Des dignitaires de l'ancien régime quittent leurs lieux de refuge

BANGUI, 21 avril 2003 (AFP) - 12h30 - Certaines personnalités de l'ancien régime ont quitté les chancelleries de Bangui où elles s'étaient réfugiées après le coup d'Etat du général François Bozizé le 15 mars, tandis que d'autres s'y trouvaient toujours, a constaté lundi un journaliste de l'AFP.

"Plusieurs dizaines de dignitaires de l'ancien régime, qui avaient demandé protection à certaines chancelleries, ont déjà quitté les lieux, comme M. Hugues Dobozendi que j'ai vu", a indiqué à l'AFP Me Lambert Zokoézo, président de l'observatoire centrafricain des droits de l'Homme.

"Le premier vice-président du MLPC (Mouvement de libération du peuple centrafricain, ancien parti au pouvoir), Hugues Dobozendi, qui avait trouvé refuge dans une chancellerie dans les heures qui ont suivi la prise du pouvoir par le général Bozizé, a quitté son lieu de refuge", a confirmé une source diplomatique à Bangui.

Lors d'une rencontre avec le corps diplomatique le 1O avril dernier, le nouvel homme fort de Bangui avait affirmé "haut et fort, qu'il n'y a pas, et qu'il n'y aura pas de chasse aux sorcières. Ces compatriotes peuvent rentrer chez eux librement".

"Si la justice pour une raison ou pour une autre veut les entendre, les conditions d'équité et de défense seront garanties", avait-il cependant ajouté.

Me Nicolas Tiangaye, président de la Ligue centrafricaine des droits de l'Homme, a déclaré de son côté que "s'ils ont choisi de se mettre à l'abri, c'est qu'ils ont leurs raisons. Mais nous n'avons pas été saisis au niveau de la Ligue sur des menaces, ni des craintes de la part de ces compatriotes".

Parmi les chancelleries ayant accepté de protéger ces anciens dignitaires, figurent celles de France, du Tchad, du Nigeria, ainsi que le Bonuca (Bureau de l'ONU en Centrafrique).

Ces personnalités sont pour la plupart d'anciens conseillers, ministres, députés, proches du président déchu Ange-Félix Patassé ou membres du MLPC. Leurs maisons ont été pillées lors de la prise de pouvoir du général Bozizé.

Après le coup d'Etat, le président Patassé avait trouvé refuge au Cameroun avant de s'envoler vers le Togo avec sa famille. Il était accompagné d'une vingtaine de proches dont son ministre des Affaires étrangères, Martial Beti-Marace, et son porte-parole, Prosper Ndoumba.

D'autres dignitaires s'étaient également réfugiés au Cameroun mais une partie d'entre eux étaient ensuite rentrés en Centrafrique.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16