DECLARATION LIMINAIRE DE SON EXCELLENCE
MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT

A L’OCCASION DU 100 EME JOUR DU SURSAUT PATRIOTIQUE DU 15 MARS 2003.

 

                                                                                     Bangui, le 25 juin 2003.

 

Mesdames, Messieurs ,

Comme vous le savez, le 15 mars 2003, notre peuple a mis fin au régime despotique et corrompu du Président PATASSE.

Ce changement de régime, qui est l’aboutissement des luttes multiformes engagées par nos concitoyens, a été rendu possible grâce à l’initiative de la coalition politico-militaire dirigée par le Général François BOZIZE.

Il n’est de secret pour personne que les 10 ans du régime de Monsieur Ange-Félix PATASSE ont imprimé à notre pays une trajectoire qui s’éloignait de plus en plus des aspirations légitimes du peuple centrafricain au bien-être.

La vie politique a été marquée par des violations flagrantes et répétées de la Constitution et des droits humains, la corruption avérée, l’affairisme, l’inconscience sociale et l’intolérance politique.

Ces faits et pratiques contraires à l’éthique politique ont eu des conséquences désastreuses sur la vie économique et sociale de notre pays.

Cette désastreuse situation s’est manifesté dans plusieurs domaines :

-      baisse du niveau de production et d’exportation des principales ressources nationales telles que le diamant, l’or, le bois, les cultures de rente notamment le café, le coton et le tabac ;
-       blocage du trafic routier consécutif aux conflits politico-militaires ;
-       hausse des prix et faiblesse des financements extérieurs ;
-       faible niveau des investissements publics ;
-      accumulation des arriérés tant intérieurs qu’extérieurs.

De façon générale et en dépit des potentialités économiques et humaines, notre pays est classé aujourd’hui parmi les 10 pays les plus pauvres au monde.

C’est dire que le Gouvernement de Transition consensuel que j’ai l’insigne honneur mais également la redoutable tâche de conduire, s’est touvé confronté à des défis immenses.

Au plan interne, il fallait restaurer l’autorité de l’Etat, mais aussi sur le plan externe, des initiatives devraient être rapidement engagées afin de briser l’isolement diplomatique de notre pays.

En près de 100 jours, qu’est-ce qui a été entrepris ?

D’abord sur le plan interne :

Le rétablissement de l’ordre et de la sécurité.

Avec le soutien des pays membres de la CEMAC et de la France et fort de l’appui de la population, le rétablissement de l’ordre et de la sécurité sur toute l’étendue du territoire est désormais bien engagé. Il nécessite d’être poursuivi et consolidé avec l’aboutissement de la réforme des forces publiques et de la défense nationale.

Sur le plan politique

D’importantes mesures de décrispation ont été prises :

        -          formation d’un Gouvernement d’Union Nationale ;
-          amnistie générale des actes liés aux événements du 28 mai 2001 avec comme corollaire le retour des réfugiés ;
-          réintégration et réhabilitation des militaires et des fonctionnaires civils revenus d’exil ;
-          réintégration et réhabilitation des militaires et des fonctionnaires civils revenus d’exil ;
-          mise en place d’un Comité National d’Accueil et de Réinsertion des réfugiés avec le système des Nations Unies et des ONGs.

Dans le domaine socio-économique

- Le Gouvernement a jusqu’ici tenu ses engagements en assurant les salaires à terme échu en rétablissant un cycle régulier de salaires. Cet effort a été rendu possible grâce à la mobilisation des régies financières.

- Des mesures de contrôle systématique au niveau des douanes et des impôts qui portent d’ores et déjà des fruits avec par exemple la récupération de 37 millions de f cfa dans l’affaire CARITAS et la détection de réseaux des faussaires de liasses fiscales ainsi que l’existence de près de 700 agents fictifs de l’Etat, cela correspond à une économie de près de 300 millions sur la masse salariale du mois de Mai.

Sur le plan extérieur

D’importantes initiatives diplomatiques engagées par le Gouvernement ont abouti à la reconnaissance du régime et du Gouvernement de Transition par deux importantes institutions sous-régionales, la CEEAC et la CEMAC. Ces deux institutions ont appelé solennellement la Communauté Internationale à soutenir et à accompagner les efforts de notre Gouvernement au cours de cette période de transition. Des négociations engagées avec l’Union Européenne laissent augurer une perspective de reprise d’une coopération plus fructueuse.

Pour le volet Coopération Financière Internationale, l’attitude des Institutions de Bretton Woods dépend du résultat des négociations engagées avec l’Union Européenne.

Pour ce qui concerne l’Union Africaine (UA), les intentions favorables de nombreux pays africains en notre faveur constitue une caution de taille qui amènera cette organisation à reconsidérer sa position de principe.

Les tâches à réaliser restent immenses, mais la détermination de notre Gouvernement à réussir cette transition en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel reste ferme.

J’espère pouvoir répondre à toutes vos questions dans un instant car, comme vous pouvez le constater, certains des membres du Gouvernement plus concernés par des questions d’actualité, sont en mission justement pour tenter de convaincre davantage toutes les intentions en notre faveur.

Que les prières des uns et des autres convergent vers Dieu pour nous assister et nous bénir davantage.

Je vous remercie./ 


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16