Une grande partie du contingent tchadien en passe de regagner N'Djamena

BANGUI, 8 mai 2003 (AFP) - 11h21 - Le gros du contingent tchadien, déployé à Bangui après le coup d'Etat du 15 mars, a commencé à regagner N'Djamena, mais près de 200 soldats tchadiens resteront en Centrafrique, a déclaré mercredi soir à l'AFP le ministre centrafricain de la communication, Parfait Mbaye.

"Les Tchadiens ont commencé à rentrer. D'autres vont rentrer jeudi et vendredi", a affirmé le ministre centrafricain.

"Moins de 200 d'entre eux vont rester. Une grosse partie va s'intégrer au sein de (la force de paix) de la Cémac (Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale). Une autre va rester pour la sécurité du général (François) Bozizé. Les autres viendront en appui pour la restructuration de l'armée", a précisé M. Mbaye.

Estimés à environ 500, les premiers militaires tchadiens placés sous commandement tchadien, étaient arrivés à Bangui quatre jours après le coup d'Etat, à la demande de son auteur, le général Bozizé. Bangui était alors en proie au pillages et les soldats tchadiens y avaient mis un terme.

Déployée en décembre dernier pour assurer la sécurité du président déchu Ange-Félix Patassé, la force de la Cémac est composée d'environ 300 soldats, essentiellement des Gabonais et Congolais (Brazzaville). La France finance cette force jusqu'à concurrence de 350 hommes au total.

L'intégration du contingent tchadien que devrait décider un prochain sommet de la Cémac, impliquera une légère réduction de la participation des autres pays membres de cette force.

Interrogé sur un éventuel retour de l'ancien président André Kolingba, en exil probablement en Ouganda depuis sa tentative de coup d'Etat en mai 2001, M. Mbaye a indiqué qu'aucun contact en ce sens n'avait été pris avec le nouveau gouvernement.

"Le général Kolingba n'a pris contact jusqu'à présent ni avec le général Bozizé, ni avec le gouvernement", pour envisager les modalités de son retour, a déclaré le ministre centrafricain.

M. Mbaye a précisé que lors de sa visite à N'Djamena lundi dernier, le général Bozizé n'avait pas "pour des raisons d'emploi du temps" rencontré le général Kolingba, arrivé dans la capitale tchadienne trois jours plus tôt de son exil.

Un lourd contentieux oppose les deux hommes. Le général Kolingba, alors au pouvoir, avait notamment fait enlever au Bénin en 1990 le général Bozizé, alors en exil, et l'aurait jeté en prison. Le général Bozizé était de plus le chef d'Etat-major de l'armée centrafricaine lors du putsch avorté de mai 2001.

Enfin, selon plusieurs sources, l'éventuel retour de M. Kolingba suscite l'inquiétude au sein de sa communauté, les Yakomas, pourchassés et stigmatisés à la suite des événements de mai 2001. Contraints à l'exil à cause de leur origine ethnique, des centaines de Yakomas ont regagné Bangui depuis le 15 mars.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16