Hissène Habré.

Comme nombre d'opposants tchadiens, ces hommes s'étaient réfugiés en Centrafrique sous le régime du président déchu, Ange-Félix Patassé.

Ils étaient soupçonnés par N'Djamena de vouloir utiliser le territoire centrafricain pour déstabiliser le Tchad voisin, avait précisé cette source militaire.

Le ministre tchadien de la Communication a démenti qu'ils aient été expulsés. "M. Adoum Yacoub est un opposant, et je ne sais pas où il se trouve. Il ne nous tient pas au courant de ses déplacements à l'étranger", a-t-il également indiqué au sujet de la situation de M. Yacoub.

Environ 500 militaires tchadiens sont arrivés à Bangui dans la semaine qui a suivi le coup d'Etat du général Bozizé pour sécuriser la capitale centrafricaine, en renfort d'une force de paix de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cémac) d'environ 300 hommes.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16