LIBREVILLE, 15 mai 2003 (AFP) - 21h13 - L'ancien président centrafricain, André Kolingba, condamné à mort par contumace pour une tentative de coup d'Etat en 2001, a quitté jeudi matin le Gabon pour rencontrer le président congolais, Denis Sassou N'Guesso à Brazzaville, a-t-on appris de source officielle.
M. Kolingba, arrivé à Libreville le 7 mai, a quitté le Gabon en compagnie du ministre des Affaires étrangères gabonais, Jean Ping, après avoir eu mercredi un entretien avec le président gabonais, Omar Bongo.
L'ancien président centrafricain (1981-93) a manifesté le souhait de rentrer en Centrafrique depuis la prise du pouvoir à Bangui du général François Bozizé, le 15 mars.
Au sortir de son entretien avec M. Bongo, il a déclaré à la presse présidentielle gabonaise qu'il reviendrait "un jour" à Libreville "pour rencontrer le président Bozizé", pour discuter des modalités de son éventuel retour en Centrafrique.
Le général Bozizé, qui a renversé le président élu, Ange-Félix Patassé, a décrété le 23 avril une amnistie générale pour les participants au putsch manqué du 28 mai 2001 dirigé contre M. Patassé.
M. Kolingba, accusé d'en être l'instigateur, avait été condamné à mort par contumace sous le régime Patassé.
Le nouveau régime de Bangui a plusieurs fois indiqué qu'il n'était pas opposé au retour à Bangui de M. Kolingba, mais qu'il souhaitait en définir au préalable les modalités et connaître ses intentions politiques.
Lors de son entretien avec les journalistes de la présidence gabonaise, dont l'AFP a pris connaissance, M. Kolingba a critiqué les "dispositions restrictives" de l'ordonnance d'amnistie prise par M. Bozizé.
Celle-ci prévoit notamment que l'éventuel réintégration dans l'armée des militaires rentrés d'exil serait traitée "au cas par cas".
"J'estime que c'est une procédure d'exclusion, une procédure de division, qui risque un jour d'exploser l'unité nationale déjà très malade", a-t-il dit.
Interrogé sur ses intentions politiques, M. Kolingba a déclaré qu'il était "comme un extra-terrestre, qui tombe sur votre planète dans le dénuement total. Je n'ai pas d'arbre pour me donner de l'ombre (...). Pour le moment, je réfléchis".
M. Kolingba vit en exil depuis juin 2001, probablement en Ouganda. Il avait rejoint le 2 mai dernier le Tchad, qui soutient le régime Bozizé.
L'ancien président centrafricain Kolingba rencontre Sassou
Nguesso
BRAZZAVILLE, 16 mai 2003 AFP) - 23h05 -
L'ancien président centrafricain, le général André Kolingba, a exhorté jeudi les
nouvelles autorités de son pays à favoriser le retour de tous les opposants, à
l'issue d'une rencontre avec le président congolais Denis Sassou Nguesso.
M. Kolingba a fait cette déclaration sur les ondes de Radio-Congo (officielle) après la rencontre qui a eu lieu à Oyo (400 km au nord de Brazzaville).
L'ancien président centrafricain qui vit en exil depuis l'échec d'un coup d'Etat dont il était l'instigateur en mai 2001 à Bangui, a indiqué à Radio-Congo qu'il s'apprêtait à regagner son pays.
M. Kolingba a demandé au président auto-proclamé de Centrafrique, le général François Bozizé, d'"engager un réel processus de réconciliation nationale qui garantirait le retour de les exilés et opposants en république centrafricaine".
Réfugié en Ouganda, M. Kolingba a entamé une tournée de consultations dans les Etats d'Afrique centrale pour préparer son retour en Centrafrique.
Le général Bozizé a chassé du pouvoir le 15 mars le président Ange Félix Patassé, s'est ensuite auto-proclamé président de la république et a nommé un nouveau Premier ministre, Abel Goumba.