CV des 2 artistes: Joël NAMBOZOUINA et Dieudonné Sana WAMBETI


Joël NAMBOZOUINA

Il a fondé sa famille à Bangui après avoir passé son enfance en pleine nature dans un village aux alentours de Bossangoa, entre la vie au foyer entretenu par sa mère, les grandes chasses de son père féticheur, et l'école des missionnaires.

A la suite de l'anéantissement des fétiches de son père par les évangélistes, le jeune Joël quitte le foyer détruit et se rend à Bangui où il entre à l'Ecole des Métiers d'Art.

Il s'engage dans une profonde réflexion à partir de 1997, avec "L'Homme et la Nature", sculpté dans une belle fourche de cassia de 2,5 mètres où s'opposent sa culture ancestrale et la culture technologique occidentale, réunies en leur sommet par les représentations de la procréation et de la sensualité.

Gros pavé dans le marigot des arts convenus, l'œuvre a levé de nombreux tabous qui pesaient jusqu'alors sur la liberté des discours et des représentations en RCA.

Dès lors, en gardant l'avantage des défis lancés, il n'a pas cessé d'expliciter et de défendre les concepts irréductibles de sa culture qui régissent "naturellement" jusqu'à aujourd'hui les êtres humains entre eux, les rapports entre l'Homme, la Femme et la Mère…

Chacune de ses créations est l'aboutissement d'une réflexion approfondie sur les prédicats de sa culture. Après avoir effectué un travail de mise à jour, il va alors concevoir son oeuvre avec les moyens que lui donnent ses deux matériaux de prédilection: le corps humain et le bois…

Le corps humain, analysé pour prélever des détails signifiants qui viendront architecturer le sens recherché pour l'accomplissement de l'œuvre;

Le bois dont il sait admirablement tirer parti de chaque volume, de chaque veine, de chaque fil et qu'il travaille en parfaite ronde-bosse.

Après une résidence artistique au Cameroun, ses dernières créations font ressortir une démarche plus profondément intériorisée où les partis pris de l'artiste s'affirment avec plus de véhémence dans les bouleversements dramatiques qu'a connu son pays.

"Forums des Arts Plastiques de Bangui" de (1997 à 2001 )

"Têtes à Têtes" Exposition personnelle à Bangui (1999 )

5ème Biennale de Dakar ( 2002 ) comme artiste de la RCA, dans l'exposition présentée par "Doual'Art"

Exposition itinérante en France ( 2002-2003 ): MJC d'Auxerre, T.I.L.F. à La Villette, Centre Culturel Municipal Jean Cocteau aux Lilas, Médiathèque de Massy…

 

 

 

Dieudonné Sana WAMBETI:

Né en 1977, il vit au sein de la cellule parentale à Bangui. Dès sa sortie de l'école primaire, il apprend la technique de la peinture de chevalet dans l'atelier de Michel Ouabanga, puis s'exerce sur des commandes de portraits d'après photos qu'il insère dans des scènes de la vie locale.

C'est en 1999, lors du "2ème Forum des Arts Plastiques de Bangui" qu'il fait profession de foi de son expression personnelle en renouant intuitivement avec la tradition de la peinture naïve en RCA dont les témoignages locaux ont pratiquement disparu aujourd'hui.

Mais sa peinture dépasse les représentations du quotidien vécu, de l'exotisme ou du magique, en se nourrissant d'une mythologie solidement enracinée. "Mes Ancêtres qui vivent au loin dans les collines, ont accepté mes choix de peintre et m'encouragent. On dit souvent que les artistes sont des voyous, des ratés…Les Ancêtres, eux, ont vu que mon art pouvait servir le pays…"

Sa liberté d'artiste n'est pas dissociable de ses liens communautaires. Sa place intercède entre "le Monde Invisible" et "le Monde des Vivants" pour participer à l'identification de la nation moderne dans la " grande architecture unitaire du Monde" qui régit les rapports de l'Homme et de la Nature.

" Ce que je sais, je veux le dire par la peinture car écrire des livres est une autre affaire…Mais la peinture ou les livres racontent aussi bien des histoires; et ça me plaît quand je trouve des gens qui aiment mes histoires telles que je les raconte dans mes tableaux…"

Comme le conteur fait circuler son récit entre lui et son public, Dieudonné Wambeti compose ses "contes visuels" autour de lui pour nous transmettre l'imaginaire, les croyances et les valeurs de sa culture, revivifiés par la liberté créatrice de ses 26 ans. Le peintre rejoint ici la fonction du conteur traditionnel …Ils ont en commun cette capacité de capter l'attention d'un public sur eux pour mieux transmettre une sagesse authentique par un foisonnement de détails et de précisions, un débordement de couleurs et de musique…

2ème et 3ème Forum des Arts Plastiques de Bangui ( en 1999 et 2001 )

Représentant de la RCA aux "Jeux de la Francophonie" à Ottawa ( en 2001 )

Exposition aux 20èmes " Francophonies en Limousin " ( 2003)

Exposition itinérante en France ( 2002-2003 ): MJC d'Auxerre, T.I.L.F. à La Villette, Centre Culturel Municipal Jean Cocteau aux Lilas, Médiathèque de Massy…