Poursuite annoncées contre des racketteurs disant agir au nom du pouvoir

BANGUI, 1O juillet 2003 (AFP) - 13h58 - Le gouvernement centrafricain a annoncé des poursuites judiciaires contre des escrocs qui, s'affirmant mandatés par le pouvoir, se livrent à des rackets contre de simples citoyens ou des commerçants, a annoncé jeudi la radio nationale.

"Des personnes se prévalant de présupposées relations particulières (avec le pouvoir) sillonnent Bangui, l'arrière-pays ou se rendent à l'étranger pour racketter de paisibles citoyens et des opérateurs économiques", affirme un communiqué signé du lieutenant-colonel Parfait M'bay, ministre de la Communication.

"Le gouvernement condamne ces actes crapuleux (....) des dispositions sont prises pour appréhender ces personnes" qui "feront l'objet de poursuites judiciaires", précise le texte.

Le communiqué déplore par ailleurs que le changement, se fondant sur "la transparence et le sens élevé de l'Etat", intervenu le 15 mars dernier lors du renversement de l'ancien président Ange-Félix Patassé, n'ait pas entraîné "une nette rupture avec les pratiques malhonnêtes" constatées sous l'ancien régime.

La réaction du pouvoir intervient à la suite de nombreuses révélations faisant état de racket, pratiqué par des individus non identifiés se réclamant du pouvoir, contre des commerçants ou des entrepreneurs à Bangui ou dans des régions d'élevage de l'arrière-pays.

Cette mise en garde survient quelques jours après la publication d'un article, dans le bi-hebdomaire Les collines du bas-Oubangui, mettant en cause un "démarcheur" tchadien proche du président autoproclamé François Bozizé.

Ce "démarcheur", écrivait le journal, "est en train de déporter le président François Bozizé dans des pratiques que le peuple centrafricain ne pourra lui pardonner".

"S'il est un fléau qui mérite d'être systématiquement éradiqué dans la direction ou la gestion des affaires de l'Etat centrafricain, c'est bien la gravitation de personnages véreux dans l'entourage immédiat du chef de l'Etat pour des opérations peu orthodoxes et donc fatales pour notre pays", écrivait encore "Les collines du bas-Oubangui".

La publication de cet article a valu au directeur de publication du journal, Faustin Bambou, d'être entendu à deux reprises par la gendarmerie ces derniers jours.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16