Début des réunions plénières au Dialogue national centrafricain

BANGUI, 25 sept 2003 (AFP) - 19h03 - Les 350 délégués au Dialogue national centrafricain de réconciliation ont entamé jeudi leurs réunions plénières, après une dizaine de jours de travaux préparatoires en commissions, a constaté l'AFP à Bangui.

Ce dialogue, qui doit s'achever le 6 octobre lors d'une cérémonie à laquelle ont été invités huit chefs d'Etats africains, vise à mettre un terme aux crises politico-militaires qui ont déchiré et ruiné la Centrafrique depuis

Depuis le 15 septembre, ses participants, issus des partis politiques et de toutes les couches du pays, ont élaboré en commission des recommandations qui seront amendées et votées pendant les plénières des prochains jours.

La première séance plénière a été consacrée jeudi matin à la longue lecture des très nombreuses recommandations de la commission "Education, social, culture, jeunesse et sports".

Il a ainsi été recommandé le paiement "sans conditions" des arriérés de salaires des fonctionnaires, la restauration de l'offre de soins dans les zones récentes de conflits ou la baisse du prix des médicaments anti-rétroviraux dans ce pays d'Afrique centrale le plus sinistré par la pandémie du sida.

Les deux commissions les plus sensibles, "politique et diplomatie" et "vérité et réconciliation nationale" n'avaient pas bouclé leurs rapports jeudi. Elles devaient se réunir jusqu'en fin de semaine après les séances plénières.

"L'Etat est en faillite. Les recettes fiscales s'amenuisent. Pendant 10 ans, on n'a pas construit notre pays, on l'a détruit", a résumé en début de séance un représentant centrafricain du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Maxime Mbringa.

"Les bailleurs de fonds sont fatigués. Ils ne donnent plus parce qu'ils disent que nous ne sommes pas capables de gérer nos richesses", a-t-il ajouté, se disant "convaincu" que sans changement de cap radical "notre pays aura disparu d'ici 2050".

Le représentant du PNUD a égrené les statistiques sombres établies pourtant en 1990, avant les huit années de crises qui ont plongé la RCA au bord du chaos, de 1996 à mars 2003, avec le coup d'Etat du général François Bozizé.

A cette date, 65% des Centrafricains vivaient déjà avec moins d'un dollar par jour. L'Indice de développement humain établi à partir de l'espérance de vie et de critères socio-éducatifs situait déjà la RCA parmi les dix derniers pays de la planète.

Alors que l'Etat centrafricain est incapable depuis plusieurs années de payer régulièrement les salaires des fonctionnaires, nombre de propositions émises jeudi au dialogue national semblaient relever de l'incantation.

Il était notamment question de réparations aux victimes des crises dans le pays depuis 1960, d'augmenter le taux indiciaire de rémunération des fonctionnaires, de relever le niveau des allocations familiales, voire d'édifier un musée du sport.

Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 17